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Un célébre naturaliste moderne a essayé de prouver, qu'il y eut une époque, où les animaux et les plantes des pays chauds ont effectivement subsisté dans les zones glaciales, et pour confuter l'idée du soulévement des eaux, il allègue en premier lieu, que ces défenses d'éléphans n'auroient pu avoir résisté, ni être chariées par les eaux à une si grande distance, sans être roulées et arrondies; secondement que le rhinocéros trouvé entier sur le bord du Wilhoui, à plus de douze cent lieues de l'Indostan, auroit été putréfié, avant que d'arriver dans ces régions lointaines.

Quant à cela, il est à considérer en premier lieu, que si l'on rencontre quelques squéletes, qui soient bien conservés, cela prouve, que dans la multitude des animaux transportés dans une grande inondation, il y a eu quelques-uns qui ont flotté en courans, et qui par hasard n'ont pas rencontré dans l'immensité de l'espace des chocs violens avec d'autres corps.

Il ne faut pas perdre aussi de vuë ce que dit Mr. Bernard. La Mer offre à la vérité un bassin immense, mais rempli seulement d'eaux passives, au milieu desquelles les navires resteroient immobiles, sans l'influence et le mouvement du fluide invisible, que nous respirons.

Les fleuves au contraire sont comme animés; les principaux forment une masse énorme d'une étendue immense, douée d'un mouvement rapide, et qui paroît être toujours la même, puisqu'elle est renouvellée continuellement,

C'est ainsi, qu'en se rapportant aux fleuves, les graviers et les cailloux se heurtant mutuellement s'arrondissent, et ne se polissent aussi que par le frottement du sable interposé.

Mais dans notre cas il est à considérer, qu'il s'agit de l'affluence des eaux de l'Océan, et d'espaces immenses dans lesquels flottoient les dépouilles des corps marins et des animaux; et c'est d'après cette donnée, qu'il faut calculer les chocs mutuels.

Il est à observer que l'affaissement horisontal où l'on trouve les fossiles, n'a pu se faire, que par le moyen des eaux abondantes et contiuuës, capables de les avoir suspendus et conservés entiers jusqu'à leur descente, au lieu que les eaux violentes des débordemens d'un fleuve et d'un torrent, dans une étendue bornée, les auroient entièrement brisés.

Mr. d'Argenville dans son histoire naturelle sur la Lithologie et Conchylogie ( publiée en 1742 ) rapporte aussi au déluge universel l'arrivée des

coquillages marins et leur dispersion sur la Terre, enfin, ajoute-t-il, c'est au tems, aux sels aux sucs pierreux, et à la coagulation des eaux acides et salées de la terre, que l'on doit leur dureté et leur pétrification.

Un homme très-connu Mr. Elie Bertrand dans son recueil de divers traités sur l'histoire naturelle, en 1766 s'exprime de la façon qu'il suit: » J'avoue que depuis 1752, où j'écrivois ces mémoires, j'ai changé d'idée et reconnu, qu'il n'étoit pas possible de nier, que les pétrifications des corps marins n'aient été des corps animés, ou des végétaux qui ont en effet appartenu à la Mer ».

Sans outrer les raisonnemens par des conjectures, on pourroit bien penser, que le déluge universel ou des déluges locaux aient détrempé les terrains susceptibles jusqu'à une certaine profondeur, et après avoir répandu des coquillages et fossiles par-tout, les plus légers ont resté sur la superficie des terres et sables, avant qu'ils ont été détrempés; les pluies ensuite, les torrens, les débordemens des rivières, l'ensablement successif du côté de la Mer, le défrichement des forêts pour le besoin de la vie, la culture des terres, la chûte des cavernes ou l'affaissement de quelque montagne, l'action de quelque volcan, et la quan

tité des travaux exécutés dans la suite des siècles, ont en plusieurs endroits comblé les plaines et les vallées, et causé la profondeur, où l'on découvre aujourd'hui une quantité immense d'animaux, de fossiles, et de plantes étrangères.

La nature peut se développer lentement ( dit Bailly tout confondre et tout compliquer pour se cacher. L'homme devancera toujours les siècles et il marquera ses ceuvres du sceau de la certitude.

Si j'avois à sasser les raisonnemens de tous ceux qui ont parlé des dépouilles d'éléphans, de rhinocéros et des plantes qu'on fouille dans les régions septentrionales, tandis qu'elles ne peuvent subsister que dans les pays les plus chauds, il auroit beaucoup à dire, puisque les avis des géologues sont partagés, pour expliquer la cause du phénomène.

y

Pour supposer, que dans les tems primitifs, il y eut un plus grand degré de chalenr aux pôles, on peut imaginer différentes hypothèses.

Le systême de Descartes, le roman de Buffon, et la Protegée de Leibnitz tombent d'abord sous les yeux. On s'est figuré en premier lieu, que la Terre a été un Soleil, qui s'est éteint lorsque les matières combustibles ont été consumées, que sa croûte a été vitrifiée par cet incendie g aéral;

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qu'il s'y est formé des cavités et des soufflures plus ou moins considérables; enfin que la Terre se refroidit, que les eaux réduites en vapeurs condensées, out formé les Mers, qui couvroient à cette époque les plus hautes montagnes.

En second lieu on a supposé, qu'une comète eût communiqué au Globe une vive chaleur. En troisième lieu, que le Soleil avoit plus d'intensité sur notre Globe, par les substances dont il est composé, en partie combustibles, et qu'il a été dans un état de déflagration. Qu'une partie en a été scorifiée. L'on s'est appuyé sur les tâches qu'on apperçoit à sa surface, qui annoncent une véritable combustion.

Il y a eu quelques autres enfin, qni ont tout attribué à la chaleur centrale primitive.

Si l'on se rapporte aux anciennes traditions, et que l'on admette le printems perpétuel; c'est alors, que la température douce de la Tartarie et plus encore la chaleur aux pôles pourroient être, expliquées, mais les théories astronomiques sont elles d'accord avec cette tradition?

On trouveroit d'ailleurs dans ce changement la cause d'un mouvement successif des eaux de la Mer sur la surface de la Terre; ce qui ne se manifeste pas d'une manière assez convaincante.

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