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dans toute sa majesté, et environné du cortége d'un million d'assistants. Le jugement se tint, et les livres furent ouverts. La quatrième bête se trouva tuée, son corps détruit et jeté au feu. Les autres bêtes avaient aussi perdu toute leur puissance. Je considérais ces choses, poursuit Daniel, dans une vision de nuit, et je vis comme le fils de l'homme, qui venait avec les nuées du ciel, et qui s'avança jusqu'à l'ancien des jours : elles le présentèrent devant lui, et il lui donna la puissance, l'honneur et le royaume ; et tous les peuples, et toutes les tribus, et toutes les langues le serviront. Sa puissance est une puissance éternelle qui ne lui sera point ôtée; et son royaume ne sera point détruit. Mon esprit fut saisi d'étonnement; moi Daniel, je fus épouvanté par ces choses; et ces visions qui m'étaient présentées me troublèrent. Je m'approchai d'un de ceux qui étaient présents, et je lui demandai la vérité de toutes ces choses, et il m'interpréta ce qui se passait, et me l'enseigna. Ces quatre grandes bétes sont quatre grands royaumes qui s'élèveront de la terre, mais les saints du Dieu très-haut entreront en possession du royaume, et ils régneront jusqu'à la fin des siècles, et dans les siècles des siècles (186).

Je réunis ces deux prophéties du second

et du septième chapitre de Daniel, parce qu'elles ont évidemment le même objet; elles annoncent l'une et l'autre quatre monarchies qui doivent successivement s'élever; et ce sont, dans l'une et dans l'autre, les mêmes monarchies dont il parle. L'événement le prouve, puisque dans le fait, il s'en est trouvé ce nombre, chacune sur les ruines de la précédente. Daniel prédit aussi, dans les deux chapitres, un cinquième royaume qui est le même dans tous les deux, puisqu'il réunit dans les deux les mêmes caractères, l'universalité et la perpétuité. Au chapitre second, il est présenté sous l'emblême de la montagne qui doit remplir toute la terre. Au chapitre septième, il est dit positivement que tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues lui obéiront. De même, il est dit au chapitre second que ce royaume subsistera éternellement ; et au chapitre septième, qu'il durera jusqu'à la fin des siècles, et dans les siècles des siècles.

II. Les quatre premiers royaumes dont parle Daniel, sont ceux qui se sont élevés sur les débris les uns des autres, savoir: celui des Babyloniens, renversé par les Perses; celui des Perses, détruit par les Grecs sous Alexandre; celui des Grecs conquis par les Romains, et enfin celui des Romains. Il ne peut pas y avoir de doute sur ces quatre premiers em

pires. L'histoire bien certaine de ces divers peuples, montre dans leurs révolutions, l'accomplissement exact des prédictions de Daniel. D'ailleurs, dans les autres chapitres du même livre, il est fait encore mention expresse de ces monarchies. Au chapitre huitième sous le symbole d'un bélier plein de force et d'un bouc encore plus fort qui le terrasse et le réduit sous sa puissance, Daniel prédit, ainsi qu'il l'explique en propres termes, le roi des Mèdes et des Perses, vaincu et subjugué par le roi des Grecs (187). Au chapitre onzième, décrivant un grand nombre d'événements qui doivent avoir lieu sous les rois Seleucides, il nomme les Romains qui doivent, sur leurs vaisseaux à trois rames, venir attaquer l'un de ces rois, et le vaincre (188).

Une classe de nos adversaires reconnaît que ces prédictions de Daniel sont des oracles divins. Les Juifs, au moins tous les anciens et une partie des nouveaux, pensent ainsi que nous qu'elles annoncent le Messie (189) : ils diffèrent de nous en ce qu'ils les appliquent au Messie qu'ils attendent, et dans lequel ils espèrent voir un roi victorieux et conquérant. Mais une autre classe, qui est celle des incrédules, rejette absolument toute idée de prophétie. Nous avons donc à prouver deux choses: d'abord contre ceux-ci, que

les prédictions dont il s'agit sont véritablement des prophéties divines; ensuite contre ceux-là, que c'est le règne spirituel de JésusChrist qu'elles annoncent.

III. Toutes celles de ces prédictions qui ont rapport aux quatre premiers empires, se sont exactement accomplies. Les plus ardents ennemis du christianisme sont forcés d'en convenir; ils ne pourraient le contester qu'en démentant tout ce qui existe d'histoires anciennes ; il n'existe plus de vérité historique, si ce n'en est pas là une. D'après cela, j'applique à ces prédictions le raisonnement que j'ai fait sur les précédentes. Ou elles sont, comme le dit Daniel, faites par des révélations divines; ou il avait prévu par des causes naturelles les événements qu'il annonce; ou il a lâché ces prédictions à l'aventure, et le hasard les a réalisées. Or, d'abord je demande à tout homme raisonnable et de bonne foi, si la prévoyance humaine pouvait atteindre à des événements qui, à l'époque de Daniel, étaient si éloignés de toute vraisemblance. Quelle cause naturelle pouvait lui faire imaginer que les Perses et les Mèdes, alors divisés. en deux royaumes, se réuniraient sous un seul chef, et viendraient détruire l'empire de Babylone, si florissant et si fort sous Nabuchodonosor? Quelle cause naturelle pouvait

lui faire soupçonner que la Grèce divisée en petits états alors très-peu connus et tous très-faibles, deviendrait, par conquête ou par terreur, soumise à un roi conquérant, qui abattrait le colosse de l'empire persan? Quelle cause naturelle pouvait lui inspirer l'idée que les Romains, encore gouvernés par leurs rois, et disputant leur petite existence aux autres petits peuples du petit pays du Latium, deviendraient, dans quatre siècles, cette puissance énorme qui a envahi le monde connu? Tous ces états si peu étendus, si peu puissants, de la Grèce et de l'Italie, jouaient alors un si mince rôle dans le monde, que peut-être leurs noms mêmes étaient inconnus à Babylone où vivait Daniel. Mais, si c'est une absurdité de dire que la succession et la grande puissance de ces empires pouvaient être naturellement prévues, il est au moins aussi contraire à toute raison de soutenir que Daniel a imaginé par hasard d'annoncer toutes ces choses; et qu'ensuite, par d'autres hasards, tous ces événements si multipliés, si variés, distants et de lui et entre eux de plusieurs siècles, sont venus cadrer avec ses prédictions; que c'est fortuitement que le monde entier s'est mis trois fois en mouvement de points différents, et des points prédits par Daniel, et dans l'or

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