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Isaïe (1), Jérémie (2), Ézéchiel (3), Daniel (4), Osée (5), nous apprennent que cette alliance nouvelle, cette loi que le prophète distingue clairement de celle promulguée par Moïse, doit être universelle et perpétuelle, qu'elle s'étendra à tous les lieux et à tous les temps. Et voici qu'annonçant de nouveau l'Ange de l'alliance (6), Dieu lui-même déclare que cet envoyé, ce législateur céleste, est le Sauveur promis dès le commencement. « Prête l'oreille, ô mon peuple; » écoute-moi, ô ma tribu : la loi sortira de moi, et >>mon jugement reposera dans la lumière sur tous les

peuples. Mon Juste est proche, mon Sauveur est » sorti (7). » Et, afin qu'on ne se méprenne point sur le sens de ces paroles, comme aussi pour fortifier le courage des vrais croyans quand le Christ paroîtra, Dieu insiste encore : « Écoutez-moi, vous qui savez » qui est le Juste; mo peuple, qui avez ma loi dans

cerem eos de terrâ Ægypti ; pactum, quod irritum fecerunt, et ego dominatus sum eorum, dicit Dominus. Sed hoc erit pactum, quod feriam cum domo Israël, post dies illos, dicit Dominus: Dabo legem meam in visceribus eorum, et in corde eorum scribam eam; et ero eis in Deum, et ipsi erunt mihi in populum. Jerem., XXXI, 31, 32 et 33.

(1) Is., XLII, 6, 7; XLIX, 8 et 9; LI, 6 et 7; LV, 3 et 4; LXI, 8 et 9.

(2) Jerem., XXXII. 40; L, 5.

(3) Ezech., XVI, 60, 61 et 62.

(4) Daniel., II, 44.

(5) Ose., LXI, 8, 9.

(6) Malach., III, 1. Zachar., IX, 11.

(7) Attendite ad me, popule meus, et, tribus mea, me audite; quia lex à me exiet, et judicium meum in lucem populorum requiescet. Propè est Justus meus, egressus est Salvator meus. Is., LI, 4, 5.

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» votre cœur, ne craignez point l'opprobre des hom» mes, et ne redoutez point leurs blasphèmes : » comme le ver dévore un vêtement, ils seront ainsi » dévorés. Mais mon salut sera éternel, et ma justice » subsistera de générations en générations (1), »

Les îles attendront la loi (2) du Sauveur. Tous les peuples viendront, disant: Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob, parce que la loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur de Jérusalem (3).

Outre les titres par lesquels nous venons de voir le Messie designé, il est appelé encore Prêtre (4), Pasteur (5), Juge (6), Prince (7), Roi (8), Doc

(1) Audite me, qui scitis Justum, populus meus, lex mea in corde eorum : nolite timere opprobrium hominum, et blasphemias eorum ne metuatis. Sicut enim vestimentum, sic comedet eos vermis; et sicut lanam, sic devorabit eos tinea salus autem mea in sempiternum erit, et justitia mea in generationes generationum. Is., LI, 7, 8.

(2) Legem ejus insulæ exspectabunt. Id., IV, 4.

(3) Ibunt populi multi et dicent: Ascendamus ad montem Domini, et ad domum Dei Jacob..., quia de Sion exibit lex, et verbum Domini de Jerusalem. Id., II, 3. Mich., IV, 2.

(4) Juravit Dominus, et non pœnitebit eum: Tu es Sacerdos in æternum secundum ordinem Melchisedech. Ps., CIX, 4. Ecce Vir, Oriens nomen ejus... Et ipse extruet templum Domino... et erit Sacerdos super solio suo. Zachar., VI, 12, 13.

(5) Et suscitabo super eas Pastorem unum, qui pascat eas........ Ipse pascet eas, et ipse erit eis in pastorem. Ezech., XXXIV, 23. (6) Egredietur virga de rádice Jesse... Judicabit in justiciâ pauperes, et arguet in æquitate pro mansuetis terræ et percutiet terram virga oris sui, et spiritu labiorum suorum interficiet impium. Is., XI, 1, 4.

