Oldalképek
PDF
ePub

rait-il seul persévéré dans l'impénitence (1)? - Espérons que quelque chercheur plus heureux découvrira des preuves de son retour à la sincérité, sans laquelle nul ne peut marcher tête levée, ni aller à Dieu, dont la souveraine justice et l'insondable miséricorde, n'ont pu offrir aux individus, comme aux nations déchues, qu'un seul moyen de salut : le relèvement des âmes par l'assimilation des principes évangéliques, la régénération de la conscience morale et religieuse par le progrès des lumières et par la liberté.

douter en voyant le secrétaire d'Etat écrire à la Reynie, le 7 février 1687 : Sa Majesté accordera un arrêt de surséance au sieur des Loges; diteslui, s. v. p., de dresser sa requeste conformément aù projet que je vous envoye.» (01 31.)

D'un autre côté, nous trouvons un des Loges prisonnier au château de Loches, en 1692, pour crime d'hérésie; ce doit être le même. (France prot., pièces justif.)

Des Loges avait au moins deux filles qui passèrent en Hollande, témoin le codicille du 5 novembre 1755, par lequel Marguerite Catillon oblige les Nouvelles Catholiques à qui elle avait légué sa fortune, à payer à Mesdemoiselles de Brissac, sés deux cousines germaines, demeurant à Amsterdam, 220 livres pour les deux, leur vie durant, sans en rien suprimer (sic) après le décès de l'une ou de l'autre. » (Archives, S, 4668.)

(1) Deux de ses homonymes, avec lesquels il ne peut être confondu, furent arrêtés à Amiens, en janvier 1687, Pierre Marchand et son fils Girard, Parisien; mais la police jugeait qu'il ne fallait nullement compter sur leur conversion. Girard fut mis au fort l'Evêque. (Papiers de la Reynie, t. II, p. 279, et lettres des 8 et 12 février.)

IV

LETTRES DE FÉNELON

Nous reproduisons in extenso, d'après sa Correspondance, publiée à Paris, 1827, en onze volumes in-8°, les lettres écrites par Fénelon pendant sa mission en Saintonge, et nous imprimons en caractère italique tous les passages supprimés par le cardinal de Bausset.

Au marquis de Seignelai.

<< Monsieur,

A la Tremblade, ce 7 février (1686).

«Je crois devoir me hâter de vous rendre compte de la mauvaise disposition où j'ai trouvé les peuples de ce lieu. Les lettres qu'on leur écrit de Hollande leur assurent qu'on les y attend pour leur donner des établissements avantageux, et qu'ils seront au moins sept ans en ce pays-là sans payer aucun impôt. En même temps, quelques petits droits nouveaux qu'on a établis sur cette còte, coup sur coup, les ont fort aigris. La plupart disent assez hautement qu'ils s'en iront dès que le temps sera plus assuré pour la navigation. Je prends la liberté, Monsieur, de vous représenter qu'il me semble que la garde des lieux ou ils peuvent passer, a besoin d'être augmentée. On assure que la rivière de Bourdeaux fait encore plus de mal que les passages

