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qu'elle s'opéra sans aucun intermédiaire par la vertu même qui étoit en lui.

Les prophètes avoient annoncé que le Christ ressusciteroit (1), qu'il ressusciteroit le troisième jour (2), et Jésus-Christ lui-même l'avoit prédit plusieurs fois à ses disciples, en les préparant à sa passion (3). Mais, soit que cette prédiction eût fait dans leur esprit une impression peu profonde, soit que la mort de Jésus et la frayeur qu'ils éprouvèrent eussent troublé leur foi, ils parurent avoir alors entièrement perdu l'espérance. Leur foiblesse, que Dieu permettoit, devoit, selon ses desseins, ajouter une nouvelle force aux preuves de la résurrection glorieuse de son Fils.

Considérons-en sérieusement les principales circonstances. Le Sauveur, épuisé déjà par les tourmens qu'il a subis, est attaché à la croix et y demeure. exposé aux outrages d'une multitude furieuse. Pendant ce temps-là son sang couloit sur le genre humain, et le mystère du salut s'accomplissoit : Jésus expire à la vue de tout le peuple, à la vue des

résurrection de Jésus-Christ, examinés et jugés selon les règles du barreau, par Sherlock, 1 vol. in-12. Observation sur l'hist. et sur les preuves de la résurrection de Jésus Christ; par Gilbert West, 1 vol. in-12. An illustration of the general evidence establishing the reality of Christ's resurrection; by George Cook, 1 vol. in-8°.

(1) Ps., LX, 9, 11 et 12; XV, 10.

(2) Ose., VI, 3.

(3) Matth., XVI, 21; XVII, 22. Marc.; X, 34. Luc., IX, 22; XVIII, 33; XXIV, 7.

soldats romains qui le gardoient, afin que sa mort ne pût pas offrir le moindre sujet de doute; et la nature elle-même voulut, en quelque sorte, l'attester par son deuil, par les ténèbres miraculeuses dont elle se couvrit, et qui frappèrent les païens mêmes (1). Témoins de ce prodige et de plusieurs autres que les Juifs avouent (2), le centurion et ses soldats, saisis de terreur, s'écrièrent: Celui-ci étoit véritablement le Fils de Dieu (3).

Afin de hâter la mort des malfaiteurs qui avoient été crucifiés avec Jésus-Christ, on leur brise les jambes; mais Jésus avoit déjà terminé son sacrifice, et il

(1) Tertull. Apolog., cap. XXI.

(2) Talmud, Tractat. de fest. Expiat.-Joseph. de Bello Jud., lib. VI, cap. XII ; al. lib. VI, cap. V. Vid. et. Tacit., Hist., lib. V, cap. XIII.

(3) Jesus autem iterum clamans voce magnâ emisit spiritum. Etecce volum templi scissum est în duas partes à summo usque deorsum, et terra mota est, et petræ scissæ sunt, et monumenta aperta sunt, et multa corpora sanctorum, qui dormierant, surrexerunt. Et exeuntes de monumentis post resurrectionem ejus, venerunt in sanctam civitatem, apparuerunt multis. Centurio autem, et qui cum eo erant, custodientes Jesum, viso terræ motu et his quæ fiebant, timuerunt valdè dicentes: Verè filius Dei erat iste, Matth., XXVII, 50 seqq.Le tromblement de terre, dit Bergier (Traité de la vraie religion, t. IX, c. IV, § 12, p. 137), est encore attesté par un monument irrécusable, par la manière dont le rocher du Calvaire est fendu. Des voyageurs et des historiens très instruits, Millar, Fleming, Maundrell, Shaw et d'autres attestent que ce rocher n'est point fendu naturellement, selon les veines de la pierre, mais d'une manière évidemment surnaturelle (Rep, crit., tom. I, p. 547 — Fleming, Christology, vol. I, p. 97).—« Si je voulois nier, dit S. Cyrille de Jéru- ‹ » salem, que Jésus ait été crucifié, cette montagne de Golgotha, sur ⚫ laquelle nous sommes maintenaut rassemblés, me l'apprendroit. » Cat., XIII.

étoit écrit qu'on ne romproit aucun de ses os (1). Pour qu'une autre prophétie (2) fût accomplie, on lui perce le côté avec une lance, et il en sort du sang et de l'eau. Sur le soir, on le descend de la croix. Joseph d'Arimathie et Nicodème, car les apôtres s'étoient enfuis, enveloppent son corps de parfums, de bandelettes et d'un linceul; ils le déposent dans un sépulcre creusé dans le roc, et ils en ferment l'entrée avec une grande pierre (3).

