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devant d'Achaz; 3o Mahershalal, qui, à l'époque de la première prophétie n'était pas né, et dont la naissance est rapportée au chapitre VIII. Il est clair que Jasub et Mahershalal, sont deux différents fils du prophète : ce point ne fait pas difficulté. J'ajoute qu'Emmanuel est aussi distinct de ces deux; et cela est encore évident à l'inspection du texte. Emmanuel doit naître d'une vierge Haalma; et quelque sens qu'on veuille donner à ce mot, il ne peut pas convenir à la femme légitime d'Isaïe. De plus, pourrait-on avec quelqu'apparence de raison, donner à ces deux enfants les qualités magnifiques, les caractères sublimes que le prophète attribue à celui qu'il prédit? Pourrait-on spécialement leur appliquer le titre de Dieu avec nous ? Pourrait-on dire que la terre de Juda appartient à l'un d'eux?

Cette distinction établie, il faut examiner ce qui est dit de l'enfant Emmanuel. Au chapitre VII, il est annoncé comme devant naître d'une vierge; au chapitre VIII, il est dit que la terre de Juda est la sienne; au chapitre IX, c'est encore lui dont il est parlé aux articles 6 et 7, dont il est prédit qu'il siégera sur le trône de David, qu'il y établira la justice à perpétuité, qu'il maintiendra la paix jusqu'à la fin; et à qui sont don

nés tant de noms magnifiques. La preuve que c'est du même enfant que parle Isaïe, c'est qu'il lui donne le même titre; que celui qui, aux chapitres VII et VIII, est appelé Dieu avec nous, et celui qui, au chapitre IX, est appelé Dieu, sont certainement la même personne. Enfin, au chapitre XI, c'est encore le même enfant qui sera le rejeton de Jessé, c'est-à-dire le descendant de David, qui sera rempli de l'esprit du Seigneur, qui jugera avec justice, dont le royaume pacifique est emphatiquement décrit. Il y a dans ce chapitre et dans le neuvième, une identité de caractères telle, qu'elle ne peut convenir qu'à la même personne. Il est donc clair que dans toute cette suite de discours, c'est toujours le même enfant qui est prédit à Achaz, aux princes de son sang, et à tout le peuple, pour les rassurer contre la ligue menaçante des deux rois. Or, peut-on à tous ces traits méconnaître le Messie? Huet démontre que les plus habiles rabbins ont entendu de lui ces prophéties (39). Mais de plus, à quel autre qu'à un envoyé céleste, peuvent être appliquées des qualifications aussi magnifiques? Quel autre descendant de David peut recevoir des titres aussi pompeux, jusqu'à être appelé Dieu? C'est donc encore là une prédiction du Messie.

« Mais ici revient la difficulté proposée. Si a c'est du Messie qui ne doit venir qu'au bout « de plusieurs siècles, que parle Isaïe, com<< ment, au verset 16 du chapitre VII, im<< médiatement après avoir annoncé la nais«sance d'Emmanuel, peut-il ajouter qu'a<< vant que cet Emmanuel sache rejeter le « mal et choisir le bien, les deux rois enne« mis seront détruits? »

La réponse à cette objection est que, dans ce seizième verset, ce n'est plus d'Emmanuel prédit aux versets 14 et 15 dont parle le prophète. Rappelons-nous que lorsque Dieu a envoyé Isaïe au-devant d'Achaz, il lui a ordonné de mener avec lui son fils Jasub. Ce fils était encore dans l'enfance; Isaïe le dit positivement au verset 18 du chapitre: Ego pueri mei. Or c'est de cet enfant Jasub que parle le prophète au verset 16 du chapitre VII. Ce n'est ni de l'enfant Emmanuel dont il vient de parler aux versets 14 et 15, ni de l'enfant Mahershalal dont il parlera au chapitre suivant. Tel est le sens de toute cette prophétie : Isaïe a présenté à la maison de David, en assurance qu'elle ne serait pas détruite, le prodige de l'enfantement d'une vierge dont le fils s'appellera Emmanuel; mais comme ce prodige ne doit avoir lieu que dans des temps éloignés, pour le

faire croire, il fait une seconde prédiction d'un événement plus prochain, mais qui, dans le moment, n'a aucune vraisemblance; c'est qu'avant que l'enfant Jasub qui est présent, et qu'il amène avec lui, sache distinguer le bien du mal, les deux rois ennemis seront détruits. Au chapitre huitième, à la naissance de Mahershalal, il fait encore une autre prophétie ; c'est qu'avant que ce nouvel enfant sache appeler son père et sa mère, Damas et Samarie seront dévastées. Ainsi la délivrance de Juda doit arriver avant que l'aîné ait l'usage du discernement, c'est-àdire sept ou huit ans, et que le cadet ait l'usage de la parole, c'est-à-dire deux ou trois ans. Je dis que cette interprétation d'abord n'est pas contraire au texte, ensuite est la seule raisonnable.

Isaïe, après avoir annoncé la naissance future du fils d'une vierge, lequel sera appelé Emmanuel, ne dit pas avant qu'il ou avant que ce fils sache discerner le bien du mal; il dit avant que l'enfant, antequàm puer. Ce mot l'enfant peut s'entendre également et de celui dont il vient de parler, et de celui qu'il a actuellement avec lui, et qu'il présente à Achaz. Ce prince a pa comprendre aussi aisément l'un que l'autre, et le sens du mot a dû être déterminé par le

geste qu'aura fait Isaïe en le prononçant. J'ajoute que c'est la seule interprétation admissible. 1° Si ce n'est pas à Jasub que s'applique cette partie du discours d'Isaïe, on ne voit pas pourquoi Dieu a ordonné au prophète de mener avec lui cet enfant. 2o Isaïe dit au chapitre suivant, que ses deux enfants lui ont été donnés comme des signes et des présages pour Israël : or de quoi Jasub est-il un présage, sinon de la défaite des deux rois? Comment l'est-il, si ce n'est pas de lui qu'il s'agit dans le verset en question? 30 Notre explication concilie parfaitement les deux textes du verset 26 du septième chapitre, et du verset 4 du huitième. Il est tout simple que de deux frères, l'aîné ait atteint l'âge de discerner le bien du mal, tandis que le cadet ne fait encore que prononcer le nom de ses parents. Mais si, comme on le prétend dans l'objection, on veut entendre le premier texte, de même que le second, de l'enfant Mahershalal, il y aura entre les deux une opposition le premier annoncera la défaite des deux rois, avant que l'enfant ait sept ou huit ans; le second la promettra avant qu'il en ait deux ou trois. Lequel des deux faudra-t-il croire ?

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D'après cette interprétation simple et naturelle, l'objection tombe: Emmanuel n'est

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