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avec la différence, que l'inondation s'élève à Tscherkask par pouces, et que sitôt qu'elle commence à s'écouler dans la Mer d'Azow, elle décroît par pieds.

C'est feu l'Empereur Paul I. qui a commencé à défendre la destruction des bois dont les montagnes étoient couvertes et qui interceptoient une partie considérable des eaux, résultantes de la fonte des neiges.

Ce désordre ne se manifestoit pas au Don seulement, mais le Volga aussi se trouvoit dans le même cas; et généralement parlant, par la commodité du transport par eau, c'est à plusieurs milles des bords des fleuves et rivières de la Russie qu'on a abattu des forêts entières.

C'est ainsi, que la navigation de l'intérieur du pays est dévenue précaire, et je fus bien à portée l'année 1798. de considérer les difficultés de toute espèce que subirent le hâlage et la flottaison faute d'eau dans un tems précieux.

Le transport du bois, des bleds, du foin souffroient des rétardemens tantôt dans la Twertza, à Vischnei-Valatschok, tantôt la dans Mstà et aux cataractes du Voltchow, et par-là feu l'Empereur 'envoyoit sans cesse des couriers pour presser les caravanes, chargéos des articles de premiere né

cessité, qu'on attendoit impatiemment à la Métropole.

Le chef général de la communication des eaux de tout l'Empire le conseiller privé Mr. le comte Jacques Sievers, en déployant ce veritable patriotriotisme, qui l'a toujours distingué, n'hésita pas un instant pour ramasser de tout côté les plus petites masses d'eau qui pouvoient favoriser la navigation. Ce fut en peu de semaines qu'il fit creuser des canaux de communication avec la Msta, qui est la clef du commerce intérieur.

Quoique la plupart des lacs, d'où l'on puisoit les eaux, ne fussent que des bassins, lesquels une une fois écoulés, il falloit du tems pourqu'ils se remplissent de rechef, à la suite de la fonte des neiges, des eaux pluviales et des terrains en pente, cependant c'étoit l'unique expédient, pour favoriser, d'un instant à l'autre, une navigation trèsprécaire, au milieu de l'aridité qu'il y avoit, et aider la nature par les secours de l'art, en facilitant la flottaison du bois de construction qui étoit alors un objet de toute nécessité pour l'amirauté, ensuite le transport des bleds dont la Résidence manquoit, et celui du foin qui venoit de l'ancienne Russie et des terreins adjacens de Novogorod, pour la subsistance sur tout de la cavalerie

qui se trouvoit à Pétersbourg et aux environs, et qui peinoit alors.

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Il est bien vrai, que le défrichement des montagnes, aiosi que la destruction des forêts, ont été dans tous les pays de l'Univers des causes' réelles du gonflement subit des eaux, du grossissement des fleuves et des rivières, des fortes et violentes crues et des désastres qu'elles portent par des dégâts dans les domaines riverains et par un notable préjudice à la navigation; mais ce qui doit pourtant bien fixer toute l'attention, c'est l'obstruction qui en résulte à l'embouchure; ce sont les dépôts qui se forment des dépouilles des montagnes et des terrains défrichés.

Les causes sont toujours proportionnelles aux effets qu'elles produisent. La hauteur des cruësdepend toujours de la proportion qui existe entre les eaux affluentes et celles de décharge. Si la masse des eaux du Tkapyor, de la Medwieditza, de la Vorona, du Bousoulouk, de la Yelawla, du Sall, du Manytsch, etc. à la fonte des neiges, étoit égale à celle que le Don et le Donetz pourroient en même tems décharger dans la Mer d'Azow, il n'y auroit pas de débordemens, puisque les eaux affluentes seroient en équilibre avec les eaux de décharge. Mais voici ce qui arrive.

Les eaux à Tscherkask montent jusqu'à la hauteur de dixsept pieds, tandis qu'a la Mer d'Azow, à 41 milles de distance, on ne s'apperçoit pas qu'il y ait des cruës. Au contraire, s'il vient quelque tempête du Palus Méotide, lorsque les eaux de ceite Mer, montent aux embouchures à dix pieds de hauteur, il y a une élévation à Tscherkask de six pieds.

L'eau de la Mer d'Azow pourtant, malgré toust ses efforts, ne menace nullement Tscherkask quoiqu'elle inonde des plaines couvertes de roseaux que le Don et le Donetz avec tous leurs confluens, n'ont pas pu atteindre au tems de leurs cruës extraordinaires; et ce n'est que par des tempêtes de Mer, que le cours ordinaire de ces rivières peut refouler, et les pentes mêmes se réduire en contrepentes.

et

Tout cela fait appercevoir d'une manière la plus sensible, la différence des horisons, c'est-à-dire celui de la Mer, par rapport à Tscherkask, explique, comment l'évacuation des eaux est arrêtée par des barrières considérables, dont l'effet, comme j'ai dit ailleurs, se fait sentir à 410 milles de distance de la Capitale des Cosaques.

Le Don, en détachant du sein des montagnes, sillonnées de torrens, des masses composées de

terre; et le Donetz emportant du gravier, du sable et des pierres même, c'est dans l'intervalle de douze jours, pendant lesquels il existe à Tscherkask un mouvement d'ondulation et que l'équilibre dure, que les dépôts se forment aux embouchu

res.

Le Don offre des îlots, des dunes, des bancs de sable, tandis que le Donetz charie pêle-mêle, et présente un amalgame de blocs, de galets, de gravier et de sable; et l'on remarque des effets analogues non seulement à ses débouchés naturels, mais auprès du district ou communauté de Katschatowskoy, d'Oksay, de Gnilowskoy, de la montagne de Kostini, du village de Nedwigowka, tout le long du Donetz, jusqu'à la nommèment dite Pierre blanche. (Pl.I.)

L'eau même de ces deux rivières spécifie la nature du fond de leurs lits, du pays qu'elles arrosent, qu'elles coupent et traversent. L'eau du Donetz conserve à peu près sa limpidité, et surpasse de beaucoup en qualité l'eau du Don.

La nature est constante dans ses lois; une diminution graduelle et successive dans la grosseur des cailloux et la configuration des graviers jusqu'à leur dernier degré de petitesse. Le sable même décroît dans tous les flots qu'on y observe, en

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