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3o Que parmi les diverses communions chrétiennes, le caractère essentiel de la plus grande autorité appartient visiblement à l'Église catholique; de sorte qu'en elle seule résident toutes les vérités nécessaires à l'homme, la connoissance complète des devoirs ou des lois de l'intelligence, la certitude, le salut, la vie.

Du principe de l'autorité on verra sortir, comme des conséquences rigoureuses, les preuves particulières du christianisme. Nous montrerons qu'on ne trouve qu'en lui toutes les marques de la vraie religion, de même qu'on ne trouve que dans l'Église catholique les marques distinctives de la société dépositaire de cette vraie religion. Ces marques, conditions nécessaires de la plus grande autorité, appartiennent également et à la doctrine chrétienne considérée en elle-même, et à l'Église qui la conserve et la perpétue par son invariable enseignement; chose naturelle, puisque ces marques ne sont au fond que les caractères inhérens à l'être même de Dieu, qui, dans son immense unité et dans les rapports qu'il a voulu établir entre lui et ses créatures intelligentes, est toute la religion.

Après avoir ainsi démontré la vérité du christianisme ou de la religion catholique, nous répondrons à quelques objections sur la foi des simples, et sur l'intolérance de l'Église; objections souvent reproduites, et beaucoup plus souvent qu'il ne conviendroit dans un siècle qui se pique d'esprit philosophique.

Nous ferons voir ensuite, en résumant notre ar

gument principal, que le principe de l'autorité conduit nécessairement à la religion catholique, et que sa négation conduit au scepticisme absolu, sans que la raison puisse s'arrêter entre ces deux termes extrêmes.

Cela fait, il sera prouvé que l'indifférence en matière de religion est absurde dans ses motifs. Nous prouverons également qu'elle est funeste dans ses effets; ce qui complétera le développement du plan que nous nous étions proposé de remplir.

Que ceux dont la raison, fatiguée du doute, s'apsoupit dans une sécurité trompeuse, cherchent enfin la véritable paix, qui n'existe que dans la possession certaine de la vérité. Pauvres intelligences reléguées en des régions lointaines après avoir dissipé leur portion de l'héritage commun, elles fuient la société des autres intelligences, et s'endorment à l'écart près des êtres sans raison, dont elles voudroient, dans leur dénûment, partager la pâture. Qu'elles se réveillent, et tournent les yeux vers la maison où elles naquirent; c'est là que sont leurs souvenirs, là qu'étoient leurs espérances infortunées! elles ont tout perdu, mais elles peuvent tout recouvrer. Loin de la lumière et de la vie, n'ont-elles pas assez erré dans des ténèbres brûlantes? A demi consumées, presque éteintes, qu'elles rentrent au sein de la famille, de l'éternelle société d'où elles sont sorties. Dieu les attend; que tardent-elles? En retrouvant leur père, elles jouiront d'un repos et d'un bonheur qu'elles ne connoissent plus.

FIN DU TOME SECOND.

ADDITION AU CHAPITRE XVIII.

NOTE.

Jamais l'orgueil de raison ne fut porté plus loin que dans ce siècle, et jamais on ne montra plus de penchans à décider les hautes questions de religion, de morale, et même de politique, par sentiment ou par une règle indépendante de la raison. Or voici ce que Bayle pensoit de ce genre de preuves : « Les preuves de sentiment ne con» cluent rien. On en a en Saxe touchant la présence réelle, tout » comme en Suisse touchant l'absence réelle. Chaque peuple est pé» nétré de preuves de sentiment pour sa religion : elles sont donc >> plus souvent fausses que vraies (1). » Des preuves qui ne concluent rien sont des preuves qui ne prouvent rien, ou, en d'autres termes, ce ne sont pas des preuves. Cela n'empêche pas Rousseau d'insister beaucoup, comme on l'a vu, sur ces preuves qui ne prouvent rien. C'est le sentiment, dit-il, qui doit me conduire. Ce que je sens être bien, est bien, etc. Le sentiment est, à l'entendre, l'unique fondement de la morale; jamais l'homme ne s'égareroit, s'il suivoit toujours ce que son cœur lui dicte. Voilà ce que Rousseau répète presque à chaque page de l'Émile. Vous croyez peut-être qu'il étoit profondément persuadé de cette doctrine? écoutez ce qu'il écrivoit confidemment à l'un de ses amis: « Oui, je suis con» vaincu qu'il n'est point d'homme, si honnête qu'il soit, s'il sui>> voit toujours ce que son cœur lui dicte, qui ne devînt en peu de » temps le dernier des scélérats (2). » Cet aveu ne fortifie-t-il pas merveilleusement ce que dit Rousseau en faveur de la règle du sentiment? Au reste si le sentiment étoit une preuve de vérité, ce seroit chez les fous qu'il faudroit chercher les vérités les plus certaines; car apparemment la preuve est d'autant plus forte que le sentiment est plus énergique, et le sentiment que produit l'erreur qui constitue la folie est absolument invincible.

(1) Continuation des Pensées diverses, tome III, p. 130.

(s) Lettre de Rousseau à Tronchin, citée dans les Mémoires de madame d'Épinay tome III, page 192.

TABLE.

PREFACE......

AVERTISSEMENT de la 4o édition......

XIV.

CHAP. XIII. Du fondement de la certitude.....
De l'existence de Dieu.......
Conséquences de l'existence de Dieu par
rapport à l'origine et à la certitude de
nos connoissances...

XV.

XVI.

Qu'il existe une vraie religion, qu'il n'en
existe qu'une seule, et qu'elle est absolu-
ment nécessaire au salut...

XVII. Réflexions générales sur ia possibilité et sur
les moyens de discerner la vraie religion.
XVIII. Que le sentiment ou la révélation immé-

ΧΙΧ.

ΧΧ.

diate n'est pas le moyen général offert aux hommes pour discerner la vraie religion. Que la voie de raisonnement ou de discussion n'est pas le moyen général offert aux hommes pour discerner la vraie religion. Que l'autorité est le moyen général offert aux hommes pour discerner la vraie religion, de sorte que la vraie religion est incontestablement celle qui repose sur la plus grande autorité visible....

ADDITION au chapitre XVIII (note).......

FIN DE LA TABLE DU TOME SECOND.

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