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Cinq décades et sept n'auront borné la course
Du grand lyon celtiq, qu'un jeune lyonceau
Aveque sa lyonne s'en yra devers l'Ourse

Et fuytif tranchera du rival le fuzeau.

» Je vous prie, Monsieur, voyez les Centuries et prenez la peine de le chercher et de me mander si vous l'y aurez

trouvé. »

Au second vers l'édition écrit à tort celtique au lieu de celtiq. Comparez aussi la rédaction de ce quatrain donnée par Pierre de l'Estoile. (Edit. de MM. Champollon, p. 627, d'après le manuscrit autographe.

Monsieur (1),

A Paris, ce xe janvier 1610.

Il y a cinq ou six jours que je vous escrivys tout ce que nous avions de nouvelles, au moins tout ce dont il me souvint. Ce qui me resta lors, et ce qui depuys est survenu, vous le verrez en un mémoire que j'en envoye à M. le premier président; et le ferez voir s'il vous plaist à M. le président Cariolis qui par mesme moyen vous communiquera quelque autre particularité que j'ay mise dans sa lettre. Il n'est pas possible que je rescrive tant de fois une mesme chose. Vous m'en dispenserez, s'il vous plaist, Monsieur, et m'aimerez tousiours comme vostre plus humble et plus affectionné serviteur.

MALHERBE.

Je vous prie me faire ce bien, de baiser bien humblement les mains à M. le Président de la Cepede, et luy faire part de ce que je vous escris. C'est une amitié que la sienne que je tiens extrêmement chère et que je veux conserver par toutes sortes de tesmoignages de mon affection. Je luy escrivys par ma dernière depesche. Cela me gardera de l'importuner par cettecy.

Monsieur (2),

A Paris, ce 13 de janvier 1610.

Il y a environ trois ans que je vous escrivis en faveur de M. Morant (3), pour une affaire qu'il avoit, en vostre Parle

(1) Peiresc, I, 62.

(2) Peiresc, I, 63. M. Parelle, II, p. 188.

(3) Voyez la lettre 12, p. 19, et la lettre 13, p. 20, du 8 février 1607.

ment. A quoy vous estant employé comme vous faites génėralement en tout ce qui vient de ma part, vous luy avez fait croire qu'après l'équité de sa cause il ne pouvoit avoir en vostre endroit une intercession de plus d'effect que la prière que je vous ferois de l'assister de vostre protection. Il n'y auroit point d'apparence que luy ayant rendu cest office en un temps où je commençoys seulement à le connoistre, je le luy refusasse à ceste heure qu'il m'a obligé par une infinité de bienfaits. Vous souffrirez donc, Monsieur, s'il vous plaist, que je craigne plus d'estre ingrat en son endroit qu'indiscret au vostre et trouverez bon que je vous supplie bien humblement de continuer en ceste occasion le tesmoignage de la bonne volonté que vous luy avez desja fait paroistre. Vous n'obligerez point une personne courtoise et officieuse, mais la courtoisie et l'officiosité mesme s'il m'est permis d'uzer de ce mot. Pour moy, j'ai renoncé aveque vous aux ceremonies, et quoy que vous me faciez en cecy une faveur extraordinaire, je ne vous diray point avec autres paroles que les accoustumées que je suis à jamais votre plus humble et plus affectionné serviteur.

MALHERBE.

Le billet suivant (1) n'a point de date, mais il est placé entre deux lettres du mois de janvier 1610.

Monsieur,

Ce mot n'est que pour vous adresser la lettre de Monsieur de Prédesegle. Il a esté diligent à faire la responce; je le veux estre aussy à la vous envoyer. Adieu, Monsieur, je suys aveque l'affection accoustumée vostre très humble serviteur.

Je vous avoys escrit que j'escriroys à Messieurs noz premiers présidens quand j'auroys leurs responces. Je les ay eues depuys at leur escris par cette voye. Mais c'est si en haste que vous ne laisserez pas s'il vous plaist de leur faire part de ce que je vous escris.

Mars 1612 (2).

Monsieur,

Vous avez résolu avec M" voz enfans de m'accabier d'obli

(1) Peiresc, I, 64.

(2) Cette date n'est pas de la main de Malherbe (Peiresc, I, 121).

gations. C'est bien à la vérité quelque sorte d'injure; mais ell'est trop douce pour m'en plaindre. Sculement regretterayje que par quelque service je ne puisse rayer une seule de tant de faveurs par lesquelles vous me tesmoignez journellement vostre amitié. Accroissez la gloire de vostre courtoisie et continuez de m'aimer sans espérance quelconque de ressentiment. Aussy feray-je beaucoup si je puis aller jusques à la reconnoissance. J'espère presque l'un aussi peu que l'autre, mais si ne laisseray-je pas de me juger digne que vous me temiez tousiours pour vostre serviteur très humble et très affectionné, puisque en mon ame je me reconnoys tel aussy véritablement que personne à qui vous donniez ceste qualité.

Onconnaît la triste fin du baron de Luz, tué par le chevalier de Guise. Pour mieux faire comprendre la pièce que nous allons publier ci-après, nous extrayons de la collection de Blaise (p. 236) le récit de ce funeste évenement en conservant l'orthographe de Malherbe, d'après la même relation contenue dans le manuscrit de Peiresc.

