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de la religion chrétienne, Juifs, païens, incrédules, qui ont cherché toutes les objections contre cette prophétie, aucun n'a imaginé de dire que la prédiction de Daniel avait pu être faite par une prévision naturelle, ou produite à l'aventure et fortuitement réalisée.

Je viens maintenant à la démonstration résultante de cette prophétie, et pour l'établir, je pose trois propositions.

1o L'époque fixée par Daniel pour la venue du personnage important qu'il annonce, est passée depuis très-long-temps.

2o Ce personnage annoncé est le Messie prédit par d'autres prophètes et attendu par les Juifs.

30 Le Messie annoncé dans cette prédiction est Jésus-Christ en qui elle s'est littéralement accomplie.

IV. Première proposition. L'époque-fixée par Daniel pour l'arrivée du personnage important qu'il annonce, est passée depuis trèslong-temps.

Cette époque est de soixante-dix semaines, à dater de l'émission, ou peut-être de l'exécution du décret pour la reconstruction de Jérusalem. Les Juifs connaissaient deux sortes de semaines: des semaines de jours, telles que les nôtres, et des semaines d'années.

T. I.

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Nous voyons dans les livres saints, employer cette manière de compter les temps par semaines de sept ans (164). Ainsi le peuple Juif y était accoutumé, et n'était pas étonné qu'on s'en servît. Que ce soit des semaines de jours, que ce soit des semaines d'années qu'entende le prophète, il est évident que depuis long-temps elles sont écoulées : les unes feraient quatre cent quatre-vingt-dix jours, les autres quatre cent quatre-vingtdix ans et il y a bien plus de temps que Jérusalem a été rebâtie.

V. Quelques rabbins modernes ont imaginé de dire que c'était de semaines de siècles que parlait Daniel, et que le personnage annoncé par lui, ne devait paraître qu'au bout de quarante-neuf mille ans. Mais, en produisant ce système tout nouveau, il faudrait l'appuyer de quelques raisons: il serait nécessaire de rapporter quelqu'endroit de l'Écriture où il soit question de semblables semaines. L'Ange parlait à Daniel pour être entendu. C'était dans la même vue que Daniel rapportait aux Juifs ses paroles; il voulait qu'ils se préparassent à recevoir dans le temps marqué celui qui était annoncé. Mais certainement, ni Daniel n'aurait entendu le langage de l'Ange, ni les Juifs n'auraient compris celui de Daniel, s'il avait été ques

tion d'une sorte de semaine dont jamais ils n'auraient entendu parler, et dont ils n'auraient eu aucune idée. Il est clair que dans ce cas, l'Ange aurait induit en erreur et Daniel et tout le peuple, en leur faisant espérer dans un temps plus rapproché, ce qui ne devait avoir lieu que dans un beaucoup plus long intervalle.

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Mais le texte même, aidé de l'événement, s'explique clairement : et en l'examinant, il est facile de se convaincre que ce n'est ni de semaines de siècles, ni de semaines de jours, mais de semaines d'années que parle le prophète; il divise ces soixante-dix semaines en trois parties; et il est clair que dans les trois intervalles, il parle du même genre de semaines, puisque ce sont trois fractions de la même durée. Si on veut que ce soit des semaines de jours, il faut dire que Jérusalem sera entièrement bâtie en quarante-neuf jours, malgré les difficultés et les temps fàcheux qui sont prédits. Si on aime mieux que ce soient des semaines de siècles, alors les Juifs emploieront à cette restauration quatre mille neuf cents ans, ce qui n'est pas moins ridicule. En s'arrêtant à des semaines d'années, la prophétie a un sens simple et raisonnable, et cadre avec l'événement. Les temps fàcheux annoncés par Daniel, sont

effectivement arrivés. Nous apprenons, et des livres d'Esdras, et de l'historien Josephe, que les nations voisines n'ont cessé de traverser les Juifs dans la reconstruction de leur ville, employant tantôt l'intrigue auprès des rois de Perse, tantôt la force et la violence. Il n'est donc pas étonnant que la restauration de Jérusalem n'ait été complètement achevée qu'au bout de quarante-neuf ans, à dater du temps où la permission a été accordée: ce qui donne l'emploi des sept premières semaines. Nous allons voir que ce qui est dit des deux autres intervalles a eu pareillement son accomplissement en l'entendant de semaines d'années. Il est encore bon d'observer que Daniel, lorsqu'il parle de semaines de jours, le marque expressément nous en avons plusieurs exemples dans le livre de ses prophéties (165). Ainsi, tout montre que ce prophète entend içi des semaines d'années, lesquelles doivent commencer à la date de l'édit pour la restauration de Jérusalem, édit qui est maintenant à vingt-trois siècles de nous.

Une autre preuve que le temps fixé par Daniel est écoulé depuis long-temps, est l'événement qui termine sa prédiction : la dernière époque qu'il annonce, est la destruction de Jérusalem et de son temple par un

peuple qui viendra avec son chef; c'est par là que tout doit finir. Or, il y a dix-sept cents ans que cette époque est arrivée, et que Tite, à la tête des armées romaines, a réalisé cette partie de l'oracle sacré.

VI. Seconde proposition. Le personnage annoncé par Daniel après les soixante-dix semaines, est le Messie prédit par d'autres prophètes, et attendu par les Juifs.

Nous avons d'abord en faveur de cette vérité, l'autorité des Juifs anciens qui, comme nous l'avons déjà observé, est fort supérieure à celle de quelques juifs modernes et d'un très-petit nombre d'auteurs chrétiens qui s'y sont joints pour appliquer à d'autres qu'au Messie cette prophétie.

Ce système récent est aussi démontré faux par la manière dont se présentent ses inventeurs : ils divisent en deux parties la prédiction de Daniel. La première, qui comprend les premiers versets jusqu'au vingt-cinquième, a rapport, de leur aveu, au Messie; c'est lui qui est le Saint des saints, qui doit être oint, qui doit détruire les péchés, qui doit amener la justice éternelle. La seconde partie, qui commence au verset vingt-cinq, ́ sachez donc ceci et faites-y attention, regarde, selon eux, quelqu'autre personnage; mais quand il s'agit de le désigner, ils ne s'accor

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