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ni les vertus, ni le présent, ni l'avenir, ni la force, ni ce qu'il y a de plus haut, ni ce qu'il y a de plus profond, ni aucune créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est en Jésus-Christ notre Seigneur (1). »

Nous avons vu ce qu'il a fait pour justifier l'homme, pour réparer la nature dégradée. Mais sa mission n'est pas épuisée par ces immenses bienfaits: il devoit encore fonder son Église contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront point (2); et cette société divine devoit à son tour servir de modèle, et communiquer sa force et sa vie aux sociétés purement humaines qui s'établiroient parmi les chrétiens. JésusChrist est roi, il l'a dit lui-même (3), et son royaume est dans ce monde, quoiqu'il ne soit pas du monde (4), parce que tout ce qui est du monde est convoitise de la

(1) Quis ergo nos separabit à charitate Christi? tribulatio? an angustia? an fames? an nuditas? an periculum, an persecutio? an gladius?... Sed in his omnibus superamus propter eum qui dilexit nos. Certus sum enim, quia neque mors, neque vita, neque angeli, neque principatus, neque virtutes, neque instantia, neque futura, neque fortitudo, neque altitudo, neque profundum, neque creatura alia poterit nos separare à charitate Dei, quæ est in Christo Jesu Domino nostro. Ep. ad Rom., VIII, 35 et seq.

(2) Portæ inferi non prævalebunt adversùs eam. Matth., XXI, 18. (3) Dixit ei Pilatus : Ergo rex es tu ? Respondit Jesus : Tu dicis, quia rex sum ego. Joan., XVIII, 37.

(4) Non ait, Regnum meum non est in hoc mundo; sed, non est de hoc mundo. Et cùm hoc probaret dicens: Si ex hoc mundo esset regnum meum, ministri mei utiquè decertarent, ut non traderer Judæis; non ait, Nunc autem regnum meum non est hic; sed non est hînc. Hic est enim regnum ejus usque in finem sæculi. §. Aug. in Joan. evangel. Tract. CXV, n. 2. Oper. part. II, tom. III, col. 792.

chair, et convoitise des yeux, et orgueil de la vie (1). A l'empire du monde, qui appartient à l'esprit mauvais (2), il a opposé un autre empire, qui est l'éternelle cité de Dieu. Moïse avoit annoncé qu'il seroit législateur comme lui; mais la loi mosaïque, particulière au peuple juif, n'étoit que la figure de la loi universelle du Messie, loi parfaite qui règle tout l'homme, ses pensées, ses sentimens, ses actions, et qu'une autorité également parfaite conserve et promulgue perpétuellement. Le pouvoir qu'il avoit reçu de son Père, il le transmit à ses apôtres, et principalement au premier d'entre eux, pour enseigner les nations (3), pour les unir dans la même foi, dans le même amour, et pour conduire en son nom tous ceux qui croiroient en lui, promettant d'être jusqu'à la fin des siècles (4) avec les pasteurs qu'il chargeoit de continuer sa mission (5). C'est lui qui parle, qui instruit, qui commande par leur bouche; et, sous l'autorité souveraine du chef qui, dans la plénitude de sa puissance, représente l'immortelle royauté du Christ, sa loi prêchée en tous lieux multiplie les fruits de la Rédemption, en

(1) Joan. I Ep., II, 16.

(2) Mundus totus in maligno positus est. Ibid., V, 19.

(3) Erat docens eos sicut potestatem habens, et non sicut scribæ eorum et pharisæi. Matth., VII, 29.—Et stupebant in doctrinâ ejus, quía in potestate erat sermo ipsius. Luc., IV, 32. Hæc loquere, et

exhortare, et argue cum omni imperio. Ep. ad Tit., II, 15. (4) Data est mihi omnis potestas in cœlo et in terrâ. Euntes ergo docete omnes gentes... Et ecce ego vobiscum sum omnibus diebus, usque ad consummationem sæculi. Matth., XXVIII, 18, 19 et 20. (5) Sicut misit me Pater, et ego mitto vos. Joan., XX, 21.

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propageant sur la terre le règne de l'ordre et de la vérité.

Unis ainsi dans une société dont la durée sera éternelle, et où l'enseignement de Jésus-Christ se perpétue sans altération, les hommes remontent par l'obéissance à l'état de perfection dont ils étoient déchus. La foi élève leur raison à une hauteur infinie, puisqu'elle leur donne de Dieu la même idée qu'il a de lui-même; et en l'aimant d'un amour sans bornes (1), leur cœur se purifie et devient digne de le posséder.

