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non-seulement au peuple hébreu, mais à tous les autres. Si nous n'avions affaire qu'aux Juifs, nous n'aurions pas eu besoin de nous arrêter à prouver ces vérités, sur lesquelles ils sont d'accord avec nous. Mais les incrédules refusant de reconnaître les prophéties, j'ai cru nécessaire de leur prouver que long-temps avant le temps de JésusChrist, il avait été prédit qu'un homme viendrait un jour apporter les commandements de Dieu et les publier, non pas comme Moïse à un seul peuple, mais à tous les peuples de la terre.

III. Si les Juifs se réunissent à nous contre les incrédules sur ce premier article, que le Messie doit prêcher la loi divine, ils en diffèrent sur le second, qui est de savoir qu'elle est cette loi que le Messie doit apporter. Ils prétendent que c'est leur loi, la loi de Moïse, dont il doit être le propagateur. Nous disons que c'est une loi nouvelle que, d'après les prophéties, il doit donner à la terre. Prouvons cette importante vérité contre eux et contre les déistes, qui, sans partager leur croyance, s'efforcent de s'étayer de leurs objections. Entre les diverses prophéties qui la démontrent, j'en choisis deux qui sont très-positives et très-claires.

La première est du prophète Jérémie. Voilà, dit le Seigneur, que viennent les jours où je contracterai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une nouvelle alliance, non selon le traité que j'ai fait avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer de la terre d'Egypte, traité qu'ils ont violé, et je leur ai fait sentir mon pouvoir, a dit le Seigneur. Mais tel sera, dit le Seigneur, le pacte que je ferai avec la maison d'Israël après ces jours: je placerai ma loi dans leurs entrailles, et je l'écrirai dans leurs coeurs, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Et l'homme n'enseignera plus son prochain, ni le frère son frère, disant: Connaissez le Seigneur. Car tous, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, me connaîtront, dit le Seigneur. Parce que je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus après cela de leurs péchés (57). Quoique plusieurs Juifs aient appliqué cette prophétie au Messie (58), il s'en est trouvé quelques autres qui y ont donné un sens différent. Ils ont imaginé de l'entendre du renouvellement d'alliance qui se fit après le retour de la captivité, et ils ont observé que depuis ce temps leur nation n'est plus retombée dans l'idolâtrie. Grotius est entré aussi dans leur sentiment. Mais

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ce n'est point d'une ancienne alliance à renouveler que parle le prophète : ses expressions sont formelles et claires; c'est un pacte nouveau que Dieu doit contracter, fœdus novum. C'est un pacte qui ne sera pas conforme à l'ancien, qui l'exclut positivement: non secundum pactum quod pepigi cum patribus eorum. Il semble que le prophète ait voulu prévenir l'objection, tant les termes qu'il emploie sont exprès. Aussi saint Paul écrivant aux Hébreux, que cette promesse de Jérémie regarde spécialement, en fait usage pour leur prouver que leur loi est abolie et a fait place à une nouvelle (59). Plusieurs Saints Pères ont employé le même raisonnement, et ont prouvé par cette prophétie la fin de l'ancien testament et son remplacement par un nouveau (60). La seconde prophétie que nous annoncée, et qui prédisait aussi le remplacement de la loi de Moïse par une loi différente, est tirée de Malachie. Je ne mets point en vous mon affection, dit le Seigneur des armées, et je ne recevrai plus de présens de votre main; car du levant jusqu'au couchant mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu on sacrifie et on présente en mon nom une oblation pure, parce que mon nom est grand parmi les nations,

avons

dit le Seigneur des armées (61). Cette prédiction annonce clairement deux choses: d'abord la cessation, l'abolition, la réprobation absolue de tous les sacrifices de la loi de Moïse; ensuite l'institution d'un autre sacrifice trèspur, qui sera offert, non plus comme les autres dans un seul lieu, mais dans tous les pays de la terre. Plusieurs Saints Pères, notamment saint Justin (62), saint Jean Chrysostôme (63), saint Jérôme (64), saint Augustin (65), emploient ce texte sacré pour prouver aux Juifs que leur religion devait être abolie. Ils leur montrent l'accord de cet oracle avec l'événement, et la subrogation à tous leurs sacrifices d'un sacrifice d'un ordre infiniment plus relevé.

Pour répondre à un texte aussi clair et aussi embarrassant, différents rabbins ont imaginé deux défaites opposées entre elles, et aussi absurdes l'une que l'autre. Les uns ont dit que Malachie parle des Juifs dans leur dispersion sur la terre, et que ce sont eux qui doivent offrir en tout lieu des sacrifices purs et agréables au Seigneur; les autres appliquent le texte sacré aux sacrifices des païens, qu'il excuse, parce que les idolâtres croient rendre au vrai Dieu le culte qu'ils adressent à leurs fausses divinités. Mais pour confondre ces subterfuges, il suffit de

prendre en main le texte sacré : on verra que ces prétendues explications sont dans le fait de vraies oppositions à la prophétie de

Malachie.

Nous dirons aux premiers: si ce sont vos sacrifices dans la dispersion actuelle qui doivent être purs, expliquez d'abord pourquoi Dieu vous dit par Malachie qu'il ne les reçoit plus de vos mains; expliquez ensuite de quels sacrifices vous entendez ce texte, vous qui depuis votre dispersion n'en avez jamais offert aucun.

Nous dirons aux seconds: Dieu déclarerait-il son nom grand parmi les nations qui ignorent son nom? Appellerait-il purs des sacrifices offerts à des divinités impures? Malachie n'excuse pas le sacrifice universel dont il parle ; il le loue, il le met au-dessus de ceux que les Juifs offraient de son temps. Des sacrifices aux idoles plaisent-ils à Dieu plus que ceux qu'il avait ordonnés ?

IV. Après avoir exposé ces divers passages, passons maintenant à leur explication, et considérons que tout ce qui y est annoncé s'est exactement accompli en JésusChrist. Ces prophéties présentent trois points principaux l'annonce d'un docteur de la loi divine; la prédiction que ce docteur la prêchera à toutes les nations; et la dé

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