de cette côte, puisque tous ceux qui veulent s'enfuir vont passer par là, sous prétexte de quelque procès. 11 me semble aussi que l'autorité du roi ne doit se relâcher en rien; car notre arrivée en ce pays, jointe aux bruits de guerre qui viennent sans cesse de Hollande, font croire à ces peuples qu'on les craint et qu'on les ménage. Ils se persuadent qu'on verra bientôt quelque grande révolution, et que le grand armement des Hollandais est destiné à venir les délivrer. Mais en même temps que l'autorité doit être inflexible pour contenir ces esprits, que la moindre mollesse rend insolens, je croirois, Monsieur, qu'il seroit important de leur faire trouver en France quelque douceur de vie, qui leur ôtât la fantaisie d'en sortir. Il est à craindre qu'il en partira un grand nombre dans les vaisseaux hollandois qui commencent à venir pour la foire de Mars à Bourdeaux. On assure que les officiers nouveaux convertis font ici mollement leur devoir. Pour M. de Blénac, il me paroît faire le sien fort exactement. Pendant que nous employons la charité et la douceur des instructions, il est important, si je ne me trompe, que les gens qui ont l'autorité la soutiennent, pour faire mieux sentir aux peuples le bonheur d'être instruits doucement. Je crois que M. l'intendant sera ici dans peu de jours; cela sera très-utile, car il se fait craindre et aimer tout ensemble. Une petite visite qu'il vint nous rendre à Marennes, fit des merveilles ; il acheva d'entraîner les esprits les plus difficiles. Depuis ce temps-là, nous avons trouvé les gens plus assidus et plus dociles, Il leur reste encore des peines sur la religion; mais d'ailleurs ils avouent presque tous

que nous leur avons montré avec une pleine évidence qu'il faut, selon l'Ecriture, se soumettre à l'Eglise, et qu'ils n'ont aucune objection à faire contre la doctrine catholique, que nous n'ayons détruite très-clairement. Quand nous sommes partis de Marennes, nous avons reconnu de plus en plus qu'ils sont plus touchés qu'ils n'osent le témoigner; car alors ils n'ont pu s'empêcher de montrer beaucoup d'affliction. Cela a été si fort, que je n'ai pu leur refuser de leur laisser une partie de nos messieurs, et de leur promettre que nous retournerions tous chez eux. Pourvu que ces bons commencemens soient soutenus par des prédicateurs doux, et qui joignent au talent d'instruire celui de s'attirer la confiance des peuples, ils seront bientôt véritablement catholiques. Je ne vois, Monsieur, que les Pères Jésuites qui puissent faire cet ouvrage; car ils sont respectés pour leur science et pour leur vertu. Il faudra seulement choisir parmi eux ceux qui sont les plus propres à se faire aimer. Nous en avons un ici, nommé le Père Aimar, qui travaille avec nous, et qui est un ouvrier admirable; je le dis sans exagération. Au reste, Monsieur, j'ai reçu une lettre du Père de la Chaise, qui me donne des avis fort honnêtes et fort obligeans sur ce qu'il faut, dès les premiers jours, accoutumer les nouveaux convertis aux pratiques de l'Eglise, pour l'invocation des saints et pour le culte des images. Je lui avois écrit, dès les commencemens, que nous avions cru devoir différer de quelques jours l'Ave Maria dans nos sermons, et les autres invocations des saints dans les prières publiques que nous faisions en chaire. Je lui avois rendu ce compte par

précaution, quoique nous ne fissions en cela que ce que font tous les jours les curés dans leurs prônes, et les missionnaires dans leurs instructions familières. Dépuis ce temps-là je lui ai rendu le même compte de notre conduite, que j'ai déjà eu l'honneur de vous rendre. J'espère que cela, joint au témoignage de M. l'évêque et de M. l'intendant, et des Pères Jésuites, nous justifiera pleinement.

« Je suis avec un respect et une reconnaissance parfaite, Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

L'abbé de FENELON. >>

Au même.

A la Tremblade, 26 février (1686).

« Nous avons laissé Marenfies aux Jésuites, qui commencent à y grossir leur communauté, selon votre projet. Après plus de deux mois d'instruction sans relâche, nous avons cru devoir mettre en possession de ce lieu les ouvriers qui y seront fixés, et passer dans les autres de cette côte, dont les besoins ne sont pas moins pressans. Les trois Jésuites de Marennes n'y seront pas inutiles avec ceux qui y viennent. Les uns tempéreront les autres; il en faut même pour le temporel. Avant que de les quitter, j'ai tâché de faire deux choses l'une de faire espérer aux peuples beaucoup de douceur et de consolation de la part de ces bons

« ElőzőTovább »