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il sera appelé le Seigneur notre juste (en hébreu Jehovah Tfidekenec) (174). » Et il répète encore une fois la même prophétie, pres

que

dans les mêmes termes, et toujours en donnant au Messie le nom merveilleux de Jehovah (175). Il est impossible de douter 1o que ce ne soit du Messie que parle Jérémie, ainsi que l'entendaient les rabbins, et que nous l'avons exposé; 2o qu'il ne reconnaisse dans ce Messie le vrai Dieu, puisqu'il lui donne le nom expressément consacré à signifier Dieu.

III. En troisième lieu, nous voyons dans plusieurs prophéties le Messie appelé Fils de Dieu engendré de toute éternité.

Au psaume second, David fait parler ainsi le Messie: Le Seigneur m'a dit Tues mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui (176). On voit quelquefois dans les livres saints le titre de fils de Dieu donné à des hommes vertueux ; mais ce n'est pas le sens qu'a ici cette expression: c'est un fils engendré par Dieu que présente cette prophétie, c'est donc un fils dans le sens naturel et strict. Quant à ce qui est ajouté, qu'il a été engendré aujourd'hui, ce mot a rapport à l'éternité, qui n'a ni antériorité ni postériorité, et qui est constamment le même jour. Si on veut prendre cette expression dans le sens qu'elle présente ordi

nairement, elle signifiera que Dieu vient d'engendrer le Messie, précisément au moment où David le dit, ce qui est inadmissible.

Au psaume CIX, que nous avons vu de l'aveu même des Juifs être relatif au Messie: Je t'ai engendré dans mon sein avant que la Lumière n'existát (177), le Messie est engendré par Dieu, engendré dans son sein, engendré avant les créatures: il n'est donc pas le fils de Dieu dans le sens figuré, selon lequel les saints le sont; il l'est dans le sens strict, il l'est avant les temps et par conséquent dans l'éternité.

Michée parlant du Messie, dit que sa sortie est dès le commencement, dès les jours de l'éternité (178); ce qui annonce bien son existence éternelle.

On peut ajouter à ces textes sacrés ce que dit Isaïe au chapitre LIII, que nous verrons incessamment être relatif au Messie: Qui estce qui pourra raconter sa génération (179)?

IV. Il nous paraît clairement prouvé que, selon un grand nombre de prophéties de l'ancienne loi, le Messie, qui devait être un homme, devait en même temps être Dieu, non pas dans le sens figuré sous lequel la sainte écriture désigne quelquefois des personnages considérables, mais dans le sens propre et littéral. L'application au fondateur de la re

ligion chrétienne est facile à faire. Aucun autre homme dans le monde n'a réclamé d'après les prédictions judaïques le titre de Dieu. Mais la foi nous apprend ce qu'annonçaient les prophéties, que Jésus est ce que devait être le Messie; qu'il est le fils véritable de Dieu, le fils engendré de Dieu de toute éternité, Dieu lui-même, et le vrai Jehovah qu'adoraient les Hébreux. Voilà donc encore, et une classe de prédictions qui ne pouvaient se faire par des lumières naturelles, et un accomplissement qui n'a pu être opéré par le hasard, que nous voyons se réunir dans sa personne, et qui prouvent qu'il est non-seulement celui à qui Dieu a donné sa mission, mais aussi le Dieu qui l'a donnée.

ARTICLE NEUVIÈME.

PROPHÉTIES sur diverses PARTICULARITÉS DU MESSIE.

Nous avons, dans les articles précédents, rapporté plusieurs prophéties relatives à des particularités du Messie, aux faits de sa vie, aux qualités dont il devait être revêtu, aux

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fonctions qu'il devait exercer, et nous en avons montré l'accomplissement dans la personne de Jésus-Christ: nous allons dans cet article continuer cette discussion, et réunir sous un même titre différents oracles prophétiquessur quelques circonstances qui devaient se réaliser soit dans la vie du Messie, soit dans ses fonctions (180).

I. Nous lisons dans Jérémie la prédiction du massacre des innocents: Une voix de lamentation, de deuil, de soupirs a été entendue d'en haut: Rachel pleure ses enfants, et elle ne veut pas recevoir sur eux de consolation, parce qu'ils ne sont plus (181). Pour l'intelligence de cette prophétie, il faut observer que le tombeau de Rachel était voisin de la ville de Bethléem, où se fit le massacre (182). En rapportant cet événement, S. Matthieu rappelle la prédiction qui l'avait annoncé (183). L'accomplissement de cet oracle sacré est d'autant moins douteux que Macrobe, historien païen, en fait mention (184).

II. Une circonstance du Messie prédite par plusieurs prophètes, est qu'il devait avoir un précurseur; voici ce qu'on lit à ce sujet dans Isaïe: Une voix crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu dans la solitude. Toute vallée sera exhaussée, et toute mon

tagne, toute colline sera abaissée. Les choses mauvaises deviendront droites, et les voies raboteuses aplanies. La gloire du Seigneur sera révélée, et toute chair verra que la bouche du Seigneur a parlé (185). Nous avons vu Malachie annoncer l'Ange, ou l'envoyé, qui doit préparer les voies devant le Messie (186). Ces prophéties étaient certainement entendues du Messie par les Juifs anciens. Outre que Huet le démontre (187), nous en avons la preuve dans les évangiles saint Matthieu, saint Marc et saint Luc, rapportant la prédication de saint Jean-Baptiste, disent qu'il est celui dont a parlé Isaïe (188). Saint Jean-Baptiste lui-même, interrogé par les Juifs sur ce qu'il est, répond qu'il est la voix criant dans le désert, dont a parlé le prophète Isaïe (189). Sa réponse n'aurait pas été entendue de ceux à qui il parlait, s'ils n'avaient pas eu l'idée de ce que devait être cette voix.

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III. Arrêtons-nous un moment sur ces prophéties qui annonçaient le précurseur du Messie, et permettons-nous une digression, qui n'est certainement pas étrangère à notre sujet, sur le poids dont est le témoignage rendu à Jésus-Christ par saint Jean-Baptiste, le dernier des prophètes. Que l'on considère ce grand personnage sous tous les rapports;

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