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dent pas entr'eux : nous examinerons dans un moment leurs diverses opinions; contentonsnous ici de les réfuter tous ensemble par une seule considération. C'est que leur principe fondamental, la division de la prophétie en deux parties relatives à deux objets différents, est une illusion. Il est clair au contraire que tout le discours de l'Ange à Daniel, ne forme qu'un seul contexte, et a rapport à une seule et même personne; en sorte que la seconde partie n'est qu'un développement plus étendu de ce qui est dit dans la première. Il suffit de lire le texte, pour être frappé de cette vérité; mais puisqu'on la conteste, arrêtonsnous un moment à la démontrer.

D'abord,les mots qui commencent cette seconde partie, sachez donc ceci et faites-y attention, la lient avec la première; ensuite, l'Ange qui, dans la première partie, a parlé de soixante-dix semaines, dans la seconde en annonce sept, soixante-deux, et une demie; et il explique ce qui doit arriver dans chacun de ces intervalles. C'est évidemment le même compte d'années; c'est le développement en détail de ce qui vient d'être dit en général. Enfin, ce qui achève de montrer que dans l'une et dans l'autre partie il parle de la même personne, c'est que, dans les deux, il lui donne le même nom; il l'appelle dans la

seconde Christ, ce qui signifie oint. Dans la première, il avait dit que le Saint des saints serait oint : l'identité de nom, le rapport de temps, la liaison des phrases, tout annonce que c'est ici un discours suivi, qui n'a qu'un seul et même objet.

Il n'y a que le Messie qui dans les livres saints, soit appelé le Christ, ou l'Oint purement et simplement et par antonomase. Toutes les fois que la qualité d'oint est appliquée à une autre personne, il y a dans le discours, quelque chose qui l'indique. Mais il était tellement reçu que le mot Christ signifiait le Messie, que, dans beaucoup d'endroits de l'Évangile, nous voyons le Messie ainsi appelé : c'étaient deux termes synonymes. La Samaritaine le dit expressément : Le Messie vient, qu'on appelle le Christ (166). Quand des pharisiens viennent demander à Jean-Baptiste, qui il est ? il déclare qu'il n'est pas le Christ; et pourquoi donc, répliquent-ils, baptisez-vous, si vous n'êtes pas le Christ (167)? Les Juifs étonnés des miracles de Jésus-Christ et doutant s'il n'est pas le Messie, expriment souvent leur incertitude, en demandant s'il est le Christ (168). St. Pierre déclare à son maître qu'il le reconnaît pour le Messie, en lui disant vous êtes le Christ (169). Il serait inutile de rapporter un plus

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grand nombre d'exemples; ceux-ci suffisent pour prouver que dans le langage des Juifs, le nom de Christ signifiait le Messie, et que par conséquent, ce ne peut être que lui que Daniel ait eu en vue.

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Deux dernières considérations achèvent de nous montrer que c'est du Messie que parle Daniel d'abord, ses expressions sont tellement fortes, annoncent un personnage tellement parfait, qu'elles ne peuvent convenir qu'au Messie; il est appelé le Saint des saints; et selon l'hébreu, la sainteté des saintetés; il doit mettre fin à l'iniquité, et amener une justice éternelle. A ces traits, quel autre pouvaient reconnaître les Juifs que l'envoyé divin qui leur était promis? Ensuite, nous voyons les caractères, les qualités, les fonctions que Daniel attribue à celui qu'il annonce, parfaitement conformes à ce que, de l'aveu des Juifs, les autres prophètes prédisent du Messie: c'est donc, de même qu'eux, le Messie qu'il prédit.

VII. Troisième proposition. Le Messie annoncé dans cette prédiction, est JésusChrist en qui elle s'est pleinement accomplie.

Pour nous convaincre de cette vérité, prenons d'une main le texte de Daniel, et de l'autre l'Évangile, et nous verrons que l'un est

l'accomplissement exact de l'autre. Nous rel'histoire nous ap

connaîtrons dans ce que

prend et dans ce que la foi nous révèle de Jésus-Christ, tous les caractères marqués d'avance par Daniel avec tant de clarté.

En premier lieu, l'époque de la fin des soixante-dix semaines cadre avec celle de la mort de Jésus-Christ. Les chronologistes disputent entr'eux sur le temps où doivent commencer ces semaines. Il y a eu quatre édits émanés des rois de Perse pour le rétablissement de Jérusalem. Le premier, de Cyrus, dans la première année de son règne. Le second, de Darius, fils d'Hystaspe, dans la seconde du sien. Les deux derniers, d'Artaxerxes-Longue-main, l'un dans sa septième, l'autre dans sa vingtième année de règne. Je ne crois pas devoir entrer dans l'examen de ces différents systèmes, ni adopter l'un de préférence aux autres. Ce n'est point sur des systèmes particuliers que nous établissons les preuves de la religion. Je suis d'autant moins obligé d'en admettre et d'en rejeter, que la différence de l'un à l'autre est peu considérable; et qu'à la seule inspection, sans même se livrer à un examen détaillé, on voit les deux époques, celle indiquée par Daniel et celle de la mort de Jésus-Christ, se rapporter à très-peu de distance près. Les auteurs qui

proposent les diverses opinions, font cadrer chacun la sienne avant l'événement. On nous objecte cette variété de sentiments entre les chrétiens comme une contradiction importante; de bonne foi, peut-on en faire contre l'accomplissement de notre prophétie, une difficulté raisonnable ? Quel est le point de la chronologie ancienne, sur lequel il n'y ait pas, entre les savants, partage et dispute? Diverses raisons donnent encore plus de prise à la variété des opinions sur cet article. 1o La chronologie des rois de Perse n'est pas parfaitement connue. 20 Plusieurs de ces rois ayant été associés au trône par leurs prédécesseurs, les années de leur règne sont comptées par quelques chronologistes, du jour de l'association; par d'autres, du temps de la succession. 30 Quelques savants datent le commencement des semaines, de l'émission du décret pour rebâtir Jérusalem; d'autres les font commencer à l'exécution de ce décret. 4o Le commencement même de l'ère chrétienne et l'époque précise de la naissance et de la mort de Jésus-Christ, est aussi un sujet de contestation entre les érudits : il serait donc bien étonnant qu'ils s'accordassent sur le calcul des semaines de Daniel; ils diffèrent de peu d'années; ils ne diffèrent pas sur l'essentiel, c'est-à-dire, sur le rapport de

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