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tres présentaient aux peuples qu'ils instruisaient, et spécialement aux Juifs, la preuve résultante des oracles de l'ancienne loi accomplie en Jésus-Christ. Saint Pierre, dans sa première prédication, après avoir rappelé aux habitants de Jérusalem les miracles que son maître avait opérés parmi eux, et dont ils avaient une pleine connaissance (3), après avoir annoncé sa miraculeuse résurrection (4), la confirme par le témoignage prophétique de David (5). Peu de jours après, dans sa seconde prédication, il établit encore la divinité de la religion qu'il annonce, nonseulement sur le témoignage qu'il rend à la résurrection, mais aussi sur le témoignage de tous les prophètes qui avaient prédit les souffrances du Christ (6), Il insiste sur celui de Moïse (7), et il déclare que depuis Samuel, tous les prophètes ont annoncé les jours de la venue de Jésus-Christ (8). Il serait beaucoup trop long de rapporter tous les passages, soit des Actes des apôtres, soit de leurs épîtres dans lesquels ils présentent aux peuples, pour les convertir, l'accomplissement des oracles de la loi ancienne (9).

II. C'était sur le double fondement des miracles et des prophéties, que les premiers prédicateurs de la loi chrétienne l'avaient établie, et c'est de même par cette double

autorité que les saints Pères l'ont défendue contre les attaques de ses ennemis. Il serait facile de prouver que telle a été la méthode de tous les anciens apologistes. Contentonsnous de citer Origène, confondant Celse par ces deux démonstrations si supérieures à tous les arguments que produisaient la dialectique des Grecs (10); et saint Augustin, les présentant aux païens pour leur montrer la certitude du christianisme (11). Guidés par des traces si respectables, nous venons offrir à ceux qui, de nos jours, ont eu le malheur d'abandonner la foi chrétienne, ce qui autrefois la fit embrasser à leurs pères; et après l'avoir prouvée par les miracles qui accompagnèrent son établissement, nous allons completter la démonstration par les prophéties qui l'avaient précédée. Nous les conjurons, pour l'intérêt le plus grand qui puisse les animer, de considérer, avec toute l'attention qu'ils méritent, ces oracles anciens (12); de les rapprocher des faits, et de juger s'ils ont été véritablement accomplis, comme nous le soutenons et comme l'ont cru, jusqu'à eux, tous les siècles chrétiens.

III. L'ordre que nous suivrons dans cette dissertation, sera de la diviser en trois chapitres. Dans le premier, nous traiterons de la prophétie en général; dans le second,

nous parcourrons les prophéties de l'ancienne loi relatives au Messie, et nous en montrerons l'accomplissement dans JésusChrist; dans le troisième, nous considérerons les prophéties de la loi nouvelle faites par Jésus-Christ lui-même, et nous verrons avec quelle exactitude elles ont été effectuées.

CHAPITRE PREMIER.

DE LA PROPHÉTIE EN GÉNÉRAL.

I. LE nom de prophèté, dans les livres saints, n'a pas toujours la même signification. Il désigne quelquefois celui qui est chargé de porter la parole pour un autre; nous en avons un exemple dans le livre de l'Exode, où Dieu dit à Moïse, qui craignait de n'être pas entendu de Pharaon: Aaron votre frère sera votre prophète (13). Dans d'autres endroits, ce mot signifie des hommes occupés à chanter les louanges du Seigneur; ainsi, au premier livre des Rois, nous voyons Saül se mêler au chœur des prophètes, et prophétiser d'abord avec eux, et ensuite seul dans sa maison (14). Quelquefois encore ce titre est donné à ceux qui enseignaient et expliquaient la loi de Dieu; c'est en ce sens que dans les livres des Rois, il est fait plusieurs fois mention des enfants des prophètes, c'està-dire de leurs disciples, et des jeunes gens qui étudiaient sous eux la loi sainte (15). Mais ce ne sont pas là les significations pré

cises et actuelles du mot prophète. Nous entendons par ce mot uniquement un homme qui prédit l'avenir de la part de Dieu.

II. Toute prophétie est une prédiction, mais toute prédiction n'est pas une prophétie. D'abord, nous disons que la prophétie est une prédiction : elle a pour objet l'annonce des choses futures. La déclaration faite au nom de Dieu des choses passées ou présentes qui sont secrètes, s'appelle révélation; mais ce n'est pas une vraie prophétie, et ce n'est qu'improprement que plusieurs saints Pères lui ont donné ce nom.

Nous disons ensuite que toute prédiction n'est pas une prophétie, ce qui exclut deux sortes de prédictions.

En premier lieu, on ne peut pas mettre au rang des prophéties les prédictions qui se font d'après la connaissance que l'on a des causes naturelles. L'astronome prédit des éclipses; le médecin, les crises des maladies; le physicien, les phénomènes de la nature; toutes ces conjectures, plus ou moins vraisemblables, quelquefois même certaines, ne placent pas celui qui les produit parmi les prophètes les païens eux-mêmes ne les regardaient pas comme appartenantes à leur divination (16).

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En second lieu, elles ne sont pas non plus

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