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même remarque au sujet des Tartares et des Mogols (1).

Qu'elle est belle, cette tradition qui commence avec le monde; et qui, malgré d'innombrables erreurs, perpétue sans interruption chez tous les peuples! Qu'elle est imposante, cette parole que Dieu a prononcée à l'origine des siècles et que tous les siècles redisent avec un saint respect! Sortie de l'éternité, le temps, comme un long écho, la répète et la reporte dans l'éternité. Cette parole merveilleuse, image de la Parole engendrée avant l'aurore (2), du Verbe qui est en Dieu et qui est Dieu lui-même (3), est la raison, la vérité, l'ordre, la loi, la vie; et il n'y a de vie, de vérité, de raison qu'en elle, Héritage commun du genre humain (4), elle est la vraie lumière qui éclaire

(1) Taourat-Genghiz-Kaniat, la loi de Genghiz-Khan. C'est un `octologue qui contient tous les préceptes du Décalogue, à la réserve de celui qui ordonne la célébration du sabbat. Il est certain que la religion des Mogols approchoit fort du christianisme; car GenghizKhan et ses successeurs ont été toujours amis des chrétiens et ennemis des mahométans, jusqu'à Nicoudar-Oglou qui se fit musulman et prit le nom d'Achmed....... Biblioth. orient., art. Genghiz-Khaniah tom. II, p. 567.-Quoique cette loi porte le nom de Gengiz-Khan, il n'en est point l'auteur. C'est l'ancienne loi des Mogols. Ibid., art. Jassa, tom. III, p. 302.

(2) Ex utero ante Luciferum genui te. Ps., CIX, 3.

(8) Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. Joan., I, 1.

(4) Admirandum est hoc principium creationem mundi complexum utpoté cùm et mundus legi et lex mundo conveniat, et homo legi obnoxius mox civis mundi evadat, dirigens sua facta ad arbitrium naturæ gubernantis hanc rerum universitatem. Philo Judæus, de Mundi Opific., Oper. p. 1.

tout homme venant en ce monde (1); elle l'instruit de ses devoirs et de ses destinées, elle forme son entendement en formant ses croyances; elle élève par la foi cet être d'un jour jusqu'à l'Ancien des jours (2), jusqu'à l'Être infini, seul principe de toute existence; elle purifie son cœur en lui révélant sa misère et en lui en montrant le remède. L'homme, sans elle, ne seroit qu'un fantôme qui passe et disparoît dans l'ombre: elle l'unit avec ses semblables, en l'unissant avec son auteur. La vertu, l'espérance, l'amour, la pensée même vient d'elle. Où sont ceux qui disent: Nous ne la connoissons point; intelligences déchues, sourdes à la voix du genre humain, et condamnées dès-lors à ignorer tout, condamnées à ne rien croire: car la foi naît de l'ouïe; et comment croiront-elles, si elles n'ont point entendu (3)? Toute parole, comme toute vérité, toute loi, procède de cette parole, de cette loi première. Où sont ceux qui disent: Nous n'en voulons point; esprits rebelles, que la lumière importune et blesse; qui demandent les ténèbres, et à qui les ténèbres seront données; qui repoussent la vérité, et que la vérité repoussera; qui rejettent la loi de grâce, et qui trouveront la loi de supplice; qui, à la place du Dieu qu'ils n'ont pas voulu, et de la mort qu'ils vou

(1) Lux vera, quæ illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum. Jaon., I, 9.

(2) Antiquus dierum. Dan., VII, 9.

(3) Fides ex auditu... Quomodò credent ei quem non audierunt? Ep. ad Rom., X, 17, 18.

droient, auront éternellement leur crime pour compagnon, et pour roi le ver qui ne meurt point (1)!

(1) Vermis eorum non moritur. Marc., IX, 43.

** CHAPITRE XXX.

Suite du même sujet.

Nous avons prouvé que les anciens croyoient à l'existence d'une loi divine, immuable, universelle, donnée primitivement au genre humain, et qui se perpétuoit dans le monde entier par la tradition (1). Et puisque cette loi, nécessairement antérieure aux altérations qu'elle avo pu éprouver, remontoit à l'origine des temps, on devoit la discerner de toutes les erreurs, et la reconnoître avec certitude à cet éclatant caractère d'antiquité. Cette règle si simple étoit d'ailleurs transmise elle-même comme un des préceptes de la loi imposée aux hommes par le Créateur aussi fut-elle toujours unanimement admise, quoique, par une suite trop naturelle de l'aveuglement des passions, on la violât souvent dans la pratique.

(1) « Si l'on avoit tiré la connoissance théologique des propres re» cherches des hommes, il est probable que les philosophes posté» rieurs auroient perfectionné les découvertes de leurs prédéces» seurs ; et les hommes qui ont vécu plusieurs siècles après Pytha» gore ou Thalès, auroient été plus instruits des sciences sacrées » que ces philosophes. Mais le contraire est la vérité. Les anciens »sages eurent des idées plus pures de Dieu que ceux qui leur suc» cédèrent, et le genre humain devint, en avançant, plus supersti» tieux. » Édouard Ryan, Bienfaits de la Relig. chrét., tom. II, ch. VI, p. 109.

TOME 4.

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On a déjà vu avec combien de force les Égyptiens recommandoient de ne point s'écarter de l'enseignement des ancêtres (1). Et quand Solon, Pythagore, Platon, alloient chercher la vérité dans les vieux temples de Memphis et de Saïs, que répondoient les prêtres à leurs questions? Ils les rappeloient à l'antiquité. « O Grecs, vous êtes des enfans; il n'y a point de >> vieillard dans la Grèce. Votre esprit, toujours >> jeune, n'a point été nourri des opinions anciennes » transmises par l'antique tradition; vous n'avez >> point de science blanchie par le temps (2). »

Socrate enseignoit également que « les anciens, >> meilleurs que nous et plus proches des dieux, nous >> avoient transmis par la tradition les connoissances >> sublimes qu'ils tenoient d'eux (3). Il faut donc, ajoute-t-il, en croire nos pères, lorsqu'ils assurent » que le monde est gouverné par une Intelligence >> suprême et remplie de sagesse. S'éloigner de leur >> sentiment, ce seroit s'exposer à un grand dan» ger (4)

(1) Chap. XXIX.

(2) ὦ Σόλων, Σόλων, Ἕλληνες ἀεὶ παῖδες ἐστὲ, γέρων δὲ Ελλην οὐκ ἔστιν... Νέοι ἐστὲ, τὰς ψυχὰς πάντες. Οὐδεμίαν γὰρ ἐν αὐταῖς ἔχετε, δι' ἀρχαίαν ἀκοὴν, παλαιὰν δόξαν, οὐδὲ μάθημα χρόνῳ πολιόν οὐδὲν. Plat, Timæ., Oper. tom. IX, p. 290, 291. Edil. Bipont.

(3) Οἱ μὲν παλαιοὶ, κρείττονες ἡμῶν, καὶ ἐγγυτέρω οἰκοῦντες, ταύτην pňuny πapédocav. Prisci, nobis præstantiores, diisque propinquiores, hæc nobis oracula tradiderunt. Platon, Phileb,, Oper. tom. IV, pag. 219, edit. Bipont.

(4) NÓτEрOY τα ŠÚμπavta, x. 7. 2. Utrum, ô Protarche, dicendum est, universum hoc agi ab irrationali quâdam temerariâque et fortuitå potestate? an contrà, quemadmodùm majores nostri senserunt,

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