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La vérité, en se développant, n'a point changé, non plus que le moyen de la discerner de tout ce qui n'est pas elle. La règle est constamment la même : Ce qui a été cru toujours, partout, et par tous. Car cela est vraiment el proprement catholique, comme la force même du mot le fait assez entendre, qui comprend tout presque universellement, Jamais donc nous ne nous écarterons de la vérité catholique, si nous suivons l'universalité, l'antiquité, le consentement (1).

Nous disons donc avec les anciens : Le consentement

de tous les peuples doit être regardé comme la loi même de la nature (2) ou la loi céleste, la loi divine, qui n'est que la raison de Dieu manifestée à l'homme, ainsi que l'explique Cicéron; et les Pères en effet prouvoient par le consentement universel des peuples, contre les hérétiques de la loi ancienne, l'existence d'un seul Dieu créateur du monde (3), et tous les dogmes

sapiat contra veritatem Ecclesiarum, et apostolorum, et Christi, et Dei. Tertull. de Præscript. adv. Hæretic., cap. XXI.

(1) Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est. Hoc est enim verè proprièque catholicum, quod ipsa vis nominis ratioque declarat, quod omnia ferè universaliter comprehendit. Sed hoc ità demùm fiet, si sequamur universalitem, antiquitatem, consensionem. Vincent. Lirinens. Commonitor., cap. II.

(2) Omni in re consensio omnium gentium, lex naturæ putanda est. Tuscul., lib. I, cap. XIII.

(3) Quoniam quidem est mundi fabricator Deus... sufficit id... · omnibus hominibus ad hoc demum consentientibus, veteribus quidem, et in primis à primoplasti traditione hanc suadelam custodientibus, et unum Deum fabricatorem cœli et terræ hymnisantibus; reliquis autem post eos à prophetis Dei hujus rei commemorationem accipientibus: ethnicis verò ab ipsâ conditione discentibus... Constante igitur hoc Deo, quemadmodum diximus, et testimonium ab omnibus accipiente, quoniam est, etc. S. Iren. contr. Hæres., lib. II, cap. IX; Oper. p. 126 edit. Benedict.

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révélés dès l'origine au genre humain; comme ils prouvoient par le consentement universel des chrétiens, contre les hérétiques de la loi nouvelle, les dogmes que Jésus-Christ a révélés (1).

Voulez-vous découvrir avec certitude la vérité, au milieu des erreurs et des opinions variables: Prenez, dit Aristote, ce qu'il y a de premier; voilà le dogme paternel (2), le dogme divin (3). Et Tertullien : Tout ce qu'il y a de premier est vrai; ce qui est postérieur est a corrompu (4).

Il faut croire les anciens sans raisonner (5), dit

(1) Le plus grand défenseur de l'esprit particulier en matière de religion, Rousseau, ne laisse pas de dire, et au même moment où il s'efforce d'établir le principe philosophique : « Il est bien vrai que « la doctrine du plus grand nombre peut être proposée à tous » comme la plus probable ou la plus autorisée.» Lettres écrites de la Montagne, p. 57. Paris, 1793.

(2) ὧν ἔι τις χωρίσας αὐτὸ λάβοι μόνον τὸ Πρῶτον... ἡ μὲν οὖν πάτριος dó. Si quis ipsum solùm primum separando accipiat... hoc est enim paternum dogma. Metaphys., 1. XII, c. VIII.

(3) Θείως, ἂν ἐιρῆσθαι νομίσεις : Divine profecto dictum putabit. Ibid.

(4) Verum quodcumque primum, adúlterum quodcumque posterius. Tertull.-Hoc erit testimonium veritatis, ubique occupantis principatum. Id. de Præs., e. XXXV.-Le protestant Stillingfleet, après avoir observé qu'Origène se sert de ce principe pour réfuter Celse, ajoute que le seul moyen de discerner la tradition primitive et pure des traditions corrompues, est de faire voir que la première est manifestement plus ancienne. «Which Origen well refute, » from the far greater antiquity of those relations among the Jews, » than any among the Greeks; and therefore the corruption of the tradition was in them, and not in the Jews: which must be our only way for finding out which was the original, and which >> the corruption, by demonstrating the undoubted antiquity of one beyond the other. » Orig. sacro book I, ch. I, vol. I, p. 15. Oxf.,

1797.

(5) Priscis itaque viris credendum est... licet nec necessariis nec

Platon. C'est la tradition, dit Saint-Chrysostome; ne demandez rien de plus (1).

S'agit-il de discerner, entre différens cultes, quel est le véritable: On doit croire, dit Cicéron, que le meilleur est le plus ancien et le plus près de Dieu (2). Et Tertullien : « Qui décidera si ce » n'est la considération du temps, attachant l'au» torité à ce qui sera trouvé plus ancien, et préju» geant la corruption dans ce qu'on aura reconnu » plus récent? car, le faux n'étant que la corruption » du vrai, la vérité précède nécessairement l'erreur. » En un mot, ce qui est vrai c'est ce qui étoit avant » tout le reste; ce qui étoit avant tout le reste, c'est » ce qui a été dès le commencement (3). »

Il est donc absurde, dit Tite-Live, de rien changer à ce qui est antique (4). Qu'on n'innove donc point, dit un ancien pape, et qu'on s'en tienne à la tradition (5).

verisimilibus rationibus eorum oratio confirmetur. Plat. in Timao; Oper. tom. IX, p. 324.

