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Rome, encore aujourd'hui l'empire des beaux arts,
L'oracle de vingt rois, et le temple du monde.
Voilà donc les foyers des fils de Scipion,

Et des fiers descendants du demi-dieu du Tibre!
Voilà ce Capitole, et ce beau Panthéon,

Où semble encore errer l'ombre d'un peuple libre!
Oh! qui me nommera tous ces marbres épars,

Et ces grands monuments dont mon âme est frappée ?
Montons au Vatican, courons au Champ-de-Mars,
Au portique d'Auguste, à celui de Pompée.
Sont-ce là les jardins où Catulle autrefois
Se promenait le soir à côté d'Hypsithille?
Citoyens, s'il en est que réveille ma voix,
Montrez-moi la maison d'Horace et de Virgile.
Avec quel doux saisissement,

Ton livre en main, voluptueux Horace,
Je parcourrai ces bois et ce coteau charmant,
Que ta muse a décrits dans des vers pleins de grace,
De ton goût délicat éternel monument !

J'irai dans les champs de Sabine,

Sous l'abri frais de ces longs peupliers,
Qui couvrent encore la ruine

De tes modestes bains, de tes humbles celliers;
J'irai chercher d'un œil avide

De leurs débris sacrés un reste enseveli,
Et dans ce désert embelli

Par l'Anio grondant dans sa chute rapide,
Respirer la poussière humide

Des cascades de Tivoli.

Puissé-je, hélas! au doux bruit de leur onde,
Finir mes jours, ainsi que mes revers!

Ce petit coin de l'univers

Rit plus à mes regards que le reste du monde.

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L'olive, le citron, la noix chère à Palès,

Y rompent de leurs poids les branches gémissantes;
Et sur le mont voisin les grappes mûrissantes
Ne portent point envie aux raisins de Calès.

BIBLE (Bibλos), le livre par excellence. On appelle ainsi l'histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament. Voici l'ordre des ouvrages que renferme la Bible.

Livres de l'Ancien-Testament.-Genèse.-Exode. -Lévitique. - Nombres.-Deutéronome.-Josué. -Juges.-Ruth.-Rois, quatre livres.-Paralipomènes, deux livres.-Esdras, deux livres.- Tobie. -Judith.-Esther.-Job.-Psaumes. Proverbes de Salomon.-Ecclésiaste.-Cantique des Cantiques. -Livre de la Sagesse.-Ecclésiastique. — Isaïe. Jérémie. Baruch.- Ezéchiel.-Daniel.- ÓséeJoël.-Amos.- Abdias.-Jonas.-Michée.-Nahum.- Habacuc.-Sophonies.-Aggée.-Zacharie.—Malachie.— Machabées, deux livres.

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Livres du Nouveau-Testament.- Evangile selon saint Matthieu. Évangile selon saint Marc. Évangile selon saint Luc. Évangile selon saint Jean. — Actes des Apôtres. - Épitres de saint Paul aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux Thessaloniciens, à Timothée, à Titus, à Philémon, aux Hébreux. Épitre de saint Jacques. - Deux

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Épitres de saint Pierre.-Trois Épitres de saint Jean. Épitres de saint Jude.- Apocalypse. — Discours de Manassès. -III et IVe livres d'Esdras.

LA BIBLE.

Qui n'a relu souvent, qui n'a point admiré
Ce livre par le ciel aux Hébreux inspiré?
Il charmait à la fois Bossuet et Racine.
L'un, éloquent vengeur de la cause divine,
Semblait, en foudroyant des dogmes criminels,
Du haut du Sinaï tonner sur les mortels;
L'autre, de traits plus fiers ornant la tragédie,
Portait Jérusalem sur la scène agrandie.
Rousseau saisit encore la harpe de Sion,

Et son rhythme pompeux, sa noble expression,
S'éleva quelquefois jusqu'au chant des prophètes.
Imitez cet exemple, orateurs et poètes :
L'enthousiasme habite aux rives du Jourdain,
Au sommet du Liban, sous les berceaux d'Éden.
Là, du monde naissant vous suivez les vestiges,
Et vous errez sans cesse au milieu des prodiges.
Dieu parle, l'homme naît; après un court sommeil,
Sa modeste compagne enchante son réveil.
Déjà fuit son bonheur avec son innocence:
Le premier juste expire; ô terreur! ô vengeance!
Un déluge engloutit le monde criminel.

