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c'est lui qui lui mettra la couronne sur la tête et l'épée en main pour le rendre le libérateur de son peuple.

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<«< Voici ce que dit le Seigneur à Cyrus qui est «mon Christ, que j'ai pris par la main pour lui assujettir les nations, pour mettre les rois en fuite, << pour ouvrir devant lui toutes les portes, sans qu'au<«< cune lui soit fermée : Je marcherai devant vous: j'humilierai les grands de la terre: je briserai les portes d'airain et de bronze..... Je suis le Seigneur, « et il n'y en a point d'autre: il n'y a de Dieu que « moi. Je vous ai mis les armes à la main, et vous << ne m'avez point connu *.

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Dans un autre endroit il commande à Cyrus, roi des Perses, appelé pour lors Élamites, de partir avec les Mèdes: il donne les ordres pour le siège, et Babylone tombe. « Marche, Élam; Mède, assiège «< la ville. Enfin Babylone ne fera plus soupirer les «< autres **. » Qu'il vienne maintenant à mon ordre; qu'il s'unisse aux Mèdes; qu'il assiège une ville ennemie de mon culte et de mon peuple; qu'il m'obéisse sans me connaître; qu'il me suive les yeux fermés; qu'il exécute mes volontés sans être ni de mon conseil, ni dans ma confiance, et qu'il apprenne

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Hæc dicit Dominus Christo meo Cyro, cujus apprehendi dexteram, ut subjiciam ante faciem ejus gentes, et dorsa regum vertam, et aperiam coràm eo januas, et portæ non claudentur. Ego ante te ibo, et gloriosos terræ humiliabo portas æreas conteram, et vectes ferreos confringam..... Ego Dominus, et non est ampliùs: extrà me non est Deus. Accinxi te, et non cognovisti me. Isaï. XLV, 1, 2 et 5.

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Ascende, Elam: obside, Mede: omnem gemitum ejus cessare feci. Isaï. XXI, 2.

à tous les princes, et même à tous les hommes, combien je suis maître des empires, des évènements, des volontés mêmes, puisque je me fais également obéir par les rois, et par chaque soldat de leur armée, sans avoir besoin ni de me montrer, ni d'exhorter, ni d'employer d'autres moyens que ma volonté, qui est aussi ma puissance. « Ut sciant <«< hi qui ab ortu solis, et qui ab occidente, quoniam absque me non est. Ego Dominus, et non est « alter (Isaï. XLV, 6). »

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Qu'il y a de grandeur dans ce peu de paroles! Ascende, Elam : Prince des Perses, partez. Obside, Mede: Et vous, prince des Mèdes, formez le siège. Omnem gemitum ejus cessare feci: Babylone est prise et pillée. Elle est sans pouvoir. Sa tyrannie est finie.

2. Comme Dieu est extrêmement sensible à l'oppression des pauvres et des faibles, aussi bien qu'à l'injustice des juges et des grands de la terre, c'est ce que l'Écriture a peint avec les couleurs les plus

vives.

Isaïe nous représente la vérité faible et tremblante, qui implore en vain le secours des juges, et qui se présente inutilement devant tous les tribunaux. Tout accès lui est fermé; partout elle est rebutée, mise en oubli, foulée aux pieds. Le crédit l'emporte sur le bon droit. L'homme de bien est livré en proie à l'injuste. « Le Seigneur l'a vu, dit «<le prophète, et ses yeux ont été blessés de ce qu'il n'y avait plus de justice au monde. Il a vu qu'il «ne restait plus d'homme sur la terre, et il a été

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<< saisi d'étonnement de voir que personne ne s'opposait à ces maux *.

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Son silence fait croire ou qu'il ne voit point ces. désordres, ou qu'il y est indifférent. << Il n'en est pas << ainsi, dit le prophète, dans un autre endroit. Tout « se prépare pour le jugement. sans que les hommes « y pensent. Le juge invisible est présent. Il est « debout pour prendre en main la défense de ceux qui n'en ont point d'autre, et pour prononcer «< contre les injustes, et pour les faibles et les pau«vres, un jugement très différent. Le Seigneur en« trera en jugement avec les anciens et les princes << de son peuple. Quoi! c'est vous qui avez ravagé la vigne! La dépouille du pauvre paraît dans vos << maisons. Pourquoi foulez-vous aux pieds mon peuple? pourquoi brisez-vous les pauvres? dit le Seigneur, le Dieu des armées **. » Rien n'est plus vif ni plus éloquent que les reproches que Dieu fait ici aux juges et aux princes de son peuple. Quoi! vous qui deviez défendre mon peuple comme une vigne dont vous aviez la garde; vous qui deviez lui servir de haie et de rempart, c'est vous-mêmes qui

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Conversum est retrorsùm judicium, et justitia longè stetit: quia corruit in plateâ veritas, et æquitas non potuit ingredi. Et facta est veritas in oblivionem et qui recessit à malo, prædæ patuit: et vidit Dominus, et malum apparuit in oculis ejus, quia non est judicium. Et vidit quia non est vir: et aporiatus est, quia non est qui occurrat. Isaï. LXIX, 14, 16.

