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En marge était écrite cette apostille, que M. de Pontécoulant n'avait pu refuser aux pressantes instances du général Bonaparte, mais qui peut paraître assez singulière aujourd'hui, lorsqu'on songe aux hautes destinées que devait atteindre le modeste solliciteur.

Le général de brigade Buonaparte a servi avec distinction à l'armée d'Italie où il commandait l'artillerie.

« Mis en réquisition par le Comité de salut public, il a travaillé avec zèle et exactitude dans la division de la section de la guerre, chargée des plans de campagne et de la surveillance des armées de terre, et je déclare, avec plaisir, que je dois à ses conseils la plus grande partie des mesures que j'ai proposées au Comité pour l'armée des Alpes et d'Italie. Je le recommande à nos collègues comme un citoyen qui peut être utilement employé pour la république, soit dans l'artillerie, soit dans toute autre arme, soit même dans la partie des relations extérieures. »>

« Signé : DOULCET. »

La note du général Bonaparte, comme nous l'avons dit page 345, ne fut présentée au Comité que près de quinze jours après que M. de Pontécoulant avait cessé d'en faire partie; au-dessous de l'annotation précédente on lisait encore l'avis du rapporteur, chargé d'instruire l'affaire devant le Comité.

« En adhérant aux sentiments qu'exprime mon collègue Doulcet, sur le général Buonaparte, après l'avoir vu et entretenu, je crois que par les motifs mêmes qui fondent son opinion et la mienne, le Comité de salut public doit se refuser à éloigner, dans ce moment surtout, de la république un officier aussi distingué. Mon avis est qu'en l'avançant dans son arme, le Comité commence par récompenser ses services, sauf ensuite, après en avoir conféré avec lui, à délibérer sur sa proposition s'il y persiste. »> « Signé JEAN DEBRY, rapporteur. >>

27 fructidor an III.

On a vu, page 345, que, malgré cet avis dur rapporteur, la de

mande du général Bonaparte avait été agréée par le Comité et que la pénurie du trésor en avait seule empêché l'exécution. Voici, en effet, quelles étaient les conditions mises par le général Bonaparte à son départ pour l'Orient, et formulées dans divers arrêtés nécessaires pour l'exécution définitive de son projet, qu'il avait, selon l'habitude qu'il paraît avoir toujours conservée aux diverses époques de sa merveilleuse carrière, pris soin de rédiger lui-même, de manière que les représentants du gouvernement n'avaient plus qu'à le signer. On voit par plusieurs de ces arrêtés, qui ne sont que de simples formalités, par exemple celui relatif aux passeports, que cet esprit si élevé ne craignait pas de descendre dans les plus petits détails; nous nous bornerons à citer les suivants :

PROJETS D'ARRÊTÉS DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC, RÉDIGÉS PAR LE GÉNÉRAL BONAPARTE.

1er Arrêté.

Le gouvernement de la République française, voulant donner au Grand-Seigneur, son fidèle allié, une preuve de l'amitié qu'elle lui porte et de l'intérêt qu'elle prend à la prospérité de ses armes, a délibéré sur la demande qu'il a faite pour qu'il soit envoyé en Turquie des officiers d'artillerie français;

Considérant que le général Bonaparte, commandant en chef l'artillerie de l'armée d'Italie, a des connaissances profondes sur l'art de la guerre, et spécialement sur la partie de l'artillerie, dont il a fait des preuves en dirigeant le siége de Toulon, et nos succès en Italie et en mettant sur un pied de défense respectable les côtes de la Méditerranée;

ARRÊTE :

Que le général Bonaparte se rendra à Constantinople avec ses deux aides de camp, capitaines, pour y prendre du service dans l'armée du Grand-Seigneur, et contribuer de ses talents et de ses

connaissances acquises à la restauration de l'artillerie de ce puissant empire, et exécuter ce qui lui sera ordonné par les ministres de la Porte; il servira dans son grade et sera traité par le GrandSeigneur comme les généraux de ses armées.

Il sera accompagné, pour l'aider dans sa mission, par les citoyens Andoche Junot et Henri Léorat, en qualité d'aides de camp capitaines; Songis et Roland, comme chefs de bataillon d'artillerie; Marmont et Agnettant, comme capitaines d'artillerie;

Bluit et Villeneuve, capitaines du génie;

Bourgeois et Lachasse, lieutenants d'artilleric de première classe;

Moisson et Scheined, sergents-major d'artillerie;

Lesquels officiers et sous-officiers seront également traités selon leur grade.

ARRÊTE :

2o Arrêté.

Que la Commission des relations extérieures fera remettre au général Bonaparte pour six mois d'appointements en argent, tant pour lui que pour deux aides de camp capitaines, deux chefs de bataillon d'artillerie, quatre capitaines d'artillerie de première classe, deux lieutenants d'artillerie, pour leur servir de frais de route, dans le voyage qu'ils doivent faire conformément à l'arrêté de ce jour du Comité de salut public.

ARRÊTE :

3e Arrêté.

Que la neuvième Commission fera faire une caisse de différents instruments de mathématiques, de dessins, etc., dont la note lui sera remise par le général Bonaparte. Cette caisse sera remise à la disposition de la Commission des affaires étrangères, qui la fera passer à Constantinople à l'adresse du général Bonaparte.

ARRÊTE :

4e Arrêté.

Que la Commission d'instruction publique fera faire une caisse des livres relatifs à l'artillerie et à l'art de la guerre. Ladite caisse

sera envoyée à la Commission des relations extérieures, qui la fera passer à l'adresse dudit général à Constantinople, etc., etc.

Toutes ces pièces, la plupart minutées de la main de Bonaparte, établissent suffisamment, sans doute, ce que nous avons dit de la réalité de sa détermination, bien arrêtée, de se rendre en Turquie, projet que les événements de l'intérieur, qui allaient lui ouvrir une carrière bien autrement féconde, l'amenèrent seuls à abandonner, et à considérer, dans la suite, comme un rêve sorti de l'imagination de ses biographes.

FIN DES PIÈCES HISTORIQUES DU TOME PREMIER.

TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT...
INTRODUCTION...

LIVRE PREMIER.

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Aspect de la cour au commencement de l'année 1785. Embarras des finances.
Calonne propose l'impôt territorial et l'Assemblée des Notables.
cette Assemblée (22 février 1787). Chute du ministère Calonne.
Brienne, archevêque de Toulouse, est appelé à lui succéder. — Adoption de l'impôt
territorial et de l'impôt du timbre. Clôture de la session de la première Assem-
blée des Notables. Le Parlement refuse l'enregistrement des nouveaux impôts.-
Il déclare que le droit de voter l'impôt n'appartient qu'aux États-Généraux.-Effet
immense que produit en France la déclaration du Parlement. - Affaiblissement du
pouvoir royal. Exil du Parlement à Villers-Coterets. L'archevêque de Tou-
louse est congédié, brûlé en effigie sur la place Dauphine. M. Necker est appelé
au ministère. Son caractère, sa présomption, son insuffisance dans les circon-
stances.- Rappel du Parlement. - Révocation des arrêts qui établissent les grands

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