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» pité du ciel où il avoit été créé, ne se peut plus re>> lever.... Dans l'inimitié éternelle entre toute la race » humaine et le Démon, nous apprenons que la vic>>toire nous sera donnée, puisqu'on nous y montre » une semence bénite par laquelle notre vainqueur >> devoit avoir la tête écrasée, c'est-à-dire devoit voir >> son orgueil dompté, et son empire abattu par toute >> la terre (1). >>

Cependant les hommes, en se multipliant, se corrompent de plus en plus, et s'abandonnent à tous les désirs de leur cœur. La science du mal fructifie; l'iniquité monte à son comble. Dieu ne reconnoît plus son image, et il se résout à venger sur le genre humain coupable l'outrage fait à sa sainteté. Les eaux du ciel et les flots de l'abîme couvrent la terre souillée, et engloutissent toutes les créatures vivantes. Une seule famille s'étoit préservée des désordres que punissoit la justice divine; elle échappe seule au déluge universel. Dieu la bénit au sortir de l'arche (2), et, pour rassurer les hommes contre la crainte d'une nouvelle inondation, il met son arc dans les nues pour leur être un signe perpétuel de sa promesse et de l'alliance qu'il fait avec eux (3). Noé et ses enfans re

(1) Bossuet; Disc. sur l'hist. univers., II part., ch. 1, p. 170 et 171. Ed. de Versailles.

(2) Genes., IX, 1.

(3) Štatuam pactum meum vobiscum, et nequaquam ultrà interficietur omnis caro aquis diluvii, neque erit deinceps diluvium dissipans terram. Dixitque Deus; Hoc signum fœderis quod do inter me et vos, et ad omnem animam viventem quæ est vobiscum in generationes sempiternas; arcum meum ponam in nubibus, et erit

peuplent la terre; il se dispersent après la division des langues (1), et fondent les premiers empires. L'âge des patriarches, parmi lesquels Abraham tient le premier rang à cause de sa vocation, dure jusqu'à Moïse, ou jusqu'à l'époque de la loi écrite donnée sur le mont Sina, l'an du monde 2513, selon le texte hébreu (2), ou 3943 selon le texte samaritain (3).

signum fœderis inter me et terram. Genes., IX, 11–13. — M. le comte de Stolberg observe que les anciens peuples regardoient l'arc en-ciel comme un signe sacré, « Man findet sehr deutliche spuren > von geheimnissvoller Bedeutung der Regenbogens bey den alten » Volkern. » Il trouve des traces de cette croyance dans la Perse, chez les Grecs et les Scandinaves. Homère dit expressément que Zeus a mis l'arc-en-ciel dans les nues pour être un signe aux hommes.

Τρεῖς, ἑκάτερθ ̓ ἵρισσιν ἐοικότες, ἄς τε Κρονίων
Εν νεφεῖ στήριξε, Τέρας μερόπων ἀνθρώπων.

Tres ab utrâque parte iridibus similes, quas utique Saturnins
In nube fixit, signum articulate loquentibus hominibus.

Iliad., XI, v. 27, 28. - Geschichte der Religion Jesu-Christi. Erster Theil., p. 64. Hamburg, 1811.

(1) Le souvenir de la tour de Babel et de la dispersion des hommes s'est conservé parmi les Chinois d'une manière très remarquable. On sait que ce peuple n'a point de caractères alphabétiques, mais qu'il représente les idées au moyen de signes dont le nombre s'élève jusqu'à plus de quatre-vingt mille. Or le signe d'une tour signifie s'en aller, se séparer, un fils qui quitte son père. Expliquez ce fait sans la tradition. - Vid. Stolberg, Geschichte der Relig. Jesu-Christi; funfte Beylage. Beleuchtung verschiedene spuren früher Ueberlieferung, etc. Erst. Th., p. 496. — Vid. et. Abyden. ap Eus. Præp. Evangel., lib. IX, p. 416. - Herodot., lib. I, cap. CXXII. Plat. in Politic. Et alib. ap Joseph, Antiq.,

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lib. I, cap. IV et V.

(2) 1491 ans avant J.-C.

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(3) 1850 ans avant J.-C. Voyez Pezron, l'Antiquité des temps rétabile, etc., p. 331.

Voilà ce que nous apprenons dans la Genèse; et les traditions de tous les peuples, leur chronologie certaine, l'état physique même du globe que nous habitons, rendent témoignage à la vérité de ce récit.

