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sible d'en joindre beaucoup d'autres, et qu'en appliquant plus particulièrement à chacun des êtres qu'on prétend annoncés Spar Daniel, les divers caractères qu'il présente, il se trouverait que la plupart n'en présente absolument aucun: il n'y a que Jésus-Christ qui les réunisse tous dans sa personne.

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IX. « Ce n'est pas seulement par les oppositions des Juifs que l'on combat la dé«monstration tirée de cette prophétie de Daniel; on nous objecte aussi le témoi«gnage de plusieurs auteurs chrétiens. St. « Jérôme trouve le texte de Daniel tellement difficile à comprendre, qu'il n'ose pas l'ex

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pliquer, et qu'il refuse d'en dire son opi<< nion. Saint Augustin dit que la difficulté « de ce chapitre l'a empêché de consentir à l'expliquer. Eusèbe prétend que les soixan«te-dix semaines n'ont pas rapport à Jésus« Christ; il termine la soixante-neuvième a au dernier pontife du sang des Machabées, « et la dernière, à la prise de Jérusalem « par Pompée. Renold, Scaliger, Junius et

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plusieurs autres croient que les semaines << se terminent, non à la mort du Christ,

mais à la destruction du temple par Tite. « Parmi les plus savants dans la chronolo«gie, et parmi ceux qui ont étudié le plus

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soigneusement les prophéties, il y en a qui

« rapportent celle-ci à d'autres événements « et à d'autres temps: tels sont spécialement << Marsham, Hardouin et Calmet. »

Quand saint Jérôme parle de difficultés relatives à cette prophétie, il n'entend pas qu'il soit difficile de la rapporter à JésusChrist. Il était tellement persuadé qu'il en est l'objet, que, dans la préface de son commentaire sur Daniel, il dit positivement qu'entre les prophètes, aucun n'a parlé aussi clairement de Jésus-Christ, puisque nonseulement il a annoncé sa venue, ce qui est commun avec tous les autres, mais qu'il en a de plus fixé l'époque en comptant les années, et en marquant les caractères qui le feraient reconnaître (181). Ce que saint Jérôme trouve périlleux, c'est de prononcer, entre les divers savants, sur le mérite de leurs systèmes chronologiques, c'est-à-dire, sur le calcul des semaines, et sur le temps où elles doivent commencer (182).

Saint Augustin, dans son ouvrage de la cité de Dieu, dit en propres termes que Daniel a défini le nombre des années de la venue du Messie et de la mort du Christ; et s'il s'excuse d'en faire le calcul, c'est parce que le travail serait long, et a d'ailleurs été exécuté par d'autres (183). Dans son épître à Hésychius, il dit que la prophétie de Da

niel a rapport au premier avénement de Jésus-Christ, qui a eu lieu; il condamne, d'après l'autorité de saint Jérôme, ceux qui appliquent cet oracle au second avénement futur; et c'est de ce second avénement qu'il déclare que, conformément à la parole du Sauveur, il n'ose pas marquer le temps (184).

Eusèbe, dans le huitième livre de sa démonstration évangélique, emploie cette prophétie pour trouver la venue de JésusChrist: il lui applique toute la première partie; il dit que c'est lui qui doit confirmer le pacte avec plusieurs, dans le cours d'une semaine; il ajoute que c'est à sa mort que l'hostie et le sacrifice ont cessé ce ne sont que quelques parties de la prédiction qu'il entend dans un autre sens que nous.

De ce que, sur le grand nombre des interprètes des saintes Écritures, il s'en trouve trois ou quatre qui entendent le texte de Daniel autrement que les autres, que peut-on en inférer? Quelle est la vérité qui, sur un très-grand nombre de personnes, ne trouve pas quelques contradictions? La prophétie de Daniel a été entendue du Messie par tous es anciens docteurs juifs, et même par quelques-uns des modernes. L'universalité des Pères, des commentateurs, des théologiens, applique cet oracle à Jésus-Christ: un très

petit nombre d'auteurs n'empêche pas cette universalité morale. D'ailleurs, pour détourner cette prophétie de Jésus-Christ, ces auteurs se jettentdans des difficultés insolubles, dans des explications arbitraires, dans des erreurs de chronologie qu'il serait trop long et qu'il est inutile de relever.

§ III.

Prophéties de Daniel sur les successions des empires.

OUTRE la prophétie que nous venons de voir du prophète Daniel, on en lit plusieurs autres dans lesquelles il annonce l'élévation et la chute de quatre royaumes auxquels doit succéder un cinquième, qui n'est et ne peut être que le royaume spirituel de JésusChrist.

I. Au chapitre second, Daniel découvre et explique à Nabuchodonosor un songe qu'il avait oublié. Ce prince avait vu une statue dont la tête était d'or, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses d'airain, et les pieds en partie de fer, en partie d'argile : cette statue avait été brisée et mise en pièces par une pierre qui s'était détachée d'elle

même et sans la main d'aucun homme, et ensuite la pierre s'étant accrue, était devenue une grande montagne qui remplissait toute la terre. Daniel révèle au roi que les quatre parties de la statue signifient quatre royaumes, dont celui de la Chaldée est le premier, et après lequel il s'en élevera successivement trois autres, et il finit ainsi: Dans le temps de ces royaumes, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, un royaume qui ne passera point à un autre peuple, qui renversera et qui réduira en poudre tous ces royaumes, et qui subsistera éternellement, selon ce que vous avez vu que la pierre qui avait été détachée de la montagne sans la main d'aucun homme, a brisé l'argile, le fer, l'airain, l'argent et l'or; le grand Dieu a fait voir au roi ce qui doit arriver à l'avenir. Le songe est véritable, et l'interprétation en est très-certaine (185).

Au chapitre septième, Daniel a lui-même une vision; la première année du règne de Balthazar à Babylone, il voit, dans la nuit, quatre bêtes qui s'élèvent successivement de la mer, ayant des formes différentes et toutes terribles; la quatrième, entre autres, était extrêmement redoutable; elle dévorait, brisait et foulait tout aux pieds; alors, des trônes furent placés, et l'ancien des jours prit séance

T. I.

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