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spiration du Pentateuque. La descente du Saint-Esprit sur les apôtres et les premiers disciples de Jésus-Christ, le don des langues qu'ils recurent, sont des faits identiques avec l'inspiration du Nouveau-Testament; car l'inspiration de l'auteur d'un livre, prouve l'inspiration du livre, ou plutôt c'est une seule et même chose.

Secondement, sans anticiper sur ce que nous dirons des prophéties, il est manifeste que l'Écriture contient des prédictions successives intimement liées à des dogmes universels, prédictions parmi lesquelles il y en a dont l'accomplissement ne peut être, pour tout homme sensé, l'objet du plus léger doute. On ne peut pas douter que le Messie ne soit annoncé dans l'Écriture, avec les circonstances de son avénement, de ses souffrances et de sa mort. On ne peut pas douter que le Messie ne soit venu, qu'il n'ait souffert et qu'il ne soit mort, comme l'avoient marqué les prophètes. On ne peut pas douter que la ruine prochaine de Jéru– salem ne soit prédite dans l'Évangile on ne peut pas douter davantage de l'accomplissement de cette próphétie. Or point de prophétie sans inspiration; donc les deux Testamens sont inspirés, en ce qu'ils contiennent de prophétique.

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Troisièmement, nous avons montré que le christianisme est l'ensemble de toutes les vérités et de toutes les lois que Dieu a révélées à l'homme, et qu'il étoit -impossible à l'homme de les connoître autrement que par une revélation divine (1). Ces lois et ces vérités (1) Voyez les chapitres XXI et XXXI.

sont renfermées dans l'Écriture (1). Ainsi l'atteste la société chrétienne, à qui l'on accordera sans doute de savoir quels sont les dogmes et les préceptes du christianisme. Les deux Testamens ne sont donc, dans leur partie dogmatique et morale, que la révélation divine; les deux Testamens contiennent donc la parole de l'auteur de la révélation, la parole de Dieu, parole écrite par ceux à qui la révélation a été faite immédiatement: donc les deux Testamens sont inspirés, au moins dans leur partie dogmatique et 'morale.

Mais, quatrièmement, les dogmes, les préceptes et les prophéties sont tellement mêlés à la narration des faits, dans le même livre, dans le même chapitre, dans le même verset; ils forment avec cette narration un tout dont chaque partie est tellement inséparable des autres, que si la narration même n'étoit pas inspirée, il faudroit fort souvent admettre l'inspiration 'dans la moitié d'une phrase, et la nier dans l'autre moitié ; chose absurde: donc les deux Testamens sont inspirés dans toutes leurs parties.

Cinquièmement enfin, l'inspiration de l'Écriture, 'est elle-même un dogme du christianisme; d'où il s'ensuit que, si on la nie, on renverse le christianisme, on nie la révélation, c'est-à-dire toutes les vérités, c'est-à-dire la raison humaine. Donc, encore une fois, l'Écriture a été inspirée de Dieu.

(1) On doit toujours entendre que, pour découvrir avec certitude ces lois et ces vérités dans l'Écriture, qui ne s'interprète pas ellemême, il est nécessaire qu'elle soit expliquée, d'après la tradition, par une autorité vivante et infaillible.

Et que de choses seroient sans cela inexplicables dans les livres saints! Comment concevroit-on cette perpétuelle unité d'enseignement parmi tant d'écrivains, dont plusieurs ont écrit à près de trois mille ans l'un de l'autre? Moïse, David, Isaïe, Malachie, nous donnent précisément la même idée de Dieu et de nos devoirs envers lui, nous annoncent le même Médiateur, tandis qu'on ne trouve pas deux philosophes, ⚫ même contemporains, qui, lorqu'ils parlent d'après leur seule raison, s'accordent sur ce qu'on doit penser de la Divinité, non plus que sur les préceptes fondamentaux de la morale. Comment se fait-il que les Évangiles, les Actes et les Epitres des apôtres ne forment ensemble et avec les livres de l'Ancien-Testament, qu'un corps de doctrine toujours la même depuis l'origine du monde (1)? Comment n'a-t-elle subi aucune modification, selon l'esprit des différens siècles, le génie particulier, et les opinions de chaque écrivain? Cette invariable uniformité est-elle dans la nature de l'homme? Et si l'Écriture n'est pas divine, de qui tient-elle ce caractère qui la sépare si visiblement de toutes les productions humaines, qui fait des pensées de tant d'hommes dispersés à de longues distances sur la route du temps, une seulé pensée, éternelle comme Dieu, immuable comme sa vérité, féconde comme son amour?