<< La nature, dit Cuvier, nous tient partout le >> même langage; partout elle nous dit que l'ordre >> actuel des choses ne remonte pas très haut, et, ce >> qui est bien remarquable, partout l'homme nous >> parle comme la nature, soit que nous consultions >> les vraies traditions des peuples, soit que nous exa>> minions leur état moral et politique, et le dévelop>>pement intellectuel qu'ils avoient atteint au moment » où commencent leurs monumens authenti» ques (1). »

Il n'est pas une science qui ne concoure à prouver l'exactitude, tous les jours mieux reconnue, des annales rédigées par Moïse (2). La géologie démontre l'existence du déluge, et s'accorde avec l'Écriture sur l'époque de cette grande catastrophe. La philosophie du dernier siècle ne parloit que de la prodigieuse antiquité des Égyptiens, des Chaldéens, des Indiens, des Chinois. Aujourd'hui les écoliers mêmes se moquent de cette antiquité chimérique, dont les Go

(1) Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, Disc. prélim.

(2) Voyez l'excellente Dissertation de Jaquelot sur l'Existence de Dieu. Il y prouve, entre autres choses, que la question de l'âge du monde avoit été discutée avec un soin extrême par les anciens, et que toutes leurs recherches, aussi nombreuses que variées, confir- ' ment l'exactitude de la chronologie mosaïque; tom. 1, chap. IV et suiv.

guet (1), les Fréret (2), les Bennettis (3), et d'autres savans du premier ordre (4), ont mis à découvert la fausseté. Plus on approfondit l'histoire de ces nations, plus on la voit se rapprocher, en ce qu'elle offre de certain, de la chronologie mosaïque. Celle des Indiens, que Voltaire y opposoit avec tant de hardiesse, ne remonte pas plus haut qu'Alexandre (5). Enfin l'on sait comment le fameux Zodiaque de Denderah, transporté à grands frais d'Égypte en France, semble n'y avoir paru que pour détruire les objections qu'en tiroit l'incrédulité (6).

(1) Origine des lois, des arts, des sciences, etc. Paris, 1778. (2) Chronologie chinoise, t. XI, XII, XIH et XIV des OEuvres complètes. Paris, 1796.

(3) Chronologia critica historiæ profanæ et sacræ in tomos VI tributa. Romæ, 1766.

(4) Bailly lui-même a ramené par des calculs très simples la chronologie des Egyptiens, des Chaldéens, des Indiens et des Chinois à la chronologie mosaïque. Voyez Hist. de l'astronomie ancienne, etc., p. 298 et suiv. Paris, 1781.

(5) « Le Maha-Barata des Indiens, ou prétendue grande his»toire, n'est qu'un poème; leurs Pouranas ne sont que des légen>> des; et l'on a beaucoup de peine, en les comparant avec les au>>teurs grecs et romains, à établir quelques lambeanx d'une espèce » de chronologie interrompue à chaque instant, et qui ne remonte » pas plus haut qu'Alexandre.

» Il est prouvé aujourd'hui que leurs tables astronomiques, d'où » l'on vouloit déduire leur extrème antiquité, ont été calculées en > rétrogradant; et l'on vient de reconnoître que leur Suria Sid» dhanta, qu'ils regardent comme leur plus ancien traité scienti>> fique d'astronomie, et qu'ils prétendent révélé depuis plus de » deux millions d'années, ne peut avoir été composé que depuis » environ 750 ans. » Cuvier; Recherches sur les ossemens fossiles, Disc. prélimin.

(6) Il est maintenant reconnu que des quatre fameux Zodiaques découverts en Égypte, aucun n'est antérieur à la domination ro

Mais nous avons encore, dans la tradition universelle, une preuve plus éclatante de la vérité des faits racontés par Moïse. Toute la terre en a conservé la mémoire. La création du monde, celle de l'homme fait à l'image de Dieu, son innocence et sa félicité primitive; la séduction de la femme par le serpent; l'homme à son tour séduit par la femme, sa chute, sa punition pour avoir mangé du fruit qu'il lui étoit défendu de toucher; les maux qu'entraîne bientôt sa désobéissance; enfin le déluge, et un seul juste sauvé des eaux avec sa famille telle fut, dans tous les temps, la croyance générale; et on doit y joindre l'attente d'un Envoyé céleste, qui vaincroit le serpent, et délivreroit le genre humain (1).

Maintenant, qu'on s'explique; veut-on rejeter le récit de Moïse: il faut rejeter en même temps la tradition du monde entier; il faut nier ce qu'attestent non pas quelques peuples, mais tous les peuples: il faut détruire, par conséquent, l'autorité du témoignage, et déclarer qu'il est impossible d'acquérir la certitude d'aucun fait, impossible même de le discuter, de juger à quel point il est ou n'est pas probable; car pour cela il seroit nécessaire de le comparer avec d'autres faits également incertains, et d'où l'on ne

(1) Les preuves de l'universalité de ces croyances se trouvent dans plusieurs ouvrages, auxquels nous renvoyons pour ne pas tomber dans des répétitions inutiles: Huet, Alnetan. Quæst., lib. II.— Faber, Hora mosaïcæ, vol. I, sect. I.— Maurice, Hist. of Hin dostan. Asiatic. Research. passim. Stolberg, Geschichte der Relig. Jesu-Christi. Erster Theil, p. 335 et seq. Hamburg, 1811.

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