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En cinquième lieu,sa domination s'étend sur toutes les nations qui se sont converties à lui. En sixième lieu, il est glorifié jusqu'aux' extrémités de la terre.

En septième lieu, sa génération éternelle est un des dogmes que nous professons.

Je reprends: Michée fait évidemment ici une prédiction; ce point ne peut être contesté, et je ne crois pas qu'il l'ait jamais été. Il fait une prédiction détaillée, et qui présente plusieurs circonstances diverses. Il lui était impossible de prévoir par ses seules lumières cette complication de particularités. Il est pareillement déraisonnable de supposer que toutes ces circonstances si variées, soient venues d'elles-mêmes et par hasard se vérifier dans le même lieu, sur la même personne, et précisément de la manière prédite. Nous voyons cependant toute cette prédiction, jusque dans les moindres détails, accomplie en Jésus-Christ : tout ce qui peut être reconnu publiquement et par des faits incontestables, l'histoire nous l'apprend; ce que les lumières humaines ne peuvent atteindre, l'Évangile nous l'enseigne. La prédiction de Michée est donc une prophétie divine, une prophétie relative à Jésus-Christ, une prophétie réalisée en Jésus-Christ; Jésus-Christ est donc l'envoyé céleste.

S III.

Prophétie que le Messie devait naître d'une Vierge.

CETTE prophétie est une de celles qui ont le plus exercé les commentateurs et les savants: pour l'expliquer convenablement, il est nécessaire de considérer l'événement qui y a donné lieu, ceux qui l'ont suivie, et tout ce que dit à ce sujet le prophète Isaïe; ce qui est renfermé dans cinq chapitres, depuis le septième jusqu'au onzième inclusivement.

I. Rasin, roi de Syrie, et Phacée, roi d'Israël, avaient fait une ligue contre Achaz, roi de Juda: leur objet était d'ôter le trône à la maison de David, et d'y placer le fils de Tabul (22). A cette nouvelle, le cœur de la maison de David et de tout le peuple fut troublé et agité, comme les arbres d'une forêt le sont par le vent (23): pour les rassurer, Dieu ordonna au prophète Isaïe d'aller avec son fils Jasub au-devant d'Achaz, et de lui annoncer que la ligue des deux rois n'aurait point de succès, et que dans soixante-cinq ans Israël cesserait d'être un peuple (24). Le Seigneur daigna de plus, par l'organe d'Isaïe,

proposer à Achaz de lui demander, en gage de la certitude de cette promesse, un prodige soit au ciel, soit sur la terre. Mais ce prince impie, qui avait secoué le joug du Seigneur, et qui avait imploré contre ses ennemis des secours de Theglat phalasar, roi d'Assyrie, comptant imprudemment sur le secours des hommes plus que sur celui de Dieu, refusa de recevoir la grâce que Dieu voulait lui faire; il couvrit son refus d'un respect hypocrite, et répondit qu'il ne demanderait point de prodige, et qu'il ne tenterait pas le Seigneur. Alors Isaïe, se retournant vers les princes de la maison de David qui accompagnaient le roi, leur dit : Écoutez, maison de David: n'est-ce pas assez pour vous de lasser la patience des hommes, sans lasser celle de mon Dieu ? Puisqu'il est ainsi, Dieu luimême vous donnera un prodige: une vierge concevra et enfantera un fils, qui s'appellera du nom d'Emmanuel; il mangera le beurre et le miel, afin qu'il sache réprouver le mal et choisir le bien; et avant que l'enfant sache réprouver le mal et choisir le bien, la terré que vous détestez sera délivrée de la présence de ses deux rois. Mais, par les armes du roi d'Assyrie, Dieu amènera sur vous, votre peuple et sur la maison de votre père des jours tellement malheureux, qu'il n'y en

sur

a pas eu de tels depuis la séparation d'Israël et de Juda (25).

Telles sont les prophéties du chapitre VII, auxquelles je m'arrête dans ce moment. Je considère même actuellement seulement la partie de ce chapitre qui est relative à l'enfantement d'une vierge et à la naissance d'un enfant nommé Emmanuel. J'aurai dans un moment occasion d'examiner les autres prophéties de ce chapitre et celles des chapitres suivants.

Huet démontre que ce passage a été entendu par plusieurs rabbins célèbres comme nous l'entendons, et qu'ils ont cru que le Messie devait venir au monde sans avoir de père (26): « Mais d'autres Juifs pour dé« tourner la conséquence résultante contre « leur système, de cet oracle, se sont efforcés « de lui donner un autre sens : les uns ont « dit que ce n'était pas d'une vierge propre«< ment dite, mais d'une fille non mariée et « corrompue par un homme, dont parlait le « prophète; les autres ont voulu appliquer << la prophétie soit à Ézéchias fils d'Achaz, « soit à Jasub fils d'Isaïe (27) ». Il est facile de montrer la fausseté de ces interprétations.

II. D'abord il s'agit d'une jeune fille non mariée et d'une génération de l'ordre ordinaire. Le discours d'Isaïe n'a de sens : il pas

par le

promet à Achaz un prodige accordé Seigneur, et ce prodige n'est autre chose qu'un événement naturel. Qu'y a-t-il de miraculeux à ce qu'une personne non mariée conçoive et engendre avec le secours d'un homme (28)? De plus, le mot hébreu qu'emploie Isaïe est Haalma, qui ne peut s'entendre que d'une véritable vierge, cachée et inconnue à tout homme. Toutes les fois qu'on trouve dans les livres saints cette expression, elle n'a pas d'autre signification (29). Ainsi le sens de cette prophétie est que l'enfant sera engendré d'une manière miraculeuse et sans le secours d'aucun homme.

III. L'application que l'on fait de cette prophétie, ou au fils d'Achaz ou au fils d'Isaïe, est également contraire au texte sacré. D'abord il s'agit dans la prophétie d'un enfant qui doit naître : or, Ézéchias et Jasub étaient nés tous les deux. Achaz avait engendré le premier avant de monter sur le trône; le second était présent, et amené par son père au-devant du roi. De plus, Ézéchias et Jasub étaient nés de femmes mariées et dans des mariages légitimes; il est par conséquent ridicule d'entendre d'eux une prophétie qui annonce le fils d'une vierge, ou même, si on veut, d'une jeune fille. Enfin, dans quel sens peut-on donner soit à l'un, soit à l'autre, le nom ou le titre

T. II.

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