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litaires; et non-seulement il ne combattra pas les nations, mais il leur adressera des paroles de paix. Il est impossible de contredire plus formellement le sytème judaïque dans toutes ses parties. Il semble que Zacharie ait prévu qu'ils l'imagineraient un jour, et qu'il ait voulu le confondre d'avance. Si au contraire on reconnaît dans le roi qu'il annonce un roi de l'ordre spirituel, tous les points de la prophétie y correspondent parfaitement. Sa pauvreté temporelle n'est point contraire à sa dignité et à sa puissance spirituelle. Il est juste et sauveur. Il n'a pas besoin de la force militaire des Juifs, et même il la détruit. Il prêche la paix aux nations, et c'est par ce moyen de douceur qu'il se les assujettit et qu'il règne sur elles.

IX. En quatrième lieu, si, comme on n'en peut douter, le meilleur commentaire d'une prophétie est son accomplissement, et si nous voyons un règne spirituel cadrer exactement, et être le seul qui cadre avec toutes les prophéties, nous devrons conclure que c'est celui-là que les prophètes ont eu en vue. Or, nous allons démontrer, et ce sera le sujet de notre troisième proposition, que tous les caractères marqués dans les diverses prophéties se trouvent complètement effectués dans le règne spirituel dont Jésus-Christ

s'est déclaré revêtu. Mais avant de passer à cette discussion, il est nécessaire d'examiner ce qu'allèguent les docteurs Juifs pour justifier leur opinion d'une souveraineté monarchique et civile du Messie.

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X. « Ils disent d'abord, et les incrédules « le répètent d'après eux, que l'interpréta«<tion donnée par les chrétiens aux prophé<< ties sur le royaume du Messie, détourne le << texte de l'écriture de son sens propre et na« turel à un sens métaphorique; ce qui est injuste en soi ; ce qui, de plus, forme une «< assertion gratuite; ce qui est injurieux à Dieu, et le fait paraître un trompeur, qui présente un sens pour en faire entendre « un autre ; ce qui, enfin, rendant les prophéties obscures, justifie les Juifs de n'a<<< voir pas cru en Jésus-Christ. >>

XI. Je commence par observer que les Juifs ont bien mauvaise grâce à nous reprocher le sens allégorique que nous donnons aux oracles sur le règne du Messie; eux qui, pour se soustraire aux preuves qui résultent du sens naturel et littéral de beaucoup d'autres prophéties, les interprètent presque toutes allégoriquement.

Je réponds ensuite directement à la difficulté. Il est vrai, et je l'ai déjà remarqué, qu'on ne doit prendre dans un sens métapho

rique les textes de la sainte écriture, que sur de graves et fortes raisons (117). Mais qui peut nier qu'il n'y ait dans les livres saints, et surtout dans les livres prophétiques, beaucoup de choses dont le vrai sens est le métaphorique? La question se réduit donc à savoir si, sur les prophéties relatives au règne du Messie, le sens naturel ne présente pas d'insurmontables difficultés que lève le sens métaphorique. Je dis que si ces prophéties contiennent des choses qui contrarient le sens littéral, si ce sens littéral est incompatible avec d'autres prophéties; si l'événement montre l'accomplissement du sens métaphorique, c'est ce sens qu'on doit adopter, et non le sens littéral. Ce n'est pas alors une supposition injuste et gratuite, puisque c'est une interprétation solidement motivée. Ainsi, tout ce que j'ai établi jusqu'à présent a répondu d'avance à cette partie de l'objection.

Ce n'est point induire en erreur que de ne pas s'exprimer avec toute la clarté possible. Dieu n'est pas un trompeur, parce que ses prophéties, au moment où elles sont publiées, ne sont pas parfaitement claires. Il suffit à sa véracité que l'événement les explique, et en fasse connaître le vrai sens.

Les Juifs, avant d'avoir vu Jésus-Christ, étaient très-excusables d'attendre un Messie

revêtu d'une splendeur temporelle. Il était assez simple que ce peuple, naturellement charnel, flatté des prospérités qu'il croyait lui être promises dans la venue d'un envoyé céleste, ne fit pas une attention suffisante aux diverses parties de ces prophéties, et ne saisît pas l'idée d'un royaume de l'ordre spirituel : Dieu n'exigeait pas pour ses prophéties un degré de foi supérieur au degré de clarté qu'il leur donnait. Mais lorsque Jésus-Christ fut venu sur la terre, qu'il leur eut expliqué toutes les prophéties, qu'il en eut fait l'application aux diverses circonstances de sa vie, et qu'il eut confirmé sa doctrine par des miracles, alors les Juifs cessèrent d'être excusables de persévérer dans leur erreur sur les prophéties relatives à son règne.

On oppose encore à la royauté spirituelle du Messie diverses autres difficultés. On peut les réduire à quatre chefs: qu'il doit siéger sur le trône de David; que Jérusalem doit être le chef-lieu de son empire; qu'il doit vaincre et conquérir les peuples pour se les soumettre; qu'il doit réunir tous les Juifs dispersés de toutes les parties du monde. Reprenons les unes après les autres ces objections.

XII. « On nous dit d'abord que le royau« me du Messie doit, selon les prophéties,

« être le royaume de David, et qu'il siégera « sur le trône de ce prince. Isaïe entre autres « est positif sur ce point (118). Le royau« me et le trône David étant évidemment «< un royaume et un trône temporels, ceux « du Messie doivent l'être de même. »

XIII. Ces prophéties de l'Ancien Testament sur le royaume et le trône de David, sont appliquées à Jésus-Christ par l'archange Gabriel, annonçant à Marie la naissance de ce libérateur (119). Saint Luc, rapportant les paroles de l'ange, savait parfaitement que Jésus-Christ n'avait pas prétendu à un royaume terrestre ; qu'il en avait même formellement rejeté l'idée : il entendait donc dans le sens spirituel les prophéties dont il s'agit. Pour montrer que c'est dans ce sens que les ont produites les prophètes, considé rons d'abord qu'ils n'ont certainement pas promis au Messie le trône matériel de David, qui est détruit depuis tant de siècles. Leur expression est donc métaphorique, et la question se réduit à savoir jusqu'à quel point elle l'est. Nous l'entendons d'un règne spirituel, et nous disons que son véritable sens est que le Messie règnera au même titre et sur le même peuple que David. Au même titre, c'est-à-dire, comme David, en qualité d'élu de Dieu, et avec l'autorité que Dieu lui aura

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