(1) Παραδοσίς ἐστι, μηδεν πλέον ζήτει. Traditio est : nihil quæras am pliùs. S. Crhysost. in II Epist. ad Thessal., c. III, Homil. IV; Oper. tom. VI, p. 532 ed. Benedict.

(2) Et profectò ità est, ut id habendum sit antiquissimum et Deo proximum, quod sit optimum. De legib., lib. II, cap. XVI.

(3) Quis inter nos determinabit nisi temporis ratio, ei præscribens auctoritatem, quod antiquiùs reperietur ; et ei præjudicans vitiationem, quod posteriùs revincetur? in quautum enim falsum corruptio est veri, in tantum præcedat necesse est veritas falsum... In `summa... id veriùs quod priùs, id priùs quod et ab initio. Tertul'!. adv. Marcion., lib. IV, cap. IV; Oper. p. 415 edit. Rigalt.

(4) Nihil motum ex antiquo probabile est Tit. Liv., lib. XXXIV, cap. LIV.

(5) Nihil novandum nisi quod traditum est. Steph., Pap. I, Epist.

Telle est la doctrine unanime des siècles, également proclamée par les patriarches, les Juifs, les Gentils, les chrétiens; doctrine immuable comme la vérité qu'elle conserve et qu'elle perpétue; doctrine enfin qu'un des plus grands génies qui ait paru dans le monde, et l'un des plus illustres docteurs de l'Église, résume en ces mots : « On ne peut en aucune manière » parvenir à la vraie religion, qu'en croyant ce que » l'on connoîtra plus clairement dans la suite, si l'on ›› en est digne, et en obéissant à ce qu'ordonne la >> plus haute autorité (1). »

ad Afros; ap.¡Vinc. Lirin. Commonit., c, VI.—Nihil addi convenit vetustati. Vinc. Lirin.

(1) Nous citerons en entier le passage d'où sont tirées ces paroles, afin qu'on voie avec quelle force saint Augustin oppose la méthode catholique de l'autorité, à la méthode hérétique du raisonnement, qui ne conduit qu'au doute et à l'erreur. « Si jam satis tibi jactatus vide» ris, finemque hujusmodi laboribus vis imponere; sequere viam » catholicæ disciplinæ, quæ ab ipso Christo per apostolos ad nos » usque manavit, et ab hinc ad posteros manatura est.—Ridiculum, inquis, istud est, cùm omnes hanc se profiteantur tenere, ac do» cere. Profitentur hoc omnes hæretici, negare non possum; sed ità » ut eis, quos illectant,` rationem se de obscurissimis rebus polli» ceantur reddituros: eoque catholicam maximè criminantur, quòd » illis qui ad eam veniunt præcipitur ut credant; se autem non ju» gum credendi imponere, sed docendi fontem aperire gloriantur. Quid, inquis, dici potuit, quod ad eorum laudem magis pertine> ret? Non ità est. Hoc enim faciunt nullo robore præditi, sed ut » aliquam concilient multitudinem nomine rationis : quâ promissâ » naturaliter anima gaudet humana, nec vires suas valetudinemque » considerans..., irruit in venena fallentium. Nam vera religio, nisi ́» credantur ea quæ quisque posteà, si se benė gesserit dignusque » fuerit, assequatur atque percipiat, et omninò sine quodam gravi » auctoritatis imperio iniri rectè nullo pacto potest. » S. August., De utilitate credendi, c. VIII, ǹ. 20 et 21. Oper, tom, VIII, col. 58 edit. Benedict.

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Or nous avons prouvé qu'aucune secte idolâtriqué n'avoit d'autorité réelle ; qu'il n'existe et qu'il n'exista jamais qu'une seule religion, qui a commencé avec le monde; religion, par conséquent, une, univers selle, perpétuelle, dans ses dogmes, dans ses préceptes, dans son culte essentiel; que toujours et partout on a connu son existence, et le moyen par lequel on pouvoit la discerner des erreurs et des superstitions nées de l'orgueil, de l'ignorance, de l'insatiable curiosité et de toutes les passions humaines. Nous avons fait voir, en même temps, que cette religion n'est autre que la religion chrétienne, qui seule possède ces grands caractères de l'autorité souveraine à laquelle tout esprit doit obéir, l'unité, l'universalité, la perpétuité. Nous allons montrer de plus, que la sainteté ne lui appartient pas moins visiblement : de sorte qu'à quelque époque, et sous quelque rapport qu'on la considère, Dieu se manifeste en elle et par elle avec tant d'éclat, que ne pas l'apercevoir c'est être livré à un aveuglement si terrible, qu'on ne trouve point de terme pour le déplorer.

Et que l'impie ne cherche point à se rassurer en se disant, que peut-être n'est-il pas en son pouvoir d'en sortir; qu'il cherche la lumière, et que la lumière le fuit. La lumière est partout, car partout est la parole qui éclaire tout homme venant en ce monde. Elle entre par la foi dans l'entendement; et la foi, ce grand don de Dieu qu'il ne refuse à personne, ne dépend que de la volonté (1). L'esprit, comme le cœur, est libre.

(1) Rousseau lui-même avoue, dans l'Émile, qu'au moins quelques

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