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comme ayant autorité, sicut potestatem habens (1).

Le ministre sait que nous pourrions citer beaucoup de passages semblables; il les connoît, cela nous suffit. Mais pourquoi ne dit-il rien de cette grande voie de l'autorité si clairement marquée dans l'Écriture, et dont l'Église catholique n'est jamais sortie? Est-ce oubli de sa part? Comment le croire? Est-ce que, se sentant trop foible pour combattre cette puissante autorité, il n'a pas voulu même en prononcer le nom? Ce seroit au moins une preuve de sens. Quoiqu'il feigne sans cesse de confondre les opinions avec les dogmes, il ne peut ignorer que la foi des catholiques est une; qu'ainsi l'unité de la foi, loin d'être une chimère, est un fait perpétuel aussi éclatant que la lumière du jour; et qu'enfin cette unité se maintient parmi nous à l'aide de l'autorité de l'Église, que nous croyons infaillible, selon les promesses du Fils de Dieu, et aux décisions de laquelle nous nous soumettons, d'esprit et de cœur, avec une pleine obéissance.

(1) Matth., VII, 29.

Le ministre est tellement prévenu des idées de la Réforme, qu'il ne peut plus concevoir la Religion chrétienne sous la notion de société. Ne comprenant ni le pouvoir spirituel qui commande la foi, ni la foi elle-même, qui est l'obéissance à ce pouvoir, il ne voit dans les dogmes que des opinions, et dans le Christianisme tout entier qu'une science. Ses paroles sont trop remarquables pour ne les pas citer. « Les recherches dans la nature, dans l'Écri» ture sainte, dans l'histoire de l'Église, sont » et demeurent, non seulement permises, mais » nécessaires ; et si les recherches sont per» mises, il est permis, il est juste, il est néces» saire d'en admettre les résultats prouvés, Les >> sciences théologiques ne peuvent plus de» meurer stationnaires; elles doivent marcher » comme les autres sciences, et tendre sans » cesse à une plus grande consistance, à une >> plus grande pureté (1). »

Ainsi, toujours se purifiant, les croyances n'auront rien de stable, elles varieront, comme

(1) Observations, etc., p. 82.

les devoirs, d'année en année, de jour en jour; et la loi immuable de Dieu assujettie à la raison de l'homme, deviendra aussi inconstante que ses pensées et que ses désirs. Encore une fois, nous remercions M. Vincent de ses aveux.

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Inutilement il essaie d'y mettre quelque restriction, «< La théologie en elle-même n'en est » pas moins invariable, dit-il... L'Évangile >> n'en est pas moins la parole de Dieu, qui ne change point, mais il est ramené plus près » de sa pureté native; il est mieux entendu, mieux interprété, à mesure que les ressources » de la critique se multiplient, et que les faits >> s'accumulent pour l'éclairer et la diriger (1). » Sans doute que l'Évangile est toujours l'Évangile, il ne change point matériellement ; mais est-ce ce livre matériel qui est la Religion, ou la doctrine qu'il renferme? et comment, la doctrine variant sans cesse, la Religion sera-telle invariable?

Mais, en variant, du moins elle se perfectionnera, dit M. Vincent. Nous ignorions que

(1) Observations, etc., p. 82, 83.

l'homme pût perfectionner la loi de Dieu. Mais voyons de quelle manière les protestans l'ont perfectionnée, à l'aide de l'interprétation particulière. C'est un ministre anglican qui va parler.

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<«< En assurant que l'Écriture sainte contient » tout ce qui est nécessaire au salut, de sorte » qu'on ne sauroit exiger d'aucun homme de » croire comme un article de foi tout ce qu'on » ne lit pas dans l'Écriture, et tout ce qu'on ne peut prouver par elle (sixième article de l'É» glise anglicane), les premiers réformateurs »> ne s'aperçurent point que le temps viendroit » où chaque individu, la Bible à la main, se » croiroit autorisé à former sa propre foi, et à >> rejeter tout ce qui, dans la doctrine admise » par ses ancêtres, ne s'accorderoit pas avec » ses idées mais maintenant cette folie, cet » orgueil, ce je ne sais quoi de pire que la folie >> et que l'orgueil unis, a fait des progrès si >> alarmans, que chacun s'imagine être pleine»ment libre de se former ou de choisir la foi » qu'il lui plaît, et de nier toute doctrine, quoi» que clairement révélée, quand il ne la peut

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comprendre. Ainsi, grâce à une raison pro>> fane que ne contiennent ni les enseignemens » d'une révélation divine, ni l'antique croyance, » les principaux articles de la foi chrétienne » sont niés par ceux qui se disent les disciples » de l'humble Jésus. Il est extrêmement à dé» sirer que le grand corps des protestans sorte » enfin de sa léthargie et revienne à la véritable » foi, à l'égard de laquelle un grand nombre » sont tombés, par des degrés insensibles, dans » une indifférence et dans une insensibilité >> brutale, plus à craindre que l'infidélité » même (1). »

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(1) It was not contemplated by the early Reformers, who, disgusted with the multifarious errors of boasted tradition, asserted that, «< Holy Scripture containeth all things necessary to >> salvation; so that whatever is not read therein, nor may be prov»ed thereby, is not to be required of any man that it should be » believed as an article of the Faith »> (sixth article of the Church of England), that the time would arrive, when every individual, with the Bible in his hands, would consider himself qualified and justified to form his own faith, and to reject all that had been concluded on in the piety and learning of his ancestors, which dit not accord with his own notions; but now this folly, this pride, this worse than folly and pride united, has prevailed to the alarming extent, that each person considers himself at full

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