Monsieur le chevalier de Guise, samedy veille des Roys, à trois heures après midy, disnant à la grand'escurie deux heures après qu'il eut tué le baron de Lus, recita le fait de cette façon :

« M'estant trouvé auprès de Mons. de Guise mon frère il n'y a que deux jours, un gentilhomme luy vint donner avis que M. de Lus entretenant M. du Maine l'avoit asseuré qu'il s'estoit treuvé au conseil secret de Blois, où la mort de feu M. mon père avoit esté résoluë et qu'il avoit empesché M. le maréchal de Brissac de l'en avertir: ce qui fut cause que dès l'heure je fy dessein de luy faire mettre l'espée à la main. Pour à quoy parvenir ce matin j'ay fait prendre garde quand il sortiroit de son logis. On m'est venu tapporter qu'il en estoit party, et qu'il avoit pris le chemin de la rue Saint-Antoine. Je m'en suis donq allé de ce costé là accompagné du chevalier de Grignan, de mon escuyer et de deux laquais. J'ay deffendu aux deux gentilzhommes de mettre la main à l'espée si l'on ne vouloit entreprendre sur moy, et à mes deux laquais qui n'avoyent que chacun un baston en la main de se mêler d'autre chose que d'arrester les chevaux du carrosse, si d'aventure le baron de Luz, après que je l'auroys convié de mettre pié à terre, reffusoit de le faire et commandoyt à son carrossier de s'avancer. »

«Ne l'ayant point trouvé au cartier de Saint-Antoine, je

m'en suis venu au Louvre où j'ay trouvé son carrosse à la porte, j'y ai fait prendre garde et suis allé donner le bonjour à madame la princesse de Conty, de laquelle j'ay ouy la messe. Cela fait je suis sorty du Louvre, et y ayant encores veu le carrosse du baron de Lus je m'en suis venu vers son logis estimant bien qu'il ne faudroit pas de s'y en revenir. Comme j'ay eu fait quelque chemin dans la ruë de Saint-Honoré, je suis retourné sur mes pas; comme j'ay esté revenu à l'entrée de la ruë du Louvre, j'ay veu venir son carrosse ce qui m'a fait tourner tout aussy tost comme pour aller vers la porte de Saint-Honoré, comme j'ay esté à la barrière des Sergentz, je me suis tourné et l'ay vu à trente pas de moy. Je suis allé droit à luy et luy ay dit tout haut: «Monsieur, Mons. le baron, je vous supplye que je vous die quatre paroles. » Il a respondu : « Ouy, tant qu'il vous plaira.» Il estoit au derrière de son carrosse et y avoit deux gentilzhommes à chacune des portières, qui tous ont mis pié à terre; moy et les miens en avons fait de mesme en mesme temps. Cela fait je l'ay pris par la main, et l'ay tiré à part à dix pas de nos gentz et luy ay dit : « Monsieur, j'ai sceu que Vous avez dit à monsieur du Maine en la présence de plusieurs gentilzhommes d'honneur, que vous fustes du conseil de Bloys où il fut résolu de tuer monsieur mon père, et qu'hier mesme vous le distes à la reyne Marguerite. Je ne veux point là-dessus de response de vous que l'espée à la main, si vous en avez le courage. Çà l'espéc à la main, il faut mourir. » Sur cela il s'est voulu jetter sur moy ; je l'ay repoussé d'un coup de poin que je luy ay donné en l'estommach, et me retirant deux pas en arrière, ay mis l'espée à la main. Il en a fait de mesme, et tirant l'un contre l'autre en mesme temps, j'ay paré son coup aveque le bras que j'avoys enveloppé de mon manteau; le mien luy a porté dans le costé gauche assez avant, et tout aussy tost il s'est retiré dans une maison prochaine, et je m'en suys venu vers deça.»>

Tel est le récit de cet événement fait par le chevalier de Guise lui-même; Malherbe ajoute d'autres détails fort curieux, tant dans cette lettre que dans les autres qui précèdent et qui suivent. A la fin de celle du 12 janvier 1613, il parle ainsi d'un dessin (1) qu'il avait fait des lieux : « Vous savez comme je suis bon peintre. J'ay fait une petite topographie pour faire mieux entendre l'histoire de la mort du baron de Lus. Si vous la désirez voir, Marc-Antoine vous la montrera.»>

(1) Peiresc, I, 128.

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E. Grande escurie, hors la porte SaintHonoré.

F. Lieu où je rencontray et saluay M. le Chevalier, se retirant, comme je venois du disner de la Reyne. Je l'avois laissée à son segond, et la nouvelle lui fut apportée, devant qu'elle fust hors de table, par un nommé Montessus, gentilhomme bourguignon, l'un de ceux qui estoient dans le carrosse avec le baron de Lus.

H. Maison d'un cordonnier, où le baron de Lus alla mourir, et n'eut loisir que de monter cinq ou six marches, criant: Un prestre, un prestre. Jésus, Jésus Maria.

St-Honoré.

Porte

Rue du Chantre.

Rue Jehan-St-Denis.

Rue Frementeau.

R. St-Thomas du Louvre.

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