Oldalképek
PDF
ePub

<< Mais ici revient la difficulté proposée. Si « c'est du Messie qui ne doit venir qu'au bout « de plusieurs siècles, que parle Isaïe, com« ment, au verset 16 du chapitre VII, immédiatement après avoir annoncé la nais«sance d'Emmanuel, peut-il ajouter qu'a& vant que cet Emmanuel sache rejeter le << mal et choisir le bien, les deux rois enne« mis seront détruits ? »>

La réponse à cette objection est que, dans ce seizième verset, ce n'est plus d'Emmanuel prédit aux versets 14 et 15 dont parle le prophète. Rappelons-nous que lorsque Dieu a envoyé Isaïe au-devant d'Achaz, il lui a ordonné de mener avec lui son fils Jasub. Ce fils était encore dans l'enfance; Isaïe le dit positivement au verset 18 du chapitre: Ego pueri mei. Or c'est de cet enfant Jasub que parle le prophète au verset 16 du chapitre VII. Ce n'est ni de l'enfant Emmanuel dont il vient de parler aux versets 14 et 15, ni de l'enfant Mahershalal dont il parlera au chapitre suivant. Tel est le sens de toute cette prophétie: Isaïe a présenté à la maison de David, en assurance qu'elle ne serait pas détruite, le prodige de l'enfantement d'une vierge dont le fils s'appellera Emmanuel; mais comme ce prodige ne doit avoir lieu que dans des temps éloignés, pour le

faire croire, il fait une seconde prédiction d'un événement plus prochain, mais qui, dans le moment, n'a aucune vraisemblance; c'est qu'avant que l'enfant Jasub qui est présent, et qu'il amène avec lui, sache distinguer le bien du mal, les deux rois ennemis seront détruits. Au chapitre huitième, à la naissance de Mahershalal, il fait encore une autre prophétie; c'est qu'avant que ce nouvel enfant sache appeler son père et sa mère, Damas el Samarie seront dévastées. Ainsi la délivrance de Juda doit arriver avant que l'aîné ait l'usage du discernement, c'est-àdire sept ou huit ans, et que le cadet ait l'usage de la parole, c'est-à-dire deux ou trois ans. Je dis que cette interprétation d'abord n'est pas contraire au texte, ensuite est la seule raisonnable.

Isaïe, après avoir annoncé la naissance future du fils d'une vierge, lequel sera appelé Emmanuel, ne dit pas avant qu'il ou avant que ce fils sache discerner le bien du mal; il dit avant que l'enfant, antequàm puer. Ce mot l'enfant peut s'entendre également et de celui dont il vient de parler, et de celui qu'il a actuellement avec lui, et qu'il présente à Achaz. Ce prince a pu comprendre aussi aisément l'un que l'autre, et le sens du mot a dû être déterminé le

par

geste qu'aura fait Isaïe en le prononçant. J'ajoute que c'est la seule interprétation admissible. 10 Si ce n'est pas à Jasub que s'applique cette partie du discours d'Isaïe, on ne voit pas pourquoi Dieu a ordonné au prophète de mener avec lui cet enfant. 2o Isaïe dit au chapitre suivant, que ses deux enfants lui ont été donnés comme des signes et des présages pour Israël: or de quoi Jasub est-il un présage, sinon de la défaite des deux rois? Comment l'est-il, si ce n'est pas de lui qu'il s'agit dans le verset en question? 3o Notre explication concilie parfaitement les deux textes du verset 26 du septième chapitre, et du verset 4 du huitième. Il est tout simple que de deux frères, l'aîné ait atteint l'âge de discerner le bien du mal, tandis que le cadet ne fait encore que prononcer le nom de ses parents. Mais si, comme on le prétend dans l'objection, on veut entendre le premier texte, de même que le second, de l'enfant Mahershalal, il y aura entre les deux une opposition le premier annoncera la défaite des deux rois, avant que l'enfant ait sept ou huit ans; le second la promettra avant qu'il en ait deux ou trois. Lequel des deux faudra-t-il croire ?

:

D'après cette interprétation simple et naturelle, l'objection tombe: Emmanuel n'est

ni Jasub, ni Mahershalal; il est un enfant miraculeux qui, d'aprés tous les caractères que lui assigne le prophète, ne peut, ainsi que nous l'avons vu, être autre que le Messie. VI. Mais ces divers caractères énoncés dans les différentes parties de la prophétie, JésusChrist ne les réunit-il pas tous en lui ? Que l'on nomme celui qui lui manque. Isaïe prédit qu'il naîtra d'une vierge; et la foi nous apprend que c'est au sein d'une vierge qu'il a été conçu par l'opération du Saint-Esprit. Isaïe déclare qu'il sera appelé Dieu fort et Emmanuel, ou Dieu avec nous; et c'est encore un de nos dogmes sacrés qu'il est Dieu, et il a été Dieu avec nous par son séjour sur la terre. Isaïe lui donne d'autres titres admirables, et il lui conviennent parfaitement. Isaïe le nomme père du siècle futur; et tous les siècles qui se sont écoulés depuis lui, le révèrent comme tel. Isaïe annonce qu'il siégera sur le trône de David; et c'est aussi ce que dit l'ange Gabriel, en annonçant sa naissance à Marie; et nous verrons, dans un des articles suivants, comment s'est accompli cet oracle. Isaïe lui promet un règne éternel; et il y a déjà dix-huit cents ans que son règne subsiste. Isaïe fait mention de ses jugements et de sa justice; et il a prêché la justice et annoncé qu'il jugerait tous les hommes. Isaïe

le proclame prince de la paix, et décrit en termes pompeux la paix qu'il apportera à la terre ; et nous verrons encore quelle paix il a donnée au monde, et comment il l'a donnée. Isaïe prophétise que les nations l'invoqueront, et nous le voyons universellement invoqué. Isaïe célèbre la gloire de son sépulcre, et son sépulcre est en effet glorieux et visité avec respect. Nous disons donc avec confiance aux Juifs: tout ce qu'a annoncé Isaïe dans ces cinq chapitres, au sujet du Messie, Jésus-Christ l'a réalisé ; Jésus-Christ est donc le Messie. Nous disons aux incrédules: comment, au temps d'Isaïe, la sagesse humaine aurait-elle pu prévoir toutes ces circonstances? Comment pourrait-on imaginer qu'elles sont venues s'arranger d'ellesmêmes, et par hasard, dans une exacte conformité avec les prédictions? Cet accomplissement si littéral, montre clairement que c'étaient des prophéties inspirées par Dieu, et que celui qu'elles annonçaient est incontestablement l'envoyé céleste (40).

VII. «< On objecte que cette prophétie ne << donnait aux Juifs aucune lumière qui leur << fit voir le Messie dans Jésus-Christ; qu'au contraire elle les aveuglait : elle présentait le futur Messie comme devant « naître d'une vierge: mais les Juifs voyant

[ocr errors]
[ocr errors]
« ElőzőTovább »