Oldalképek
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kask devient une ville flottante dans la Mer. Toute communication est d'abord coupée avec le continent, avec Oksay et avec le Kagalnik. On ne voit plus de ponts flottans de jouction, ni sur la rivière d'Oksay (qui répond au Donetz ) ni sur le Don. La communication qu'il y reste est par eau; mais elle est bien précaire, ne pouvant atteindre le continent lorsqu'on veut, et lorsque le besoin l'exige, à cause des orages qui y règnent, par la différence des horisons, la quantité d'angles de bricole et les couraus, croisés qui se forment.

Les vents conspirent d'une manière la plus sensible à susciter des tempêtes au milieu des eaux passives.

Il ne croît rien à Tscherkask; toutes les productions de la terre viennent du continent; et par les fréquens orages, la ville reste bloquée des journées entières sans que personne ose s'exposer aux naufrages, sur-tout dans le chemin sinueux, coupé et croisé, qui existe à la distance de presque neuf milles, jusqu'à la communauté d'Oksay. D'abord la course de la poste est interceptée, les couriers arrêtés, et bien des marchands en peine, ne pouvant à quelque prix que ce soit gagner la montagne; ce qui peut reflechir sur leur crédit, par le défaut de payement des lettres de change:

défaut qui est le principe de la banqueroute. Il est arrivé, qu'à cause des tempêtes et des vents orageux, la navigation a été arrêtée pendant deux

semaines.

Lorsque j'ai parlé de la communication qui a existé dans des tems bien reculés entre la Mer Caspienne et celle d'Azow, j'ai tâché d'expliquer la force des vents généraux, qui y règnent dans le tems où le Soleil est dans notre hémisphére, sur-tout jusqu'au solstice: tems, où les cruës extraordinaires sont ordinairement au plus haut degré.

D'ailleurs il faut ajouter à ces vents généraux des brise-vents, à cause de la proximité du Palus Méotide, et de l'immense quantité de roseaux, il faut ajouter des brise-mers, des vents locaux, qui vont de la plaine à la montagne, et de la montagne à la plaine.

Il n'y a ni forêts, ni villes, qui puissent de quelque façon que ce soit servir d'obstacle à l'impétuosité des vents du nord-est, lesquels dérivent de bien loin; ni des exhalaisons ou vapeurs de feux, qui puissent en quelque manière modifier le courant d'air, et par-là empêcher les fréquentes tempêtes, ou au moins ne pas les rendre si dangereuses.

La Police de la ville de Tscherkask met le sceau avec ses armes aux poëles des maisons, défendant par-là d'y faire du feu, lorsque le vent est fort; ce qu'elle pratique dans les maisons même des plus grands richards, afin d'éviter les incendies, qui pourroient en être la suite. C'est alors que, pour éviter les étincelles en été, l'on fait usage du fumier avec de la paille, dont le mêlange passe sous le nom de Kigêaky, avec lesquels on fait cuire des alimens dans la rue, ou sur des dos nus et assez élévés, suivant les circonstances.

La ville est bâtie à l'asiatique: une maison qui plombe sur l'autre ; beaucoup de galetas et très-peu de maisons en pierre, dont il y a un nombre fort circonscrit, de la valeur de quelques milliers de roubles. Le prix d'une vingtaine de maisons en pierre équivaut au reste de la ville. Les édifices en pierre de quelque valeur sont ceux de Martinow, Maltschewsky, Leonow, Grecow, Orlow, Maslikyn, Yepiphanow, Merkoulow, Pazdeïew, Müller, Popow, Sliousser, Tarassow, Milentiew, Goutscheltschikow, Saposnikow, Dimidow, Bielaousow, Bichalow et Meïnkow.

Le goût dans l'architecture est uniforme. Il n'y a que la seule maison Maltschewsky, qui coûte 10,000 sequins, qui mérite quelque attention. Au

reste toutes les maisons en bois qui sont à deux étages, sans exception sont entourées d'une galerie extérieure à un flanc et à la façade, sur laquelle la plus grande partie des habitans couche en été. Les maisons en bois ont la plupart des fondemens en pierre, qui s'élévent sur l'horison des rues où elles sont bâties.

Le lieu, où le roi va à pied, constitue généralement le belvedere de toutes ces maisons, et c'est au flanc droit ou au gauche de la galerie que les habitans se promènent pour respirer l'air. Ces mêmes galeries ne sont que des bouches à feu en tems d'incendie, puisque les rues sont si étroites, que dans la plupart, en allongeant la main, l'on se touche. Outre cela il existe des ruës qui n'ont que deux pieds de largeur, et sus-tout dans les quartiers de Dournowskoy, Tscherkaskoy ct Pribileanskoy.

Ils aiment passionnément les fenêtres; ils les multiplient tant qu'ils peuvent, ne voyant pas, que dans un incendie, elles servent de tirant d'air, par où le feu se communique plus aisèment.

C'est un de ces inconveniens qui résultent du nombre de plusieurs autres qui sont dûs à la mamière de bâtir.

La communication entre la plupart des quartiers

de la ville et les maisons, se fait par des ponts des planches, ayant leurs longrines et traversines, et fondés sur des pieux, ou pilotis qui s'élévent quelque part à deux toises de l'horison adjacent; et qui coûtant annuellement une somme bien considérable, servent de véhicule le plus prompt à incendier la ville.

Combien de fois n'y a-t-il pas eu des incendies à Tscherkask qui ont brûlé de fond en comble des quartiers! Cependant on n'est pas encore sorti du principe asiatique. L'on a toujours construit de la même façon; des maisons irrégulièrement bâties, plombant les unes sur les autres, sans aucune symétrie, des rues fort étroites; et voilà comment Tscherkask offre un aspect informe et rempli d'inconveniens. Le quartier nommé Pribileanskoy, recemment brûlé, a été reconstruit avec les mêmes principes qu'il étoit bâti. C'est pourquoi Mr. Maillet dit, que c'est un étrange dessein, que celui d'entreprendre de prouver aux hommes, qu'ils sont daus l'erreur.

Il seroit encore plus étrange de vouloir les obliger d'en convenir.. L'expérience a beau faire sentir à l'homme chaque jour son ignorance. Cent fois détrompé, il ne s'en croit pas moins clairvoyant, ni moins infaillible..

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