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général sur les trois formes de ministères comparées dans cet ouvrage.

Le visirat est la dernière ressource d'un état défaillant ; c'est t; un palliatif quelquefois nécessaire qui peut lui rendre pour un temps une certaine vigueur apparente : mais il y a dans cette forme d'administration une multiplication de forces tout-à-fait superflue dans un gouvernement sain. Le monarque et le visir sont deux machines exactement semblables, dont l'une devient inutile sitôt que l'autre est en mouvement: car en effet, selon le mot de Grotius, qui regit rex est. Ainsi l'état supporte un double poids qui ne produit qu'un effet simple. Ajoutez à cela qu'une grande partie de la force du visirat étant employée à rendre le visir nécessaire et à le maintenir en place, est inutile ou nuisible à l'état. Aussi l'abbé de Saint-Pierre appelle-t-il avec raison le visirat une forme de gouvernement grossière, barbare, pernicieuse aux peuples, dangereuse pour les rois, funeste aux maisons royales; et l'on peut dire qu'il n'y a point de gouvernement plus déplorable au monde que celui où le peuple est réduit à desirer un visir. Quant au demi-visirat, il est avantageux sous un roi qui sait gouverner et réunir dans ses mains toutes les rênes de l'état; mais, sous un prince foible ou peu laborieux, cette administration est mauvaise, embarrassée, sans système et sans vues, faute de liaison entre les parties et d'accord entre les ministres, surtout si quelqu'un d'entre eux, plus adroit ou plus méchant que les autres, tend en secret au visirat. Alors tout se passe en intrigues de cour, l'état demeure en langueur; et pour trouver la raison de tout ce qui se fait sous un semblable gouvernement, il ne faut pas demander à quoi cela sert, mais à quoi cela nuit.

Pour la polysynodie de l'abbé de Saint-Pierre, je ne saurois voir qu'elle puisse être utile et praticable dans aucune véritable monarchie, mais seulement dans une sorte de gouvernement. mixte où le chef ne soit que le président des conseils, n'ait que la puissance exécutive, et ne puisse rien par lui-même encore

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ne saurois-je croire qu'une pareille administration pût durer longtemps sans abus; car les intérêts des sociétés partielles ne sont pas moins séparés de ceux de l'état, ni moins pernicieux à la république que ceux des particuliers; et ils ont même cet inconvénient de plus, qu'on se fait gloire de soutenir, à quelque prix que ce soit, les droits ou les prétentions du corps dont on est membre, et que ce qu'il y a de malhonnête à se préférer aux autres, s'évanouissant à la faveur d'une société nombreuse dont on fait partie, à force d'être bon sénateur on devient enfin mauvais citoyen. C'est ce qui rend l'aristocratie la pire des souverainetés'; c'est ce qui rendroit peut-être la polysynodie le pire de tous les ministères.

1

Je parierois que mille gens trouveront encore ici une contradiction avec le Contrat social. Cela prouve qu'il y a encore plus de lecteurs qui devroient apprendre à lire, que d'auteurs qui devroient apprendre à être conséquents.

⭑ Voyez Contrat social, liv. 111, chap. v, et la note au chap. x, sur la République romaine.

FIN.

TABLE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME.

AVANT-PROPOS.

I

NOTE du comte d'Antraigues se rapportant à un passage du Contrat social. 19

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CHAP. V. Qu'il faut toujours remonter à une première convention.

CHAP. VI. Du pacte social.

CHAP. VII. Du souverain.

CHAP. VIII. De l'état civil.

CHAP. IX. Du domaine réel.

LIVRE DEUXIÈME.

CHAP. I. Que la souveraineté est inaliénable.
CHAP. II. Que la souveraineté est indivisible.
CHAP. III. Si la volonté générale peut errer.
CHAP. IV. Des bornes du pouvoir souverain.
CHAP. V. Du droit de vie et de mort.

CHAP. VI. De la loi.

CHAP. VII. Du législateur.

CHAP. VIII. Du peuple.

CHAP. IX. Suite.

CHAP, X. Suite

CHAP. XI. Des divers systèmes de législation.

CHAP. XII. Division des lois.

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LIVRE TROISIÈME.

CHAP. I. Du gouvernement en général.

75

CHAP. II. Du principe qui constitue les diverses formes du gouvernement.

80

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CHAP. VIII. Que toute forme de gouvernement n'est pas propre à tout pays. 96

CHAP. IX. Des signes d'un bon gouvernement.

102

CHAP. X. De l'abus d'un gouvernement et de sa pente à dégénérer.

103

CHAP. XI. De la mort du corps politique.

106

CHAP. XII. Comment se maintient l'autorité souveraine.

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CHAP. XV. Des députés ou représentants.

CHAP. XVI. Que l'institution du gouvernement n'est point un contrat.

112

115

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