Mais Jésus-Christ n'est pas seulement législateur et roi, il est encore pontife; et comme pontife il achève de sanctifier par un culte parfait la société qu'il a établie. Le sacrifice qui a sauvé le monde, se renouvelle sur l'autel d'une manière non sanglante et manifeste perpétuellement la sainteté de Dieu, sa justice et sa miséricorde. Toujours vivant pour intercéder en notre faveur, le souverain prêtre selon l'ordre de Melchisedech (2) s'offre pour nous à son Père, et nous offre avec lui. Sa grâce, en aidant notre volonté, en l'inclinant au bien comme la nature corrompue l'incline au mal, nous rend véritablement libres d'obéir à ses préceptes, et de concourir ainsi à notre régénération. Il fait descendre en nous l'Esprit sanctificateur, qui nous éclaire intérieurement, nous fortifie, nous console; et de même que, dans l'ordre général, la vérité nous est donnée, et le Verbe, qui

(1) Modus amandi Deum, sine modo amare. S. Bernard. (2) Ep. ad Hebr., VII, 25; et VI, 20.

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est notre lumière, s'unit à nous par un moyen extérieur et sensible, ou par la parole; la grâce aussi nous est donnée; et l'Esprit saint, qui est notre amour (1), s'unit à nous par un moyen extérieur et sensible, ou par les sacremens. « Il vient au secours de notre foiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même demande pour nous avec des gémissemens ineffables. Et celui qui scrute les cœurs sait ce que demande l'Esprit, parce qu'il demande selon Dieu pour les saints (2), les saints (2), » En priant pour nous, il nous apprend à prier (3), à adorer; et nos adorations, nos prières, ne forment avec celles de l'Église qu'une même prière, une même adoration, qui reçoit de Jésus-Christ tout son prix. « C'est par lui que nous avons accès près du Père, que nous devenons ses serviteurs et les concitoyens des élus; c'est par lui et en lui que la société qu'il a fondée croît en un temple saint consacré au Seigneur (4). » Présent au milieu de nous, présent en chacun de nous, par

(1) Charitas Dei diffusa est in cordibus nostris per Spiritum sanctum qui datus est nobis. Ep. ad Rom., V, 5.

(2) Similiter autem et Spiritus adjuvat infirmitatem nostram, nam quid oremus, sicut oportet, nescimus: sed ipse Spiritus postulat pro nobis gemitibus inenarrabilibus. Qui autem scrutatur corda, scit quid desideret Spiritas; quia secundùm Deum postulat pro sanctis. Ibid., VIII, 26, 27.

(3) Accepistis Spiritum adoptionis filiorum, in quo clamamus Abba (Pater). Ibid., 15.

(4) Per ipsum habemus accessum ambo in uno spiritu ad Patrem. Ergo jam non estis hospites, et advenæ; sed estis cives sanctorum, et Domestici Dei... In quo omnis ædificatio constructa crescit in templum sanctum in domino. Ep. ad Ephes., II, 18, 19 et 21.

le sacrement de son corps et de son sang, il divinise notre culte, il donne à notre obéissance, à nos hommages, quelque chose d'infini; il est en nous, et nous sommes en lui; son sacrifice est notre sacrifice, ses mérites sont nos mérites, et sa gloire aussi sera notre gloire, si nous persévérons jusqu'à la fin (1) dans cette union qui fait de nous les héritiers de Dieu et les cohéritiers de son Fils (2).

Voilà ce que nous devons à Jésus-Christ; voilà comment il a, par sa mort, expié nos crimes, comment il répare notre nature par sa grâce, et nous rétablit dans l'héritage que nous avions perdu en Adam? A moins de renverser la base de la raison, il faut nécessairement le reconnoître pour notre Sauveur; et rien ne sera prouvé si sa mission ne l'est pas.

La chute originelle de l'homme dégradé fut toujours une croyance du genre humain, donc la dégradation de l'homme est certaine.

› Sa Rédemption future par un homme-Dieu a été pendant quatre mille ans un dogme du genre humain, donc il est certain que cette Rédemption a dû s'effec

tuer.

Le christianisme est la seule religion qui nous ap prenne que cette Rédemption s'est effectuée, donc le christianisme est la seule vraie religion.

22.

(1) Qui perseveraverit usque in finem, hic salvus erit. Matth., X,

(2) Hæredes quidem Dei, cohæredes autem Christi. Ep. ad Rom., VIII, 17.

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