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breux? Nous vous montrons un témoignage universel. Que pouvez-vous donc demander encore, que pouvez-vous désirer? y a-t-il quelque chose au-delà de tout? Si vous rejetez cet immense témoignage des peuples et des siècles, soyez sincères; ne dites plus : « Qu'on nous donne des preuves; » dites: « Qu'on cesse de nous en donner; nous avons résolu de n'en admettre aucune, et nous ne voulons pas même les écouter. >>

Que la folie de l'incrédule est étonnante! mais en même temps, qu'elle est criminelle! et qu'il est aisé de comprendre comment, au jour terrible où tout sera révélé, Dieu justifiera sa parole, et comment il vaincra dans son jugement(1)! Les âmes perdues passeront devant lui en s'accusant elles-mêmes, et, murmurant l'hymne de l'enfer, elles s'en iront, guidées par le désespoir et les ténèbres, là où l'éternel orgueil enfante l'éternelle douleur !

Et que

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que les déistes qui nient les faits de l'Évangile, ne pensent pas être en cela d'accord même avec tous leurs chefs. Rousseau appelle les évangélistes des auteurs véridiques (2); il n'établit aucun doute sur le fond de tous les faits (3): il lui est impossible de renoncer au bon sens jusqu'à ce point. «< Dirons-nous » que l'histoire de l'Évangile est inventée à plaisir, >> ce n'est pas ainsi qu'on invente; et les faits de So

(1) Ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cùm judicaris. Ps., L, 6.

(2) Lettres écrites de la Montagne, p. 116.

(3) Ibid., p. 115.

>> crate, dont personne ne doute, sont moins attestés >> que ceux de Jésus-Christ. Au fond, c'est reculer la » difficulté sans la détruire: il seroit plus inconce>> vable que plusieurs hommes d'accord eussent fabri» qué ce livre, qu'il ne l'est qu'un seul en ait fourni >> le sujet; et l'Évangile a des caractères de vérité si » grands, si frappans, si parfaitement inimitables, » que l'inventeur en seroit plus étonnant que le hé>> ros (1). »

La vérité des faits évangéliques étant établie,' voyons si l'on peut s'assurer que les miracles de JésusChrist et des apôtres fussent de vrais miracles, des exceptions réelles aux lois de la nature.

:

Guérir toutes les maladies en prononçant quelques paroles, ou par un simple acte de la volonté; multiplier un petit nombre de pains pour nourrir toute une multitude, marcher sur la mer, ressusciter des morts voilà les principaux miracles du Sauveur. Il avoit promis à ses disciples qu'ils en opéreroient de semblables et de plus grands encore (2), et nous voyons dans le livre des Actes l'accomplissement de sa promesse. L'ombre seule de saint Pierre guérissoit, en passant sur eux, les malades qu'on apportoit sur des lits dans les places publiques (3). L'histoire des

(1) Emile, lib. IV, tom. III, p. 43.

(2) Amen, amen dico vobis, qui credit in me, opera quæ ego facio, et ipse faciet, et majora horum faciet. Joan., XIV, 12.

(3) Ità ut in plateas ejicerent infirmos, et ponerent in lectulis ac grabatis, ut, veniente Petro, saltem umbra illius obumbraret quem quam illorum, et liberarentur ab infirmitatibus suis. Act., V, 15.

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apôtres est remplie de leurs œuvres miraculeuses, accomplies, comme celles de leur Maître, à la face du soleil, en présence de nombreux témoins, dans les circonstances les plus imprévues, et où il étoit le moins possible de surprendre la crédulité.

Nous avons déjà fait remarquer que Jésus-Christ proposoit ses miracles en preuve de sa mission. Ce fut aussi sur son premier miracle que ses disciples crurent en lui (1). Peu de temps après, comme il étoit à Jérusalem, au temps de la Pâque, c'est-à-dire quand presque tous les Juifs s'y rassembloient pour assister, selon la loi, à cette sainte solennité, beaucoup d'entre eux crurent en son nom, en voyant les prodiges qu'il faisoit (2).

Voilà donc ceux qui vivoient familièrement avec Jésus, qui pouvoient l'observer à tous les instans, examiner ses œuvres en mille occasions diverses, les voilà convaincus, eux et beaucoup d'autres Juifs (3), de la réalité de ses miracles. Tout le peuple et les étrangers mêmes partagent leur persuasion. Une

Vid. et. S. August, in Joan, evangel. Tract. LXXII, n. 1. Oper. tom, III, part. II, col. 686.

