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CHAPITRE II.

DES PROPHÉTIES DE L'ANCIEN TESTAMENT.

ARTICLE PREMIER.

Des Prophéties de l'Ancien Testament en général.

1. LA question que nous avons à examiner dans ce chapitre, est de savoir si les prophéties de l'ancienne loi prouvent que Jésus-Christ est l'envoyé de Dieu, et que sa religion est la véritable (64). Pour le démontrer, nous avons quatre choses à établir : la première, que les livres qui contiennent l'histoire et la religion du peuple juif, existaient avant le temps de la venue de JésusChrist; la seconde, que dans ces livres, il y a des prédictions qui annoncent un futur envoyé de Dieu et l'établissement d'une nouvelle religion; la troisième, que toutes ces prédictions se sont exactement accomplies

dans Jésus-Christ et dans sa religion; la quatrième, que cet accomplissement n'a pu ni être naturellement prévu, ni cadrer avec la prédiction par hasard. La réunion de ces quatre choses forme, ainsi que nous l'avons montré, une preuve de la vérité de la prophétie, et une démonstration rigoureuse de la chose prophétisée.

Mais avant d'entrer dans le détail de ces diverses prophéties, nous avons quelques observations à faire.

II. Deux sortes d'adversaires se présentent ici devant nous, les juifs qui reconnaissent l'autorité de leurs prophéties, et les incrédules qui la rejettent. Notre tâche envers les uns et les autres est différente. Aux juifs, nous avons uniquement à prouver que les oracles de leurs prophètes sont relatifs au Messie, et ce sont littéralement accomplis en Jésus-Christ. Par rapport aux incrédules, notre travail doit être plus étendu. Nous avons à leur démontrer et ce que les juifs reconnaissent et ce qu'ils nient: d'abord l'autorité de la prophétie en elle-même, ce que nous avons fait dans le premier chapitre; ensuite la réalité des prophéties judaïques sur le Messie; et enfin l'impossibilité que l'accomplissement littéral de ces prédictions et la réunion entière, exacte, parfaite de

tous les caractères donnés au Messie par les prophètes, dans la personne de Jésus-Christ, ait été, ou prévue dans des causes naturelles, ou effectuée par le hasard.

il

III. Entre les prophéties de l'ancienne loi, y en a qui, seules, ne forment pas une démonstration, mais qui, soit par leur réunion avec les autres, soit par les circonstances dont elles sont accompagnées, acquièrent une grande force. Tant qu'elles resteraient isolées, elles ne montreraient dans JésusChrist qu'un seul des caractères marqués par les prophètes pour reconnaître le Messie, caractère qui peut lui être commun avec d'autres personnes. Mais, 1o rapprochées de toutes les autres, elles font voir qu'aucun de ces caractères n'a manqué à Jésus-Christ. Par exemple, si nous n'avions, pour établir sa mission, d'autres preuves que les prophéties qui annonçassent la descendance du Messie de David, ou sa naissance à Bethleem, cette preuve n'aurait aucune force. Il est né dans le cours de la république judaïque beaucoup d'autres descendants de David, beaucoup d'autres enfants à Bethleem. Mais quand nous joignons ces deux signes du Messie à tous les autres réalisés en Jésus-Christ, ils concourent à prouver qu'il les a tous réunis. 20 La Providence a voulu qu'à ces prophéties, qui,

prises séparément, seraient trop générales pour former des démonstrations, fussent joints d'autres caractères qui les particularisent, et qui, ne pouvant être appliqués qu'à Jésus-Christ, montrent clairement que c'est lui qui est l'objet des prophéties: nous le verrons lorsque nous en serons à l'examen de ces oracles sacrés.

Nous devons distinguer entre les prophéties, celles qui sont démonstratives de celles qui n'ont pas le même dégré de clarté et d'autorité. Nous mettons au premier rang toutes celles qui concernent évidemment le Messie et qu'on ne peut appliquer à d'autres sans faire violence au texte. Ce sont les seules qui doivent être employées dans un ouvrage polémique, où il faut raisonner rigoureusement et ne rien avancer qui puisse être raisonnablement contesté. Mais ces prophéties peuvent être de deux espèces. Il y en a dont le Messie est l'unique objet. On en voit d'autres qui sont relatives à la fois au Messie et à un autre personnage. Cet autre personnage est l'objet direct de la prophétie, mais elle présente en même temps des caractères qui, ne s'accomplissant pas en lui, se réalisent dans toute leur énergie en Jésus-Christ et montrent par là qu'il est l'objet indirect de la prédiction. Ces traits, ces circonstances

de la prophétie, sont des prophéties particulières unies à la principale. Nous disons, considérant l'oracle sacré dans son entier, que l'autre personnage en est le premier but, mais que Jésus-Christ en est le but principal (65). Mais nous ne ferons usage de ces sortes de prophéties à double sens, que lorsqu'aux traits relatifs au premier personnage qui est l'objet direct, se trouveront joints des traits qui ne conviennent et qui ne peuvent être appliqués qu'à Jésus-Christ (66). Tel est, pour en donner un exemple, le pseaume LXXI, dont le titre porte qu'il a été composé pour Salomon et qui paraît effectivement relatif à ce prince; mais qui renferme des choses tellement magnifiques, qu'elles n'ont été, ni n'ont être réalisées en lui: comme quand il est dit qu'il dominera d'une mer jusqu'à l'autre ; que tous les rois l'adoreront; que tous les peuples lui obéiront; que toutes les nations lui seront bénies en lui et le glorifieront (67). Voyant ces mêmes expressions convenir parfaitement à Jésus-Christ et ces prédictions se réaliser en lui littéralement, nous disons, à la suite des saints Pères, que Salomon est l'objet direct de la prophétie ; mais qu'elle a un autre objet beaucoup plus étendu et indirect, lequel est Jésus-Christ descendant de Salomon et accomplissant

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