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exactement cet oracle (68). Nous sommes d'autant plus autorisés à l'entendre ainsi et à faire usage de ce texte, que nous rapportons beaucoup d'autres prophéties dont le Messie est l'objet direct et unique ; qui présentent dans lui les mêmes caractères ; et qui se réalisent en entier dans notre Sauveur.

Outre ces textes décisifs, nous en lisons dans les livres saints un très-grand nombre, que nous croyons de même fermement relatifs à Jésus-Christ, qui cependant ne peuvent pas former des démonstrations positives contre ceux qui refusent de le reconnaître. Ce sont d'abord tous les passages des prophètes qui annoncent des choses réalisées en lui, mais qui peuvent être aussi appliquées à d'autres personnages. Ce sont ensuite toutes les figures de l'ancienne alliance, qui, comme autant de lignes, viennent de tous les points de l'histoire hébraïque aboutir à Jésus-Christ comme à leur centre. Il faisait allusion à ces figures si multipliées de sa personne, lorsqu'il disait que, jusqu'à Jean-Baptiste, tous les prophètes et toute la loi avaient prophétisé (69). Son grand apôtre en plusieurs endroits déclare, que toute la loi avait pour but de le figurer et de l'annoncer (70). Tous les Pères de l'Église, à la suite ces autorités sacrées, ont enseigné la même doctrine. Il se

rait beaucoup trop long de rapporter leurs passages (71). En effet, si Israël n'est pas, comme dit saint Augustin, une nation prophétique (72), son histoire ne présente rien de bien merveilleux. Tout cet amas de rits, de sacrifices, de cérémonies de toute espèce dont était chargée la religion judaïque, quand nous le considérons en lui-même, ne nous offre rien de bien auguste. Mais retournons nos regards sur Jésus-Christ: rapprochons de sa vie, de sa passion, de son sacrifice, de son Église les principaux traits de la vie des personnages hébreux, les divers détails des rits et des sacrifices judaïques, le rapport parfait de l'un à l'autre objet devient vivement frappant. La loi ancienne, moyennant ce rapport admirable, se présente digne de sa divine origine: et tout ce qui nous avoit semblé superflu et sans but, prenant un nouveau caractère, est désormais à nos yeux l'œuvre de la plus profonde sagesse (73). Tous ces passages que nous voyons se rapporter à Jésus-Christ, quoiqu'on puisse aussi les appliquer à d'autres, toutes ces figures, par lesquelles on le voit représenté d'avance, sont souverainement utiles pour confirmer la foi des fidèles qui voient avec une grande consolation l'Ancien Testament venir de toutes ses parties s'unir et en quelque sorte s'in

T. I.

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corporer au nouveau, par Jésus-Christ objet de l'un et de l'autre. Nous pouvons aller plus loin et dire que l'extrême multiplicité de ces passages et de ces figures, la diversité des traits sous lesquels nous les voyons représenter Jésus-Christ, l'exacte justesse que nous admirons dans leurs rapports avec lui, forment plus qu'un préjugé, et donnent aux esprits non prévenus un motif de croyance très-légitime. Nous n'en ferons cependant pas usage dans un ouvrage où, ayant à ramener des esprits prévenus et à convaincre des esprits obstinés, nous ne voulons rien avancer qui ne soit démonstratif pour eux-mêmes. Nous nous bornerons à celles des prophéties, ( et elles sont encore en grand nombre) qui forment des démonstrations rigoureuses. Mais nous invitons et les juifs et les incrédules à examiner et à méditer ces rapports si multipliés, si variés, si exacts, entre les principaux traits de l'ancienne loi et les circonstances de la vie du divin fondateur de la loi nouvelle.

C'est une question agitée entre les docteurs chrétiens de savoir si l'on doit regarder comme des prédictions formelles du Messie, les passages de l'Ancien Testament qui sont cités dans le nouveau, soit par Jésus-Christ lui-même, soit par ses évangélistes et ses apô

tres. Quelques-uns de nos écrivains ne veulent voir dans ces citations diverses que de simples allusions. D'autres prétendent que ce sont des preuves manifestes que les textes cités étaient des prophéties positives. Il nous semble qu'il est juste de distinguer entre ces citations celles qui sont apportées en preuve par Jésus-Christ ou par ses apôtres et dont ils font les bases de leurs raisonnements, de celles qui sont simplement proposées par forme de discours, et dont le divin Sauveur ou ses apôtres ne tirent point d'arguments directs. Celles de la seconde classe peuvent être regardées comme de simples allusions: pas en faire un usacroyons ne devoir ge plus étendu que celui que nous trouvons fait dans les livres saints. Quant aux citations du premier genre, c'est-à-dire celles qui ont pour objet de prouver que JésusChrist est le Messie promis à Israël, elles nous paraissent établir démonstrativement une chose qui n'est pas indifférente à notre question actuelle: c'est que les Juifs au temps de Jésus-Christ croyaient que les passages cités étaient relatifs au Messie et formaient de véritables prophéties de son avénement. Si on eût ragardé alors ces passages des prophètes comme ayant un autre sens, un autre objet, l'argument qu'en tiraient Jésus-Christ et ses

et nous

apôtres, eût été non-seulement sans force, mais ridicule. Les Juifs à qui on l'aurait proposé, auraient répondu avec vérité et de manière à ne laisser lieu à aucune réplique : qu'importent, relativement à la question, les textes que vous citez? Il s'agit de savoir si Jésus est le Messie; et, pour le prouver, vous apportez des passages étrangers au Messie. Il nous est indifférent de savoir si Jésus a fait telle chose, si telle autre lui est arrivée, puisque ce n'était ni le Messie qui devait faire l'une, ni au Messie que devait arriver l'autre. Au lieu de cela, nous voyons les auteurs sacrés supposer nettement que les textes qu'ils rapportent sont des prophéties du Messie; ils ne s'occupent pas même de prouver ce point. Ils le regardent comme convenu entre eux et leurs adversaires. Ce sont sur tout les écrivains qui travaillaient plus particulièrement à convaincre les Juifs, St. Matthieu qui écrivait parmi eux et pour eux, et S. Paul, dans les épîtres où il dispute contre les hébreux, entr'autres dans celle qu'il leur adresse, qui emploient ces passages prophétiques et qui en forment leurs preuves. Auraient-ils osé bâtir leurs démonstrations sur des fondements qui auraient été aussi promptement reconnus ruineux ? Auraientils eu la folle audace, en parlant aux Juifs,

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