(1). Hoc fecit initium signorum Jesu in Cana Galilææ ; et manifestavit gloriam suam, et crediderunt in eum discipuli ejus. Ibid.,

11.

(2) Cùm autem esset Jerosolymis in Paschâ in die festo, multi crediderunt in nomine ejus, videntes signa ejus quæ faciebat. Joan., HI, 23.

(3) Illi ergo homines cùm vidissent quod Jesus fecerat signum, dicebant : Quia hic est verè propheta, qui venturus est in mundum. Id., VI, 14.

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femme chananéenne (1), un officier romain (2), demandent à Jésus la guérison, l'une de sa fille, l'autre de son serviteur, et tous deux ils l'obtiennent. Le bruit de ses prodiges s'étend au loin, de toutes parts on accourt pour les contempler; on se presse sur ses pas les infirmes, les estropiés, les aveugles l'investissent, en quelque sorte, et ne se retirent jamais sans avoir éprouvé les effets de sa puissance, inépui sable comme sa bonté, Chaque page de l'Évangile nous en offre quelque exemple touchant. Qui pourroit se rappeler sans être attendri cette pauvre femme, attaquée depuis douze années d'un flux de sang, qui s'approche de Jésus avec timidité pour toucher le bord de sa robe, disant : Si je touche seulement son vêlement, je serai guérie, et elle est guéric à l'heure même (3)?

Croyoit-il au pouvoir du Fils de l'homme, ce prince de la Synagogue qui disoit « Seigneur, ma fille >> vient de mourir ; mais venez, imposez votre main » sur elle, et elle vivra (4). » Sa fille en effet lui fut

(1) Matth,, XV, 22 seqq.

(2) Id., VIII, 5 seqq.; et Luc., VII, 2 seqq.-Ce miracle est un des plus frappans que Jésus-Christ ait opérés. Le fils de Dieu récompense la foi du centurion en guérissant son serviteur paralytique, qu'il n'a pu même amener à Jésus, parce qu'il ́est gisant à la maison, et tourmenté par de grandes souffrances : Puer meus jacet in domo paralyticus, et malè torquetur. Je voudrois bien qu'on m'apprit par quelle loi de la nature Jésus-Christ agissoit instantanément à distance sur un homme malade, et quelle est l'efficace de guérison naturellement attachée à ces paroles : Qu'il vous soit fait comme vous avez cru: Sicut credidisti, fiat tibi, (3) Matth., IX, 20 seqq.

(4) Ibid., 18 seqq

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rendue; mais d'où venoit la confiance si entière, la foi si vive que cet homme avoit en Jésus?

On le suivoit à la trace de ses bienfaits (1). Après avoir guéri le serviteur du centurion, « il s'en alloit >> en une ville appelée Naïm; et ses disciples alloient » avec lui, et une troupe nombreuse. Or, comme il >> approchoit de la porte de la ville, voilà qu'on em>> portoit mort un fils unique de sa mère, et celle-ci >>> étoit veuve; et une grande foule l'accompagnoit. » le Seigneur l'ayant vue, il fut ému de pitié sur » elle et il lui dit : Ne pleurez point. Et il s'appro» cha, et toucha le cercueil (ceux qui le portoient » s'arrêtèrent), et il dit: Jeune homme, je te le >> commande, lève-toi. Et celui qui étoit mort se leva >> sur son séant, et il commença à parler. Et Jésus >> le donna à sa mère (2). »

Qu'ajouter à ce récit d'une simplicité si divine? Qu'ajouter à celui de la résurrection de Lazare enfermé depuis quatre jours dans le tombeau, et déjà en proie à la corruption? « On ôta donc la pierre; » et Jésus ayant levé les yeux en haut, dit: Mon

(1) Pertransiit benefaciendo et sanando omnes..... quoniam Deus erat cum illo. Act., X, 38.

(2) Deinceps ibat in civitatem, quæ vocatur Naim: et ibant cum eo discipuli ejus, et turba copiosa. Cùm autem appropinquaret portæ civitatis, ecce defunctus efferebatur filius unicus matri suæ : et hæc vidua erat; et turba civitatis multa cum illà. Quam cùm vidisset Dominus, misericordià motus super eam, dixit illi: Noli flere. Et accessit, et tetigit loculum (hi autem qui portabant, steterunt), et ait: Adolescens, tibi dico, surge. Et resedit qui erat mortuus, et cœpit loqui. Et dedit illum matri suæ. Luc., VIII, 11 seqq.

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