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parti. Cela seul la rend plus que suspecte. XXIV. « Les déistes attaquent encore les prophéties de beaucoup de manières. Selon les uns, elles n'étaient autre chose que des « rêves. Quelques hommes en rêvant, avaient « eu sur l'avenir, des idées qui ensuite s'é« taient réalisées. Il n'en fallut pas davan«tage pour persuader à des esprits faibles que les songes étaient des communications « avec la divinité. Les Juifs, comme les au«< tres peuples, donnèrent dans cette illu«sion. On voit Dieu parler en songe à Abraham, à Isaac, à Jacob. Joseph inter« prète les songes de Pharaon; Daniel, ceux « de Nabuchodonosor.

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« D'autres disent que les prophéties n'é« taient autre chose que les délires d'une imagination ardente. Ils comparent l'en«<thousiasme des prophètes à celui des an« ciens oracles païens et des femmes transportées sur le sacré trépied.

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«D'autres encore prétendent que les prophètes n'étaient chez les Juifs, autre chose que ce que sont, dans certains pays, les improvisateurs dont la musique éveille « le feu poétique. Ils prétendent le prouver « par l'exemple d'Élisée qui, consulté par « les rois de Juda, d'Israël et d'Idumée, « avant de prophétiser, demande qu'on lui

«< amène un musicien. Ce n'est qu'après que

<< cet homme a chanté, que le don de

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phétie est accordé à Élisée (108).

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l'on

<<< Ils avancent ailleurs que, chez les Hé« breux, la prophétie était un art que a enseignait; que c'étaient des hommes pau« vres et de basse extraction, qui gagnaient «<leur vie à ce métier.

<< Plusieurs d'entre eux s'efforcent de jeter « du ridicule sur diverses actions des prophètes. On dit qu'ils se mettaient tout <«<nus; qu'ils mangeaient du pain couvert « d'excréments humains.

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« On soutient encore que Dieu exige quel

quefois des prophètes, des actions con<< traires et à sa loi, et même à l'honnêteté << naturelle; et on y cite Osée, à qui le Sei« gneur commande de prendre une femme «< de prostitution, et d'en avoir des enfants « de prostitution (109), »

Toutes ces difficultés sont extrêmement frivoles et faciles à résoudre.

XXV. En premier lieu, il n'est vrai, ni que toutes les prédictions de l'Ancien Testament aient été des songes, la plupart, au contraire, étant faites d'autres manières; ni que les Juifs regardassent tous les songes comme des révélations célestes. Nous voyons Joseph raillé, traité par ses frères de rêyeur,

et repris par son père de la foi qu'il donnait à ses songes (110). La loi défendait d'écouter l'homme qui alléguerait des songes, pour attirer à un culte étranger (111). Réduisant donc l'assertion à sa juste valeur, nous disons qu'il est vrai que quelquefois Dieu a daigné révéler à ses serviteurs, l'avenir par la voie des songes. Mais voudrait-on lui contester le pouvoir d'instruire les hommes de cette manière? On nous objecte que tous les peuples alléguaient de pareils songes. Cette opinion générale prouve-t-elle que nulle part Dieu ne s'est communiqué aux hommes dans cette forme? N'est-il pas plutôt une indication de la vérité de ces manifestations? si elles ont eu lieu quelquefois, il est tout simple qu'on y ait ajouté foi partout. Que les incrédules, qui réduisent à de vains rêves les prophéties faites en songe aux patriarches et aux prophètes, nous expliquent comment de simples rêves arrivés fortuitement et absolument de la même manière à Abraham, à Isaac et à Jacob, auraient pu leur apprendre les destinées de leurs descendants, leur prodigieuse multiplication, leur servitude en Égypte, leur sortie miraculeuse, leur conquête du pays de Chanaan? comment ces rêves auraient inspiré à ces patriarches, une telle persuasion qu'ils au

raient réglé sur ce qu'ils annonçaient toute leur conduite; ensorte que, sur la foi de ces vaines illusions du sommeil, Jacob et Joseph mourant en Égypte, aient ordonné de transporter un jour leurs os dans la terre promise? Qu'ils nous montrent comment le hasard a pu faire voir de nuit à Pharaon, avec vérité, une abondance de sept années et une famine de sept autres années; et à Nabuchodonosor, la suite des empires qui devaient lui succéder? Etaient-ce des rêves survenus au hasard qui faisaient deviner à Joseph et à Daniel, des événements qu'il était absolument impossible de prévoir?

XXVI. En second lieu, comment peuton regarder la prophétie, telle que nous l'avons définie, comme un délire? Comment des prédictions détaillées, qui, au bout de plusieurs siècles, s'accomplissant exactement et jusque dans leurs moindres particularités, peuvent-elles être l'effet d'un vain enthousiasme? Comment prétend-on traiter d'homme en délire, Moïse qui, à ne le considérer que comme législateur, est le plus profond de tous ceux qui ont paru? Comment soutenir que David, grand guerrier et grand politique; que Salomon, regardé comme le plus sage des hommes, ont parlé comme des insensés? Comment attri

buer la poésie sublime de Moïse, de David, d'Isaïe, d'Habacuc, de plusieurs autres, les touchantes lamentations sorties de la plume de Jérémie, la morale si sainte, la doctrine si pure, enseignée par tous les prophètes, à des hommes hors de sens? Comment imaginer que, pendant quatorze cents ans, une suite d'hommes insensés se soient accordés pour annoncer le même événement, et qu'ils ont tous eu le même délire (112)?

XXVII. En troisième lieu, on ne voit dans tous les livres saints, que le prophète Élisée qui ait demandé, pour prophétiser,

l'assistance d'un musicien. De ce seul exemple isolé, on conclut que tous les prophètes ne pouvaient, sans ce secours, prédire l'avenir: cette conséquence est évidemment déraisonnable. Mais on ne peut même rien conclure de ce fait relativement à la personne d'Élisée. Le texte sacré ne nous apprend pas pour quel motif il désirait le musicien; ainsi, c'est gratuitement qu'on suppose qu'il en avait besoin pour animer en lui le feu poétique. S'il est permis de faire des conjectures, nous en hasarderons qui sont plus probables que celle-là. Le prophète venait d'avoir un mouvement d'impatience très-vif contre le roi Joram qui, tout idolâtre qu'il était, prétendait obliger

T. I.

4.

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