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plus claire et la plus précise (340); sans compter beaucoup d'autres circonstances où il en a parlé d'une manière plus obscure ou en paraboles.

III. Quelques incrédules ont imaginé de dire que Jésus-Christ, qui connaissait la haine des chefs de la nation contre lui, la soif qu'ils avaient de son sang, et qui avait été averti de leurs desseins, pouvait trèsbien prévoir qu'il viendrait enfin un jour où il succomberait à leurs intrigues. On conçoit que ces lumières naturelles pouvaient lui faire soupçonner cet événement; mais pouvaient-elles aussi lui faire découvrir nettement toutes les circonstances de sa passion, qu'il a prédites et qui se sont littéralement réalisées ? que l'événement arriverait incessamment; que Jérusalem en serait le théâtre; que ses disciples seraient dispersés et l'abandonneraient; que ce seraient les princes des prêtres et les docteurs qui le persécuteraient; qu'il serait livré par eux aux gentils; qu'il serait accablé d'outrages, déchiré de coups de fouet, et enfin attaché à une croix, supplice que les Juifs n'avaient pas droit d'infliger? Tous ces détails si multipliés avaient-ils quelqu'apparence qui donnât prise à la prévoyance? Mais voici qui est plus fort encore. Aux prédictions de Jésus

Christ sur sa passion, est constamment jointe celle de sa résurrection. Des lumières naturelles ne font pas prévoir les événements contraires au cours de la nature: ce que la toute-puissance divine peut seule opérer, la prévoyance humaine est impuissante à le découvrir.

IV. Quelques autres incrédules, sentant la faiblesse de cette première réponse, en ont imaginé une autre. De qui tenons-nous, disent-ils, ces prophéties de Jésus-Christ? De ces disciples, intéressés à sa gloire, qui, pour lui donner du relief, ont fabriqué après l'événement des prédictions qu'ils y ont adaptées. Je ne répéterai pas ici ce que j'ai dit du caractère moral des apôtres, qui les met au-dessus du soupçon d'une imposture: mais je rappellerai un fait dont j'ai prouvé ailleurs la vérité; c'est que les prédictions de JésusChrist sur sa passion étaient connues nonseulement de ses disciples, mais de ses ennemis. Ce fut, comme nous l'avons vu, d'après ces prédictions, que les Juifs demandèrent à Pilate des soldats pour garder le tombeau (341). Ces Juifs persécuteurs acharnés de Jésuss-Christ, se sont-ils accordés avec ses disciples pour lui attribuer faussement des prophéties?

Outre sa passion et sa résurrection, Jé

sus-Christ a prédit son ascension; et ce n'est pas à ses disciples qu'il a fait cette prophétie, c'est au peuple de Capharnaum, qui se scandalisait de ses discours, et dont une partie l'abandonna en effet, refusant de croire ce qu'il disait de l'eucharistie (342).

VI. Les prophéties de Jésus-Christ sur ce qui concerne ses disciples sont en assez grand nombre. Il y en a de particulières à quelques-uns d'entre eux ; il y en a de générales pour eux tous. Au moment où saint Pierre lui proteste le plus constant attachement, et l'assure que, dût-il mourir avec lui, il ne le renoncera jamais, il lui prédit qu'il le reniera, qu'il le reniera jusqu'à trois fois ; qu'il le reniera dans la nuit même et avant le chant du coq (343). On veut encore affaiblir l'autorité de cette prophétie, en disant qu'elle n'est connue que par les disciples. Et quel intérêt avaient-ils à révéler cette faiblesse honteuse de leur chef? Elle n'était propre qu'à les avilir et à les décréditer. Ils n'ont pu avoir pour la publier d'autre motif que leur sincérité. Jésus-Christ a de plus annoncé à saint Pierre la mort glorieuse qui devait terminer sa carrière (344). Il a prédit qu'un de ses disciples le trahirait, et il l'a désigné (345). Il a promis à ses disciples de faire des¬ cendre sur eux le Saint-Esprit (346), et nous

avons vu l'effet miraculeux de cette promesse (347). Il a déclaré que ceux qui croiraient en lui opéreraient de grands miracles, et nous avons encore vu cette prédiction parfaitement réalisée (348). Enfin, il a déclaré à ses apôtres les persécutious, les souffrances, la mort, auxquelles les a en effet dévoué leur ministère (349).

VII. J'ai, dans une précédente dissertation, rapporté diverses prophéties de notre Sauveur, sur l'établissement et la propagation de sa religion, et j'ai montré l'accomplissement entier de ces oracles, soit dans le fait principal, soit dans ses diverses circonstances (350): je crois inutile d'y revenir.

VIII. Mais voici une autre prophétie de notre divin Sauveur, bien authentique, bien formelle, bien claire, bien circonstanciée, et qui seule suffirait pour former une démonstration complète de la divinité de sa mission: c'est celle qu'il a faite de la destruction de Jérusalem et de la ruine totale de la république judaïque. Cette prophétie est rapportée très en détail par trois évangélistes, saint Matthieu, saint Marc et saint Luc (351).

IX. J'observe d'adord que ces trois évangélistes ont publié leur récit avant l'événement. Saint Jean, qui n'a écrit son évangile

que depuis la ruine de Jérusalem, ne rapporte pas cette prophétie, parce qu'elle n'aurait plus eu dans sa bouche la même force. Mais produite par les trois autres, elle forme une preuve démonstrative (352). Elle ne peut pas avoir été adaptée à l'événement soit par Jésus-Christ, soit par ses évangélistes, puisque, lorsqu'elle a été faite et lorsqu'elle a été publiée, non-seulement elle n'était pas accomplie, mais son accomplissement était éloigné de toute vraisemblance: les Juifs, soumis aux Romains, ne songeaient pas à se révolter; et les Romains, de leur côté, laissant les Juifs vivre selon leurs lois, et suivre leur religion, ne cherchaient pas à les inquiéter. Aucune lumière naturelle ne pouvait faire prévoir un si terrible événement, aucune cause alors connue ne paraissait devoir l'amener. Mais surtout, à moins d'être éclairé d'une lumière surnaturelle, il était impossible d'apercevoir tous les détails très-multipliés, toutes les circonstances diverses que Jésus-Christ annonce. L'accomplissement ne peut pas plus être révoqué en doute que la prédiction : il est raconté, et toutes les particularités, même les plus minuticuses, prédites par Jésus-Christ, sont rapportées par Josephe, prêtre juif, et par Suétone et Tacite, historiens païens très-opposés au christianisme.

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