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Stat ad judicandum (Heb. concertandum) Dominus, et stat ad judi candos populos. Dominus ad judicium veniet cum senibus populi sui, et principibus ejus. Vos enim (Heb. et vos) depasti estis vineam. Rapina pauperis in domo vestrâ. Quarè atteritis populum meum, et facies pauperum commolitis, dicit Dominus Deus exercituum? Isaï. III, 13, 15.

avez ravagé cette vigne, et qui l'avez ruinée comme si le feu y avait passé*! Et vos depasti estis vineam! Encore si vous aviez la modération de ménager vos frères, et de ne pas les ruiner entièrement! mais, après avoir dépouillé mon peuple, vous le mettez sous le pressoir, pour tirer de ses os quelque suc, atteritis; et vous le brisez sous le moulin pour achever de le mettre en poudre, commolitis. Vous prétendez peut-être me déguiser vos vols et vos rapines, en les convertissant en de superbes ameublements dont vous ornez vos maisons. J'ai suivi avec des yeux attentifs et jaloux tout ce qui était à votre frère, et que vous lui avez enlevé. Je le vois, malgré l'application que vous avez à me le cacher: Rapina pauperis in domo vestrá. Tout demande vengeance et l'obtiendra: elle tombera sur vous et sur vos enfants; et le fils d'un père injuste, en héritant de son crime, héritera aussi de ma colère. « Malheur vous, dit-il ailleurs, qui bâtissez vos maisons <«< du sang du peuple! la pierre criera contre vous « du milieu de la muraille; et le bois qui sert à lier « le bâtiment rendra témoignage contre vous **. On voit un caractère tout opposé dans la personne de Job, qui était le modèle d'un bon juge et d'un bon prince. « La compassion, dit-il, m'a élevé et m'a << nourri dès mon enfance, et je l'ai eue pour guide « dès le sein de ma mère..... Mon vêtement était

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* C'est la force du texte original.

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Væ qui ædificat civitatem in sanguinibus... Quia lapis de pariete cla mabit; et lignum, quod inter juncturas ædificiorum est, respondebit.Habac II, 11, 12.

<< la justice, et elle me servait de manteau. L'équité « de mes jugements était mon diadème. Je délivrais << le pauvre qui demandait justice par ses cris, et << l'orphelin qui était sans protecteur. Celui qui était

près de périr me comblait de bénédictions; et je << consolais le cœur de la veuve. J'étais l'oeil de l'aveugle et le pied du boiteux. J'étais le père des << pauvres.... Je brisais les mâchoires de l'injuste, et <«< je lui arrachais sa proie d'entre les dents *.

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3. Je finirai par une description d'un genre bien différent de celles qui ont précédé, mais qui n'est pas moins remarquable: c'est celle d'un cheval de bataille, que Dieu lui-même nous a tracée dans le livre de Job.

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Est-ce vous, dit Dieu à Job, qui avez don<< né au cheval la force et le courage? qui l'avez << rendu terrible par un frémissement semblable au << tonnerre? Le rendrez-vous inquiet, et le ferez-vous << bondir comme une sauterelle, dans le temps que << la fierté qui paraît dans le mouvement de ses na<< rines inspire la terreur? Il creuse du pied la terre: << il est plein de confiance en sa force: il va au-devant << des hommes armés. Il se rit de la peur, il en est incapable, et la vue de l'épée ne le fait pas re<«< culer. Ne pouvant retenir son inquiétude et son

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* Ab infantia meâ crevit mecum miseratio. (Heb. educavit me), et ab ntero matris deduxi illam... Liberabam pauperem vociferantem, et pupillum cui non erat adjutor. Benedictio perituri super me veniebat, et cor viduæ consolatus sum. Justitiâ indutus sum, et vestivi me, sicut vestimento et diademate, judicio meo. Oculus fui cæco, et pes claudo. Pater eram pauperum... Conterebam molas iniqui, et de dentibus illius auferebam prædam. Job. XXXI, 18. et XXIX, 12, 17.

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