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grâce à proposer cette difficulté, puisqu'aucun de ceux à qui ils essayent d'appliquer la prophétie n'a porté le nom d'Emmanuel.

Il nous font encore deux autres difficultés: l'une, que Jésus-Christ n'a pas siégé sur le trône de David, comme cette prophétie l'annonce; l'autre, que Jésus-Christ n'a point été un personnage pacifique, comme Isaïe annonce que doit être Emmanuel, puisqu'il a déclaré lui-même qu'il était venu apporter non la paix, mais la guerre. J'examinerai ces deux objections dans l'article où il sera question de la royauté du Messie.

IX. Les incrédules nous opposent enfin une dernière difficulté. « Plusieurs Pères de l'Église ont reconnu que cette prophétie ne « concerne pas directement Jésus-Christ, et beaucoup de commentateurs l'expliquent « autrement que nous. »

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Quant aux Saints Pères, les passages que nous avons rapportés prouvent qu'un grand nombre d'entr'eux ont regardé le texte d'Isaïe comme une prophétie de Jésus-Christ. Pour prétendre que d'autres ont pensé diversement, il faudrait les nommer, et c'est ce qu'on n'a ni fait ni pu faire.

Par rapport aux commentateurs, tous, au moins moralement, entendent de JesusChrist cette prédiction. Il y a entre eux de la

différence sur la manière d'en expliquer les diverses parties; mais quant au point essentiel ils sont d'accord. On ne sera pas étonné de leur diversité sur les détails, si on considère que les cinq chapitres d'Isaïe présentent presque continuellement le passage d'un objet à l'autre ; et nous avons déjà observé que c'est une chose commune dans le style des prophètes. Ici, Isaïe mêle sans cesse la prédiction du Messie, celle de la délivrance, et celle de la spoliation du royaume de Juda. Il passe d'un objet à l'autre, et y joint quelquefois des objets étrangers. Entre les commentateurs, plusieurs n'ont pas observé la. liaison des cinq chapitres, et la connexion des trois objets qui y sont prédits: c'est une des causes de leurs différentes explications. Celle que nous présentons, d'après plusieurs savants interprètes, nous semble la plus naturelle, la plus propre à concilier toutes les parties du discours prophétique, et la plus conforme aux événements. Elle nous paraît la plus propre à résoudre toutes les difficultés. Si on trouve que quelqu'autre interprétation des commentateurs remplit mieux ces objets, nous consentirons volontiers à ce qu'on l'adopte : elle tendra toujours au même but; la même conséquence s'ensuivra; savoir, que Jésus-Christ est le Messie promis

aux Juifs, et prédit dans ces chapitres par

Isaïe.

ARTICLE CINQUIÈME.

Prophéties que le Messie doit être un docteur qui apporte une loi nouvelle.

I. Au temps où Jésus-Christ parut dans le monde, l'opinion des Juifs sur le Messie était qu'il serait un grand docteur, et qu'il instruirait le monde. Nous en avons la preuve dans les cantiques de Zacharie, père de saint Jean-Baptiste (43), et du saint vieillard Siméon (44), ainsi que dans le discours de la femme samaritaine (45). Nous en avons une autre preuve dans la manière dont les targumistes voisins du temps de Jésus-Christ ont entendu la plupart des prophéties dans lesquelles un nouveau docteur est promis à Israël; ils les appliquent au Messie. Et même aujourd'hui, les Juifs regardent le Messie qu'ils attendent comme un docteur de leur loi, qui la rétablira dans toute sa pureté, et qui la fera universellement observer. Nous avons à établir contre eux et contre les incré

dules trois choses: la première, que selon un grand nombre de prophéties, le Messie doit faire connaître aux hommes la loi de Dieu; la seconde, que selon plusieurs de ces prophéties, c'est une loi nouvelle que le Messie doit apporter, et non la loi de Moïse qu'il doit faire observer; la troisième, que toutes ces prophéties se trouvent exactement accomplies dans la personne de Jésus-Christ.

II. Je dis d'abord que celles qui annoncent dans le Messie un docteur de la loi, non-seulement pour les Juifs, mais pour toutes les nations, sont en très-grand nombre. Contentons-nous d'en considérer quelques-unes des plus positives.

Le psaume second est, de l'aveu de tous les Juifs, relatif au Messie. David y décrit, dans les cinq premiers versets, la ligue des nations et de leurs souverains contre le Seigneur et contre son Christ, et la dissipation de leurs vains projets. Le sixième verset, qui estrelatif à notre objet actuel, est ainsi conçu: Mais moi j'ai été établi par lui roi sur la sainte montagne de Sion, préchant ses préceptes. Il ajoute dans les versets immédiatement suivants, que Dieu lui a déclaré qu'il était son fils engendré de lui aujord'hui ; qu'il lui donnera en héritage toutes les nations, et en propriété jusqu'aux extrémités de la

de

terre, afin qu'il les régisse avec une verge fer, et qu'il les brise comme un vase d'argile (46). Quelques rabbins ont prétendu que dans le sixième verset, David parle de luimême, qui, en effet, régnoit dans la ville de Sion, et qui, en qualité de prophète, annonçait la loi divine. Mais il est évident que ce verset forme une continuité de discours avec ce qui suit; que celui que Dieu établit roi et prédicateur de ses commandements, est le même que le Christ contre lequel sont conjurés les peuples et les rois; le même que Dieu déclare son fils; le même à qui il donne toutes les nations; le même qui les régira toutes avec la force et la rigueur de la verge de fer. Les rabbins entendent ces autres oracles du Messie: et dans le fait, ils sont trop magnifiques pour être appliqués à David, même en style poétique et par hyperbole, et pour concerner un autre personnage que le Messie. Comment peuvent-ils détacher de l'ensemble de cette prophétie un seul verlui donner un sens différent de tous

set, pour

les autres?

Parmi les prophéties d'Isaïe, il y en a un grand nombre sur ce sujet. Beaucoup de peuples, dit-il au chapitre second, iront, et diront: Venez, et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob,

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