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Une circonstance pareille cependant me procura l'occasion d'examiner cette plaine qui s'étend jusqu' à Astrachan, les steppes du Manytsch, et les campagnes du Kagalnik; la chaîne des collines qui les coupent, et me fournit des idées pour mettre au jour des conjectures versatiles ou mal assises et des vagues raisonnemens de plusieurs auteurs, établissant le véhicule; qui vraisemblablement a servi de communication autrefois entre la Mer Caspienne, celle d'Azow et la Mer Noire.

Je ne parlerai pas de la Toison d'or, ni de l'expedition des Argonautes (marquée dans le catalogue chronologique de Blaire 1263. ans avant la naissance de Jésus Christ) je n'entre pas dans le fabuleux ou dans tout ce qui pourroit en avoir l'air, je ne fonderai pas non plus des systêmes sur un peut-être, je parle de ce que j'ai observé moi même.

Voilà d'abord deux chaînes de collines qui se prolongent vers la Mer Caspienne, côtoyant le cours du Manytsch, et servent de barrière à ses steppes. L'une passe par le Dos ou Kourgan qui s'appelle de Malibachevoy et l'autre par le Dos d'Ousman.

C'est dans le printems, que le Manytsch est rivière; en été il est tantôt rivière, tantôt l'on y

envisage des croûtes, ensuite des lacs ou bien des mares salines s'y manifestent, le sel dépose et s'y

cristallise.

C'est ainsi que la Meuse auprès de Neufchâteau disparoît d'environ cinq milles; le Loiret qui se perd sous terre et ne reparoît plus.

Le Rhône qui se perd aussi pendant un espace de quelques centaines de toises, au pont de Lucey, où il s'engloutit sous des bancs de pierre

calcaire.

Le Père Kircker et Jacques Gaffarel, dans leurs mondes souterrains, ont recueilli des observations. sur les canaux, cachés sous terre, et qui se décelent. C'est dans des conduits souterrains que le Niger, l'Euphrate, le Lycus, l'Eurotas, l'Oronte vont se perdre tout-à-coup (Dissert. de J. Moebius de fluminibus quæ intercidunt et renascuntur. Lip. 1682. )

Cette alternative du Manytsch de rivière, croûte, et étang ou mare saline, qu'on remarque à plusieurs reprises, est bien digne de l'attention du géologue.

Une autre considération, que j'ai été à même de faire, c'est, qu'en creusant, depuis le district ou Stanitza de Manytsch jusqu'à Astrachan, dans tout l'espace renfermé par les deux chaînes de

collines de Malibachevoy et d'Ousman, on ne trouve que de l'eau salée ou bien saûmatre, et généralement amère. On n'a besoin, que de creuser quatre pieds de profondeur, pour en voir rejail

lir l'eau.

En s'approchant des côteaux, et s'éloignant par conséquent des veines d'eau du Manytsch, l'eau est plus fade et plus amère, comme si le fond originaire, le sol du steppe eût été mêlé avec le limon de la Mer; ce que j'ai eu lieu aussi de remarquer dans bien des endroits, dans la presqu'ile de la Crimée.

On n'a qu'à se rendre sur les collines ci-mentionnées, ou bien les franchir, que d'abord la scène change de décoration; la nature offre un nouveau tableau ; c'est-à-dire des campagnes rianune eau meilleure que celle du Don, et un

tes,

air salubre.

D'ailleurs Pomponius Mela dit ( liv. 3. ch. 5. ) que la Mer Caspienne est formée par un détroit qui a beaucoup de longueur. L'espace renfermé entre les chaînes des collines de Malibachevoy et d'Ousman expliqne le détroit inconnu à nos historieus, le détroit en question.

Mr. de l'ie dans ses remarques sur la Carte de la Mer Caspienne, confutant Strabon et Pline, il

a cru que ces auteurs se sont trompés par la grande ressemblance entre le détroit de Mela et l'embouchure du Volga. Ce n'est pas au Volga, qu'il falloit se rapporter, mais au Manytsch; ce qui fait éclaircir la question. Mr. de l'île ajoutc que Ptolémée n'a pas donné dans une erreur si si grossière que Strabon et Pline, mais qu'il est tombé dans une autre, disant qu'il a donné trop d'étendue à la Mer Caspienne d'occident en orient. Mon avis au contraire, combine avec celui de Ptolémée, en confirmant la diminution de la Mer Caspienne, conjecturée par tous les naturalistes, qu'elle a dû s'opérer d'orient en occident, puisque c'est justement vers l'occident, que le Manytsch a son cours. Outre cela j'observe, que les steppes vont diminuer à perte de vue, vers le confluent du Manyisch avec le Don.

Combien de livres n'ont-ils pas paru sur ce

sujet, écrits par des gens qui ne connoissant pas

le local, ont enfanté des erreurs !

Ce n'est que dans les recherches des mathématiques pures, que le géometre dans son cabinet atteint la vérité, par une marche certaine, et qui exclut jusqu'à l'ombre du doute.

Les faits, que nous rapportent Mr. Tournefort dans ses voyages au Levant et Mr. Pallas ne sont

pas à révoquer en doute; et quant à moi je suis bien éloigné de vouloir fronder l'opinion ou ternir la célèbrité de ces savans naturalistes.

On parle toujours d'une communication directe de la Mer Caspienne avec la Mer Noire; en supposant, à cause des lacs salés, qu'on trouve en Crimée, de même qu'au Kouman, que les steppes de la Crimée, du Kouman, du Volga, de l'Yaïk, et le plateau de la grande Tartarie, jusqu'au lac d'Aral inclusivement, ne formoit qu'une Mer, qui arrosoit la pointe septentrionale du Caucase, et avoit deux golfes considérables, l'un dans la Mer Caspienne, l'autre dans la Mer Noire.

Mr. Pallas ajoute pourtant, dans ses savantes réflexions, au septième volume, que Mr. Sokolow n'ayant pas été assez escorté, pour se défendre des hordes des Tartares, des Calmouks, en un mot des frippons, dans le pays, d'où je viens moimême de faire ces observations, il n'a pas pu avoir tous les détails, qu'il auroit souhaité. C'est ainsi, qu'il parle génériquement du pays des Cosaques, qui a été couvert d'eau, tandis que je trouve, que les côteaux susdits en étoient les lisières.

Mr. Pallas nous rapporte, que presque tous » les districts salins, qui s'étendent entre le To

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