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dre dans lequel il l'avait prédit, et de la manière dont il l'avait prédit, et avec le succès qu'il avait prédit. Or, je dis et je conclus: s'il répugne au sens commun d'admettre que les prédictions de Daniel sur les quatre empires aient été faites par une prévision naturelle, ou se soient littéralement accomplies par hasard, le sens commun exige qu'on les regarde comme de véritables prophéties faites d'après des révélations divines.

Dès qu'on est forcé d'admettre que la partie de ces prédictions qui concerne les quatre premiers empires est une véritable prophétie divine, il est impossible de refuser la même qualité à l'autre partie des mêmes prédictions, qui en est la continuité, qui ne fait avec le reste qu'un seul et même contexte, c'est-à-dire, à la prédiction d'un cinquième royaume qui doit dominer sur tous les autres. Ce cinquième royaume est annoncé de même que les quatre premiers. Il est, de même que les quatre premiers, vu par Nabuchodonosor en songe, et par Daniel en vision. Il est, de même que les quatre premiers, expliqué à Daniel par des anges; sa connaissance nous vient de la même source que celle des quatre premiers, fondée sur la véracité divine. Il serait aussi contraire à la raison qu'au respect dû à la divinité, de

prétendre que Dieu a dit la vérité sur un point, et a menti sur un autre. La prophétie sur les quatre empires accomplie, prouve démonstrativement que celle sur le cinquième ne peut pas manquer de l'être.

IV. Mais a-t-elle eu déjà son accomplissement, comme nous l'assurons? ou, ainsi que le prétendent les Juifs, cet accomplissement ne doit-il avoir lieu que dans les temps futurs? C'est là notre seconde question.

Pour la résoudre, il suffit de jeter un coup d'œil sur le texte prophétique. C'est, dit l'archange à Daniel, avant la destruction des quatre empires, que doit se former le cinquième. Ses paroles sont expresses: in diebus regnorum illorum. Or, depuis plusieurs sièoles, le dernier de ces empires, l'empire romain a cessé d'exister. Il y a donc plusieurs siècles que le cinquième royaume prédit par Daniel existe. Les Juifs n'ont trouvé d'autre réponse à ce raisonnement qui forme contre eux une démonstration rigoureuse, que de soutenir que l'empire romain subsiste encore. Je ne crois pas que cette ridicule allégation mérite qu'on la réfute.

Allons plus loin, et reprenant les divers caractères marqués dans ces prophéties, montrons qu'ils conviennent au royaume spirituel que Jésus-Christ a fondé. Je consacrerai

un article particulier à l'examen des diverses. prophéties qui annoncent ce royaume; j'expliquerai en quoi il consiste; je montrerai que c'est celui-là que Jésus-Christ a prétendu fonder, et qu'il a réellement établi. Pour éviter les répétitions, je me borne à ce qui est relatif à ce royaume dans les prophéties dont il s'agit (190).

C'est ce royaume céleste, ce royaume spirituel qui est prédit par les deux anges à Daniel. Les expressions de la prophétie l'indiquent, l'accomplissement le prouve. Au chapitre VII, c'est le fils de l'homme, titre que s'est donné constamment Jésus-Christ, surtout lorsqu'il parlait de son humanité (191), qui est présenté à l'ancien des jours, c'està-dire à Dieu; que l'ancien des jours revêt de puissance et d'honneur; à qui il confère le royaume sur tout peuple, sur toute tribu, sur toute langue (192). Ce sont les saints de Dieu, qui doivent entrer en possession de ce royaume jusqu'à la fin des siècles. Ces termes annoncent bien plus un royaume spirituel, qu'un royaume temporel et belliqueux. Les saints de Dieu, occupés de régner sur leurs passions, ne font pas de cas des combats et des conquêtes.

Au chapitre II, l'ange qui révèle l'avenir à Daniel, donne au royaume qu'il lui prédit,

divers caractères qui conviennent parfaitement au royaume spirituel que Jésus-Christ a dit qu'il venait fonder et qu'il a véritablement établi sur la terre, et qui s'appliqueraient difficilement à un royaume temporel.

D'abord, le principe de ce royaume est une pierre détachée de la montagne sans la main d'aucun homme. Cette particularité annonce parfaitement la fondation du christianisme qui fut si peu de chose dans son origine, et qui s'est établi sans moyens humains, et même malgré tous les moyens humains. J'ajoute que ce caractère ne convient point à un empire de l'ordre temporel. C'est par la politique, et pour l'ordinaire, par la force et par la voie des armes, que s'établissent et que s'étendent ces sortes de souverainetés. On n'en citerait pas une seule qui se soit formée autrement; et les Juifs, dans leur système, comptent bien que ce sera ainsi que le Messie fondera le grand empire qu'ils attendent toujours.

Ensuite, cette pierre devient une grande montagne qui finit par couvrir toute la terre; autre circonstance qui cadre merveilleusement avec la diffusion universelle du christianisme qui s'est propagé dans toutes les parties du monde. Quel autre empire, quel royaume temporel s'est étendu de même sur

tout peuple, sur toute tribu, sur toute langue? Enfin, il est dit dans les prophéties, que ce cinquième royaume durera éternellement; que les saints qui en seront mis en possession, régneront jusqu'à la fin des siècles, et dans les siècles des siècles. Cette partie des oracles sacrés ne peut pas encore être accomplie dans sa totalité, puisque nous ne sommes pas à la fin des siècles; mais elle est effectuée autant qu'elle puisse l'être. Voilà dix-huit siècles de durée de ce royaume spirituel de Jésus-Christ, c'est-à-dire, de son Église, malgré tous les combats qu'elle a eu à soutenir; malgré tous ses ennemis, soit du dehors, soit du dedans; et nous comptons avec une ferme confiance qu'elle subsistera dans tous les siècles, d'après la promesse que Jésus-Christ lui a faite d'être continuellement avec elle (193), et de ne pas permettre aux portes de l'enfer de prévaloir contre elle (194).

V. Résumant ce qui vient d'être dit, je raisonne ainsi : Daniel prédit la succession de cinq royaumes. L'accomplissement de cette prédiction montre d'abord qu'elle est une prophétie divine; ensuite, que les quatre premiers sont ceux de Babylone, de Perse, de Grèce et de Rome. Le même accomplissement également littéral montre que le cin

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