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sur l'autorité, et la vraie religion sur la plus grande autorité, sans quoi les hommes ne pourroient la reconnoître, ou savoir à qui Dieu leur commande d'obéir.

Tous, nous l'avons prouvé (1), doivent parvenir à la connoissance de la vraie religion. Il doit donc exister un moyen général de la discerner. Or la religion est vérité; et le seul moyen que nous ayons de discerner avec certitude la vérité de l'erreur, est l'autorité donc l'autorité est le seul moyen, le moyen général de discerner la vraie religion; en sorte que celle-là est certainement ou nécessairement la véritable, qui repose sur la plus grande autorité.

La religion est l'ensemble des lois qui résultent de la nature des êtres intelligens. Or le genre humain périroit s'il falloit que chacun découvrit ou même comprit clairement les lois naturelles, qu'il ne peut néanmoins transgresser sans mourir donc nous en devons être instruits par le témoignage (2); donc l'au

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(1) Voyez le chap. XVII. Omnes homines vult salvos fieri, et ad agnitionem veritatis venire: Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et parviennent à la connoissance de la vérité. Ep. I ad Timoth. II, 4.

(2) C'est uniquement par ce moyen que les hommes s'instruisent des lois de leur conservation physique. Ils croient au témoignage, et ils vivent qu'arriveroit-il s'ils le rejetoient? La vie de l'âme se conserve donc de la même manière que la vie du corps, en obéissant à l'autorité. Dira-t-on qu'on est d'accord sur les lois physiques, et qu'on ne l'est pas sur les lois de l'intelligence; je répondrai qu'il existe des opinions particulières, des erreurs, sur les unes comme sur les autres. Tous les hommes, dans tous les pays, sont-ils d'accord sur les bons ou mauvais effets de telle ou telle substance, sur les règles d'hygiène et mille choses semblables? ne se trompent-ils jamais sur ce qui est propre à entretenir la santé, à conserver la vie? Assu

torité est le seul moyen, le moyen général de connoître les lois de l'intelligence ou de discerner la vraie religion en sorte que celle-là est certainement ou nécessairement la véritable, qui repose sur la plus grande autorité.

La religion enfin est l'expression de la volonté de Dieu, puisqu'il veut que l'homme vive (1), et qu'il ne peut vivre de la vie de l'âme qu'en se conformant aux lois de la religion (2): c'est donc un devoir de s'y soumettre; or tout devoir suppose une autorité qui commande donc l'autorité est le seul moyen, le moyen général de nous assurer de nos devoirs comme êtres intelligens, ou de discerner la vraie religion; en sorte que celle-là est certainement ou nécessairement la véritable, qui repose sur la plus grande autorité.

Et remarquez comme tout s'enchaîne dans l'ordre établi par le Créateur.

L'intelligence ne se développe que par la parole ou le témoignage; le témoignage n'existe que dans la société :

Donc l'homme ne peut vivre que dans la société ; donc il y a eu nécessairement société entre Dieu et

rément, rien n'est plus commun. Qu'y a-t-il donc de certain en ce genre? Ce que l'autorité générale atteste. Il en est ainsi à l'égard de l'intelligence.

(1) Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et une plus grande abondance de vie: Ego veni ut vitam habeant, et abundanlius habeant. Joan. X, 10.

(2) Ce que Dieu commande est la vie éternelle : Mandatum ejus, vita æterna est. Ibid. XII, 50.

:

le premier homme donc Dieu lui a parlé, ou lui a rendu témoignage de son être.

La nécessité du témoignage implique la nécessité de la foi, sans laquelle le témoignage demeureroit sans effet:

Donc la foi est dans la nature de l'homme, et la première condition de la vie.

La certitude de la foi dépend de sa conformité avec la raison, ou de la grandeur de l'autorité qui rend témoignage :

Donc le témoignage de Dieu est infiniment certain, puisqu'il n'est que la manifestation de la raison infinie, ou de la plus grande autorité.

Il n'y a de témoignage possible que dans la société : Donc il n'y a d'autorité et de certitude que dans la société.

Nulle société humaine ne peut exister qu'en vertu de la société établie originairement entre Dieu et l'homme, ou par les vérités, les lois que sa parole a manifestées primitivement :

Donc ces vérités ne peuvent se perdre dans aucune société sans qu'elle se détruise; donc on doit les retrouver dans toutes les sociétés.

Ces vérités nécessaires à la société ne se conservent que par le témoignage, qui n'a de force et d'effet que par l'autorité :

Donc, ainsi qu'il n'existe d'autorité que dans la société, la société n'existe que par l'autorité; donc partout où il n'y a point d'autorité, il n'y a point de société.

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L'homme a des rapports relatifs au temps avec ses semblables; il a des rapports éternels avec Dieu et les autres intelligences :

Donc il y a deux sociétés, la société politique ou civile relative au temps, et la société spirituelle relative à l'éternité; donc il y a deux autorités, et ces deux autorités sont infaillibles chacune dans son ordre.

La société politique atteste les vérités contingentes ou les faits sur lesquels elle repose, ses institutions, ses lois, etc.; et son témoignage, expression de la raison générale, est certain.

La société spirituelle atteste les vérités immuables sur lesquelles elle repose, ses dogmes, ses préceptes, etc.; et son témoignage, expression de la raison générale, est certain.

Cette société embrassant tous les hommes et tous les temps; les vérités qui la constituent, ou les vérités nécessaires à l'homme pour se conserver comme être moral et intelligent, doivent être attestées par le genre humain, ou reposer sur la plus grande autorité visible.

Mais l'homme devant, comme tous les êtres, atteindre sa perfection, et ne pouvant se perfectionner qu'à l'aide de la vérité, il est dans l'ordre, c'est-à-dire qu'il est naturel ou nécessaire que les vérités primitives se développent; et elles ne sauroient se développer sans que la société spirituelle elle-même se développe ou se perfectionne.

Si les vérités primitives se sont réellement dévelop

pées, on doit les retrouver toutes dans la société spirituelle perfectionnée, qui doit elle-même se faire reconnoître par le caractère de la plus grande autorité, puisqu'elle imposeroit à l'esprit de l'homme, à son cœur et à ses sens de nouveaux devoirs, et que l'homme ne doit une plus grande obéissance qu'à une autre autorité plus grande. Il n'existeroit donc point d'autorité visible égale à celle de cette société ; et en effet, d'après ce qu'on vient de dire, elle se composeroit de l'autorité du genre humain attestant les vérités primitives, et de l'autorité postérieure, qui attesteroit à la fois ces vérités et celles qui en sont le développement. Et de même que de ce développement connu avec certitude, on pourroit conclure rigoureusement l'existence de la société spirituelle perfectionnée, ainsi de l'existence certaine de cette société l'on doit conclure le développement de la vérité, seule cause possible de perfectionnement.

Tout, dans le choix d'une religion, se réduit donc à savoir s'il existe quelque part une autorité telle que nous l'avons définie; ou, en d'autres termes, s'il existe une société spirituelle et visible, qui déclare qu'elle possède cette autorité. Nous disons premièrement une société visible, parce que tout témoignage est extérieur; nous disons, en second lieu, que ce témoignage prouveroit avec certitude l'autorité dont il s'agit, parce qu'il seroit l'expression de la raison la plus générale.

S'il n'existoit point de société qui eût ces caractères, la seule vraie religion seroit la religion tra

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