(7) Id., IX, 7,

(8) Ego autem constitutus sum Rex ab eo super Sion montem sanetum ejus, prædicans præceptum ejus. Ps., II, 6. - Ecce dies ve

teur (1), l'Agneau dominateur du monde, qui régnera dans la miséricorde et la vérité (2), la véritable hostie de propitiation (3); et cet agneau, cette hostie, c'est le Fils même de Dieu, engendré avant tous les temps (4). Son nom sera éternel: avant que le soleil fût, son nom étoit le Fils; toutes les nations seront bénies en lui, et elles le loueront (5).

niunt, dixit Dominus, et suscitabo David germen justum : et regnabit Rex, et sapiens erit, et faciet judicium et justitiam in terrâ. Jer., XXIII, 5. Exulta satis, filia Sion; jubila, filia Jerusalem : ecce Rex tuus veniet tibi justus et Salvator. Zachar., IX, 9.

(1) Filii Sion, exultate, et lætamini in Domino Deo vestro; quia dedit vobis Doctorem justitiæ. Jael., II, 23.

(2) Emitte agnum, Domine, Dominatorem terræ... Et præparabitur in misericordiâ solium, et sedebit super illud in veritate. Is., XVI, 1, 5.

(3) Sacrificium et oblationem noluisti aures autem perfecisti mihi. Holocaustum et pro peccato non postulâsti; tunc dixi: Ecce venio. In capite libri scriptum est de me, ut facerem voluntatem tuam. Deus meus voluit, et legem tuam in medio cordis mei. Ps., XXIX, 8, 9.

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(4) Dieu et son fils parlent alternativement dans le même psaume deuxième. « J'ai établi mon roi sur Sion, ma montagne sainte. >> Le fils reprend : « Je rapporterai le décret même : (pi-, ipsum » statutum). Jehovah m'a dit : Tu es mon fils; je t'ai engendré au»jourd'hui demande-moi, et je te donnerai les nations pour hé» ritage, et pour possession les extrémités de la terre. Ps., II, 6, 7 et 8.

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(5) Ps., LXXI, 17, selon l'hébreu. Le mot ? veut dire fils, de la racine "', qui signifie juvenescebat. C'est ainsi que le Talmud explique ce passage (Talm. Pesach, p. 59; et Nedar, p. 39). Les anciens Juifs croyoient que le Messie devoit être le Verbe de Dieu (Philon. de Profug.). Le livre Zohar appelle le Messie le Verbe élevé, le Verbe exallé, le Prince de la face, ou le Prince de la présence divine. La paraphrase chaldaïque d'Onkelos sur la Genèse, dit que Dieu créa les cieux, etc., par le Verbe. La plu

Mais est-il le fils de Dieu seulement par adoption, comme l'ont rêvé quelques sectaires dans le sein même du christianisme? Prophètes de l'ancienne loi, ne confondrez-vous point ces impies? « Les jours vien» nent, dit le Seigneur; et je susciterai le Juste, le