Cependant les princes des prêtres et les pharisiens vont trouver Pilate et lui disent : « Nous nous sommes souvenus que ce séducteur, pendant qu'il vivoit, a dit: Je ressusciterai après trois jours. Commandez donc qu'on garde le sépulcre jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent peut-être l'enlever, et ne disent au peuple : Il a ressuscité d'entre les morts; et cette dernière erreur sera pire que la première. Pilate leur dit: Vous avez des gardes; allez, et gardez-le comme vous l'entendrez. Ceux-ci donc, s'en allant, mirent des gardes au sépulcre, et en scellèrent la pierre (4). »

Que de précautions contre des hommes que la crainte avoit dispersés! Les apôtres, oubliant les promesses

(1) Os non comminuetis ex eo. Joan., XIX, 36. Exod., XII, 46. Numer., IX, 12.-L'agneau de la Pâque des Juifs étoit la figure de l'agneau immolé pour nous, et qui Ote le péché du monde.

10.

(2) Videbunt in quem transfixerunt. Joan., ibid., 37. Zachar., XII,

(3) Joan., XIX, 32 et seq. Matth., XXVII, 57 seqq.

(4) Matth., ibid., 63 seq.

de leur Maître, étoient retournés à leurs barques et à leurs filets. Le christianisme à peine né sembloit détruit; et la croix, qui devoit vaincre le monde n'inspiroit que de l'effroi à ceux que Dieu avoit choisis pour la porter aux nations.

Les disciples de Jésus étoient si loin de songer à enlever son corps, que, n'osant pas même approcher de son tombeau pour rendre à celui qui les avoit tant aimés les derniers devoirs, ils abandonnèrent ce soin sacré à trois femmes moins timides qu'eux (1). Mais les précautions prises par les prêtres et les pharisiens étoient nécessaires pour prévenir à jamais le soupçon de l'enlèvement, et les Juifs furent chargés de constater le miracle qui achevoit leur condamnation.

Les saintes femmes ignoroient même qu'on eût embaumé le corps de Jésus; elles venoient avec l'intention de remplir ce triste office, et de donner au Fils de l'homme cette dernière marque de tendresse et de respect (2). Elles n'avoient ni d'autre dessein, ni d'autre espérance: tant l'idée de la résurrection de Jésus étoit éloignée de l'esprit de ceux même qui lui étoient restés le plus fidèles !

En arrivant au sépulcre, Marie et ses compagnes le trouvent ouvert; elles trouvent ce tombeau glorieux qu'avoit prédit le prophète (3). Le mystère de la résurrection s'étoit accompli. Alors la terre avoit tremblé, un ange du Seigneur étoit descendu, il avoit ôté

(1) Marc. XVI, 1. Luc., XXIV, 1.

(2) Luc., XXIII, 56; XXIV, 1.

(3) Is., XI, 10.

TOME 4.

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la pierre qui fermoit l'entrée du sépulcre; son visage brilloit comme la foudre, ses vêtemens étoient blancs comme la neige: à son aspect, les gardes épouvantés avoient pris la fuite (1).

Marie court avertir de ce qu'elle a vu, Simon Pierre et le disciple que Jésus aimoit. « Ils ont enlevé le Sei›› gneur du sépulcre, et je ne sais où ils l'ont mis (2). » Les deux apôtres se hâtent d'aller vérifier le rapport de Marie. Ils voient les linges et les bandelettes posées dans la grotte, et le suaire qui couvroit le visage de Jésus replié dans un lieu à part. Après s'être convaincus par leurs yeux de la vérité de ce que leur avoit dit la sainte femme, ils s'en retournèrent; et saint Jean lui-même nous apprend qu'ils ne pensoient point encore à la résurrection (3).

Dans sa douleur inquiète, Marie revient au tombeau de Jésus; debout à l'entrée, elle pleuroit. Mais voilà que deux anges s'offrent à ses regards (4). « Ne » craignez point, lui dit un des envoyés célestes; >> vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié, >> il n'est pas ici : il est ressuscité comme il l'avoit dit. >> Voilà le lieu où ils l'avoient mis. Mais allez, dites » à ses disciples et à Pierre qu'il vous a précédés >> dans la Galilée; là vous le verrez, comme il yous >> l'a dit (5). »

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(1) Matth., XXVIII, 2 seqq.

(2) Tulerunt Dominum de monumento, et nescimus ubi posuerunt eum. Joan., XX, 2.

(3) Ibid., 3 seqq.

(4) Ibid., 11 et 12.

(5) Matth., XXVIII, 5 seqq. Marc. XVI, 6 seqq.

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