Jusque dans le langage de l'Écriture, son inspiration se manifeste. On pourroit dire des écrivains

(1) Voyez le chapitre XXV.

sacrés, ce que disoient de Jésus-Christ les émissaires des pharisiens: Nul homme ne parla jamais comme cet homme (1). On voit, en les lisant, que le doigt de Dieu a touché leurs lèvres. Quelle simplicité naïve dans les récits? quel charme de candeur et de vérité! quelle grâce ingénue! C'est la parole dans sa pureté et son innocence primitive. Et puis, quelle force! quelle profondeur! quelle richesse d'images! quels regards jetés jusqu'au fond de la nature humaine! Qui a mieux senti ses misères? qui a mieux connu sa grandeur? On entend des plaintes déchirantes sur le sort des enfans d'Adam, je ne sais quoi de funèbre enveloppe Jeurs destinées; un long gémissement, des cris d'angoisse saisissent l'âme de tristesse et d'une secrète terreur: Pourquoi la lumière a-t-elle été donnée au misérable, et la vie à ceux qui sont dans l'amertume du cœur? qui attendent la mort, et elle ne vient point (2)! Voilà l'homme tombé, l'homme qu'un crime antique tourmente intérieurement. Et tout-à-coup une voix d'espérance s'élève et domine cette voix de douleur. L'œil du prophète a découvert le salut dans l'avenir. Sion tressaille d'allégresse; elle relève sa tête couverte de cendre, et salue par des chants de joie, que l'univers entier redira, le Libérateur qui s'avance.

Tout ce qu'il y a de doux, de tendre, de terrible, de sublime, ne le cherchez point ailleurs que dans

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(1) Nunquam sic locutus est homo, sicut hic homo. Joan., VII,

(2) Quare misero data est lux, et vita his qui in amaritudine animæ sunt? qui exspectant mortem, et non venit. Job., III, 20.

l'Écriture. Ici c'est Rachel pleurant ses enfans sur la montagne; et elle ne veut point être consolée, parce qu'ils ne sont plus (1). Là c'est l'épouse céleste du vrai Salomon, qui soupire ses ineffables amours. ́ ́« Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui: il repose » entre les lis, jusqu'à ce que l'aurore se lève, et que » les ombres déclinent. Filles de Sion, sortez et voyez >> le roi Salomon le front ceint du diadème dont sa » mère le couronna au jour de ses fiançailles, et au >> jour de la joie de son cœur (2). ›

Ravis au-dessus du temps, les écrivains sacrés semblent le discerner à peine dans l'éternité que leur pensée habite. Ils voient l'univers comme Dieu luimême le voit. Il a déployé les cieux ainsi qu'une tente (3): vient-il à s'irriter, il les roule comme un livre, et toute l'armée du ciel tombe comme la feuille de la vigne et du figuier (4).

Si les cieux ressemblent à un pavillon qu'on dresse le matin, et qu'on enlève le soir; si le vent de la colère divine emporte toute la milice du ciel comme une feuille séchée, qu'est-ce donc que l'homme? Un esprit

(1) Vox in excelso audita est lamentationis, luctus, et fletus Rachel plorantis filios suos, et nolentis consolari super eis, quia non sunt. Jerem., XXXI, 15.

(2) Dilectus meus mihi, et ego illi, qui pascitur inter lilia, donec "aspiret dies, et inclinentur umbræ..... Egredimini et videte, filiæ Sion, regem Salomonem in diademate, quo coronavit illum mater sua in die desponsationis illius, et in die lætitiæ cordis ejus. Cant., II, 16, 17; III, 11.

(3) Extendens cœlum sicut pellem... Ps., CIII, 3.

(4) Complicabuntur, sicut liber, cœli : et omnis militia eorum defluet, sicut defluit folium de vineâ et de ficu. Is., XXXIV, 4.

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