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ralité des personnes en Dieu, marquée clairement en plusieurs endroits de l'Ancien-Testament, l'est surtout d'une manière bien remarquable dans ce passage de Josué : Dixitque Josue ad populum : Non poterilis servire Domino, quia enim Dii sancti ipse, NIT ' ', et Deus æmulator est (Jos., XXIV, 19). L'ancien livre Medras Tilim (in Ps. L.), expliquant ces paroles des fils de la tribu de Ruben et des tribus de Gad et de Manassės: Dieu, Dieu, Dieu connoit nos cœurs; il sait que nous croyons en lui (Jos., XXII, 22), attribue à la Trinité la création de l'univers et l'établissement de la Loi. Voici le passage traduit littéralement : Filii Ruben el filii Gad dixerunt: Deus, Deus, Dominus Deus, Deus Dominus, ipse novit ; quidnam viderunt ut hoc idem repeterent duabus vicibus? Dixerunt primo: Deus, Deus, Dominus, quia his creatus mundus; et deindè dixerunt, Deus: Deus, Dominus, quia in his quoque tribus data est Lex. La distinction des personnes divines et l'unité de nature est encore exprimée plus positivement dans le Zohar (in Genes. cap III, et in Deuter. cap. VI) par le fameux rabbin Siméon, fils de Jahai. Il assure que Rabi Ibba, un des plus anciens docteurs des Hébreux, qui vivoit au temps du second temple,expliquoit le verset 6 du VIe chapitre du Deutéronome en ces termes : «Ait Rabi Ibba: Hic est, audi, Israel, Deus qui » est principium omnium rerum, antiquus antiquorum, hortus radi» cum, et omnium rerum perfectio, et dicitur Pater: Deus Noster, » profunditas fluminum (vel claritas luminis), fons scientiarum, quæ » procedunt ab illo Patre, et Filius vocatur : Deus, hic ́est Spiritus » sanctus, qui à duobus procedit, et vocatur mensura vocis : Unus est » ut unum cum alio concludit, et colligit, neque enim alius ab alio » dividi potest (et proptereà ait) : Congrega, Israël, hunc Patrem, et » Filium, et Spiritum sanctum, eumque faç unam essentiam, unam» que substantiam, quia quicquid est in uno, et in alio, totus fuit, >> totus est, totusque erit. Hæc, ille (ait etiam ibi idem Rabi Simeon), » hoc arcanum Filii, non revelabitur unicuique quousque venerit Mes»sias, quia tunc, dicit Isaias, XI, 9, repleta erit terra scientiâ Dei. » 14

TOME 4.

>> germe de David....... et voici le nom qu'on lui don»> nera, Jehovah notre juste (1). »

Ainsi ce nom incommunicable (2), ce nom glorieux que Dieu ne donnera jamais à aucun autre (3), et qui lui appartient pendant toute l'éternité (4), lui-même il le donne au germe de David, dans lequel tous les anciens Juifs s'accordent à reconnoître le Messie (5), en même temps qu'ils avouent que ce Messie divin existoit avant tous les temps, qu'il n'a ni commencement ni fin, qu'avant la création du monde éternel il étoit avec son Père éternel (6). ·

A ces caractères, qui ne reconnoîtroit le Désiré des nations, le Saint qu'attendoit Confucius, et qu'on pourra, disoit-il, comparer à Dieu; le Docteur qui, selon Platon, devoit nous sauver, en nous instruisant

(1) Ecce dies veniunt, dicit Dominus, et suscitabo David germen justum..... et hoc nomen, quod vocabunt eum: Dominus (Jehovah) justus noster. Jerem., XXIII, 5, 6; et XXXIII, 15 et 16. (2) Les Juifs le reconnoissent expressément. Voyez Maimonides, More Nevochim, part. I, cap. LXI et LXII.

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(3) Ego Dominus (Jehovah), hoc est nomen meum : gloriam meam alteri non dabo. Is., XLII, 8.

(4) Hoc nomen mihi est in æternum. Exod., III, 15.

(5) L'auteur de la paraphrase chaldéenne, Onkelos, dit positivement (in Jerem. XXIII, 5; et XXXIII, 15): Suscitabo Davidi Messiam Regem Nostrum. Rabi Cahana assure que le Messie s'appelle Jehovah le Juste, conformément à ce que le Seigeur a annoncé par la bouche de son prophète Jérémie (Medras Tilim, c. I, 16.) Le même livre (in Ps. XXVIII) dit que les prophéties que nous venons de citer se rapportent au Rédempteur : Suscitabo Davidi Messiam Justum; et le même aveu se trouve dans l'ancien livre Jalcut.

(6) Rabi Barachias, un des Tanaïms ou rabbins de la Misna, cité par R. Moïses Hadarsin in Gen. c. XXXVII. — Zohar in Gen. cap. III. Medr. Til. in Is. cap. VII, 14 et aliàs.

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