Seule, et se confiant à l'œil de l'Éternel,

L'arche domine en paix les flots du gouffre immense,
Et d'un monde nouveau conserve l'espérance.

Patriarches fameux, chefs du peuple chéri,
Abraham et Jacob, mon regard attendri
Se plaît à s'égarer sous vos paisibles tentes :
L'Orient montre encor vos traces éclatantes,
Et garde de vos mœurs la simple majesté.
Au tombeau de Rachel je m'arrête attristé,
Et tout-à-coup son fils vers l'Égypte m'appelle.
Toi qu'envain poursuivit la haine fraternelle,

O Joseph, que de fois se couvrit de nos pleurs
La page attendrissante où vivent tes malheurs!
Tu n'es plus. O revers! près du Nil amenées,
Les fidèles tribus gémissent enchaînées,
Jéhovah les protège, il finira leurs maux.
Quel est ce jeune enfant qui flotte sur les eaux?
C'est lui qui des Hébreux finira l'esclavage.
Fille des Pharaons, courez sur le rivage,
Préparez un abri, loin d'un 'père cruel,
A ce berceau chargé des destins d'Israël.
La mer s'ouvre : Israël chante sa délivrance.
C'est sur ce haut sommet qu'en un jour d'alliance
Descendit avec pompe, en des torrents de feu,
Le nuage tonnant qui renfermait un Dieu.
Dirai-je la colonne et lumineuse et sombre,
Et le désert témoin de merveilles sans nombre?
Aux murs de Gabaon le soleil arrêté?

Ruth, Samson, Débora, la fille de Jephté

Qui s'apprête à la mort, et, parmi ses compagnes,
Vierge encor, va deux fois pleurer sur les montagnes ?
Mais les Juifs aveuglés veulent changer leurs lois;

Le ciel, pour les punir, leur accorde des rois;
Saül règne; il n'est plus ; un berger le remplace :
L'espoir des nations doit sortir de sa race :
Le plus vaillant des rois du plus sage est suivi.
Accourez, accourez, descendants de Lévi,
Et du temple éternel venez marquer l'enceinte.
Cependant dix tribus ont fui la cité sainte.
Je renverse, en passant, les autels des faux dieux;
Je suis le char d'Élie emporté dans les cieux;

Tobie et Raguel m'invitent à leur table:

J'entends ces hommes saints, dont la voix redoutable, Ainsi que le passé, racontait l'avenir.

cendre!

Je vois, au jour marqué, les empires finir.
Sidon, reine des eaux, tu n'es donc plus que
Vers l'Euphrate étonné, quels cris se font entendre?
Toi qui pleurais, assis près d'un fleuve étranger,
Console-toi, Juda, tes destins vont changer.
Regarde cette main vengeresse du crime,
Qui désigne à la mort le tyran qui t'opprime.
Bientôt Jérusalem reverra ses enfants;
Esdras et Machabée, et ses fils triomphants
Raniment de Sion la lumière obscurcie:
Ma course enfin s'arrête au berceau du Messie.

MÊME SUJET.

DE FONTANES.

De l'Eloquence de l'Écriture-Sainte.

Pour sentir l'éloquence de l'Écriture, rien n'est plus

utile

que d'avoir le goût de la simplicité antique: surtout la lecture des anciens Grecs sert beaucoup à y réussir. Je dis des anciens; car les Grecs, que les Romains méprisaient tant avec raison, et qu'ils appelaient Græculi, avaient entièrement dégénéré. Il faut connaître Homère, Platon, Xénophon, et les autres des anciens temps; après cela, l'Écriture ne vous surprendra plus. Ce sont presque les mêmes coutumes, les mêmes narrations, les mêmes images des grandes choses, les mêmes mouvements. La différence qui est entre eux est tout entière à l'honneur de l'Écriture: elle les surpasse tous infiniment en naïveté, en vivacité, en grandeur. Jamais Homère même n'a approché de la sublimité de Moïse dans ses cantiques, particulièrement le dernier, que tous les enfants des Israélites devaient apprendre par cœur; jamais nulle ode grecque ou latine n'a pu atteindre

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