Oldalképek
PDF
ePub

veur descendait de David par diverses branches de la maison royale; qu'il en était issu non-seulement par Salomon, successeur de ce prince au trône, mais aussi par un autre de ses fils nommé Nathan; que de même il descendait de Zorobabel, non-seulement par Abiud, comme dit saint Matthieu, mais encore par Résa, aussi fils du même Zorobabel. Cette conciliation des deux généalogies paraît simple, naturelle et probable. J'ajoute que s'agissant ici de résoudre une difficulté, il suffit de présenter une hypothèse possible. L'objection tirée de la contradiction est nulle dès que la contradiction peut être levée par une supposition raisonnable.

Que dans l'intervalle de dix siècles, qui se sont écoulés de David à St. Joseph, il se trouve dans l'une des branches des ses descendants un plus grand nombre de générations que dans une autre, ce n'est assurément pas là une difficulté.

Quant à ce qui est objecté, que c'est la généalogie de Joseph qui est rapportée, je réponds que cela n'est pas vrai de celle tracée par saint Luc, puisque c'est le père de Marie qui est appelé père de Joseph. Si saint Matthieu donne la généalogie de Joseph, ce peut être parce que chez les Juifs on ne re

gardait pas la famille de la mère comme celle du fils. Peut-être aussi saint Joseph et la sainte Vierge étaient-ils parents à un degré si proche, que présenter la filiation de l'un était offrir celle de l'autre. Au reste on ne peut pas conclure de là que St. Matthieu ait voulu donner Joseph pour père à JésusChrist, puisqu'il dit formellement le contraire.

§ II.

Prophétie que le Messie devait naître à Bethléem.

I. Nous disons de cette prophétie sur le lieu de la naissance du Messie, ce que nous avons dit sur les précédentes relatives à la race dont il devait descendre: seule et isolée de toute circonstance particulière, elle prouverait seulement que Jésus-Christ ne manque pas de ce caractère qui lui est commun avec tous les enfants nés dans cette ville. Mais, comme nous l'avons observé, à ces prophéties générales, et qui pourraient être appliquées à beaucoup de personnes, la providence a voulu joindre des particularités qui caractérisassent spécialement et personnellement l'envoyé céleste, de manière qu'on pût

T. II.

facilement le reconnaître et le distinguer de tous les autres avec qui la prophétie générale pourrait convenir. C'est ce que nous voyons dans la prophétie de Michée, dont voici le texte: Ettoi, Bethleem-Eprata, qui es une des plus petites dans le grand nombre des villes de Juda, de toi sortira, pour moi, celui qui sera le dominateur en Israël, et sa sortie a eu lieu dans le commencement, dès les jours de l'éternité..... Et il se tiendra ferme, et il sera pasteur dans la force du Seigneur, dans la sublimité du nom du Seigneur son Dieu, et on se convertira parce qu'il sera glorifié jusqu'aux extrémités de la terre, et il sera la paix (14).

:

Tous les Juifs anciens reconnaissent sans difficulté que cette prophétie avait pour objet le Messie le targum de Jonathan y est formel; les deux talmuds y sont conformes, ainsi que la totalité des auciens docteurs(15). L'histoire évangélique présente aussi des preuves de cette opinion générale. Les mages étant arrivés à Jérusalem pour chercher le Messie, Hérode s'informa auprès des princes des prêtres et des docteurs du lieu où le Christ devait naître; ils lui répondirent que c'était à Bethléem de Juda, et ils citèrent ce passage du prophète Michée (16). Une des difficultés que l'on faisait contre

Jésus-Christ, était qu'on le croyait né en Galilée, et que le Messie devait venir de Bethléem (17). Quelques Juifs plus récents, sentant combien cet oracle sacré contrarie leur doctrine, ont imaginé de l'appliquer à Zorobabel, par la raison, disent-ils, que David étant né à Bethléem, on doit regarder cette ville comme la patrie de ses descendants. D'après cette belle raison, un homme compterait autant de patries qu'il y aurait de lieux où seraient nés ses divers ancêtres. Zorobabel aurait donc eu pour patries Babylone, où il étoit né; Jérusalem, lieu de la naissance de beaucoup de rois ses aïeux; Bethléem, dont David, Jessé et leurs pères tiraient leur origine; l'Egypte, qui avait vu naître Naasson, Aminadab et plusieurs autres; la Mésopotamie, qui avait donné le jour à Abraham et à Tharé. Mais de plus, cette application à Zorobabel est contraire aux expressions de la prophétie. En quoi Bethléem serait-il rendu plus célèbre que de grandes villes de Juda à

raison de la naissance de Zorobabel? Comment l'origine de Zorobabel a-t-elle lieu dans les jours de l'éternité? Quelles nations se sont converties à lui ? Est-il glorifié jusqu'aux extrémités de la terre (18)?

Mais si cette prédiction de Michée ne peut pas raisonnablement être appliquée à Zoro

babel, elle s'est vérifiée entièrement et litté ralement en Jésus-Christ.

En premier lieu, il est né à Bethleem. St. Luc rapporte les circonstances de sa naissance (19). On objecte contre ce fait l'opinion où étaient les Juifs qu'il était natif de Nazareth; mais saint Matthieu en donne la raison; c'est qu'il y avait passé toute sa vie, jusqu'au temps de sa mission (20). Il était tout simple qu'on le crût né dans un lieu où on l'avait vu habiter pendant trente ans, et qu'au bout de ce temps on ne se souvînt plus de la circonstance qui avait amené sa mère à Bethléem lorsqu'elle était accouchée de lui.

En second lieu, Jésus-Christ a été le dominateur dans Israël, ainsi que le dit l'ange Gabriel en l'annonçant à Marie (21). Cette royauté et le genre de royauté de Jésus-Christ sera l'objet d'un article particulier.

En troisième lieu, il est pasteur, et nous aurons occasion de revenir sur ce titre qu'il se donnait à lui-même, de montrer comment il avait été prédit de lui, et comment il s'est accompli.

En quatrième lieu, il est la paix : ce sera encore l'objet d'une de nos discussions de montrer qu'il devait être, d'après les oracles sacrés, et qu'il a été effectivemement, un dominateur pacifique.

« ElőzőTovább »