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ditionnelle du genre humain, c'est-à-dire l'ensemble des dogmes et des préceptes consacrés par la tradition de tous les peuples, et originairement révélés de Dieu.

S'il existe une semblable société, la vraie religion est l'ensemble des dogmes et des préceptes conservés par la tradition dans cette société et perpétuellement manifestés par son témoignage. Ces préceptes et ces dogmes ne sont qu'un développement des dogmes et des préceptes qui forment la croyance générale du genre humain.

Tout homme que des circonstances quelconques mettroient dans l'impossibilité de connoître la société spirituelle développée ou perfectionnée ne seroit tenu d'obéir qu'à l'autorité connue de lui, ou à l'autorité du genre humain.

Tout homme qui pourroit connoître la société spirituelle développée ou perfectionnée seroit tenu d'obéir à son autorité, parce qu'elle seroit la plus grande autorité visible.

En un mot, l'homme est toujours obligé d'obéir à la plus grande autorité qu'il lui soit possible de connoître; parce que la raison est sa règle, et qu'une plus grande autorité n'est et ne peut être qu'une plus haute raison..

Il existe donc pour tous les hommes un moyen de discerner la vraie religion seulement quelquesuns peuvent n'être pas à portée de la connoître dans toute sa perfection, ou d'en connoître tous les développemens.

Ce moyen est universel; puisqu'il a son principe dans la nature de l'homme, qui partout croit au témoignage ou obéit à l'autorité.

Ce moyen est aisé, puisqu'à chaque instant l'homme en fait usage; que c'est par lui qu'il fixe ses jugemens et règle ses actions, en tout ce qui se rapporte à son existence présente.

Enfin, comme nous l'avons démontré, ce moyen est sûr, puisqu'il est la loi même de la certitude et de la vie.

Ici nous pouvons en appeler encore au témoignage universel. Fut-il jamais une religion qui ne reposât pas sur l'autorité? Tous les peuples n'ont-ils pas cru parce qu'on leur a dit: Croyez; parce qu'on leur a parlé au nom d'une raison supérieure? Il n'en est point chez qui l'on ne retrouve les traditions primitives, donc ils ont obéi à l'autorité du genre humain. Il est vrai qu'un grand nombre d'entre eux, en conservant ces traditions, les ont plus ou moins altérées par les erreurs qu'ils y ont jointes; mais ces erreurs mêmes ne se sont établies que par l'autorité, elles ne subsistent que par elle, ou par une fausse application de la règle, qui, mieux employée, les feroit reconnoître pour des inventions humaines, et ramèneroit les esprits à la vérité.

Ainsi les uns, confondant la société politique avec la société religieuse, ont reçu leurs croyances du pouvoir civil, ou ont obéi à une autorité dépourvue de droit. Les autres, impatiens des devoirs que l'autorité générale de la société spirituelle imposoit à leur

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raison et à leur cœur, se sont révoltés contre elle, ont obéi à l'autorité particulière d'un ou de quelques hommes: mais toujours ils ont obéi; et quiconque n'obéit à aucune autorité n'a point de religion, même fausse.

Le moyen général de discerner la véritable étant connu de tous les hommes; quand ils s'égarent, c'est leur volonté seule qu'il en faut accuser. Distraits par les passions, dominés par l'orgueil, ou ils ne cherchent point la plus haute autorité, ou ils refusent de lui obéir. Indifférence ou rebellion, voilà leur crime; voilà, pour les êtres intelligens, les deux grandes causes de mort. Malheur à qui ferme l'oreille au témoignage! malheur à qui se sépare de la société ! Væ soli (1)! Au sortir du néant, elle nous redit cette parole que le premier homme entendit de la bouche du Créateur. Le temps s'ouvre pour recevoir la nouvelle intelligence, qui, d'un seul acte, prend possession du passé et de l'avenir. Elle croit, et la foi l'unit à la suprême raison; elle naît, et elle adore: car croire, c'est adorer. Entrant, si je l'ose dire, dans l'Être infini, elle s'y nourrit de la vérité, en écoutant toujours, en obéissant toujours, et la vie éternelle n'est qu'une éternelle obéissance.

Assurés du moyen par lequel nous pouvons discerner la vraie religion, il nous sera maintenant facile de la découvrir; sans discuter aucun dogme, il s'agit uniquement de savoir quelle est la société spirituelle et visible qui possède la plus grande autorité. Cette (1) Eccles. IV, 10.

société une fois reconnue, toute incertitude s'évanouit. Contester son témoignage, nier ce qu'elle atteste, c'est abjurer la raison; désobéir à ses lois est un crime. En développant les conséquences du principe établi dans ce chapitre, nous prouverons donc :

1° Qu'avant Jésus-Christ il existoit une société spirituelle et visible, société universelle, mais purement domestique, qui conservoit le dépôt des vérités nécessaires, en sorte que la vraie religion se composoit des dogmes et des préceptes originairement révélés de Dieu et attestés par la tradition de toutes les familles et de tous les peuples; que cette religion, qu'on pouvoit dès lors facilement distinguer des erreurs particulières et des superstitions locales, reposoit évidemment sur la plus grande autorité, ou sur le témoignage du genre humain, manifestation permanente de la raison générale.

2o Que la religion primitive s'étant développée, selon l'attente universelle fondée sur des promesses divines, la société spirituelle s'est développée pareillement; que, perfectionnée dans sa constitution et dans ses lois, elle est devenue société publique; que depuis ce moment, ou depuis Jésus-Christ, la société chrétienne eut toujours incontestablement la plus grande autorité : d'où il suit que tout homme à portée de la connoître doit obéir à ses commandemens et croire à son témoignage, qui, à l'égard des traditions antiques, se confond avec le témoignage du genre humain, et n'est, sur le reste, que le témoignage de Dieu même.

3° Que parmi les diverses communions chrétiennes, le caractère essentiel de la plus grande autorité appartient visiblement à l'Église catholique; de sorte qu'en elle seule résident toutes les vérités nécessaires à l'homme, la connoissance complète des devoirs ou des lois de l'intelligence, la certitude, le salut, la vie.

Du principe de l'autorité on verra sortir, comme des conséquences rigoureuses, les preuves particulières du christianisme. Nous montrerons qu'on ne trouve qu'en lui toutes les marques de la vraie religion, de même qu'on ne trouve que dans l'Église catholique les marques distinctives de la société dépositaire de cette vraie religion. Ces marques, conditions nécessaires de la plus grande autorité, appartiennent également et à la doctrine chrétienne considérée en elle-même, et à l'Église qui la conserve et la perpétue par son invariable enseignement; chose naturelle, puisque ces marques ne sont au fond que les caractères inhérens à l'être même de Dieu, qui, dans son immense unité et dans les rapports qu'il a voulu établir entre lui et ses créatures intelligentes, est toute la religion.

Après avoir ainsi démontré la vérité du christianisme ou de la religion catholique, nous répondrons à quelques objections sur la foi des simples, et sur l'intolérance de l'Église; objections souvent reproduites, et beaucoup plus souvent qu'il ne conviendroit dans un siècle qui se pique d'esprit philosophique.

Nous ferons voir ensuite, en résumant notre ar

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