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les mêmes Fables. Quelque estime que l'on doive au travail de cet Académicien, nous avons cru que notre Ouvrage pouvoit être encore utile, même après le sien; et c'est dans cette confiance que j'ose le livrer au public.

Voici l'ordre auquel nous nous sommes attachés dans toute la suite de cette édition.

En tête de chaque Fable, et immédiatement après, vient une indication sommaire des Ecrivains et des Ouvrages, où le même sujet est traité, soit avant, soit depuis La Fontaine, ce qui établit en quelque sorte l'histoire universelle de l'Apologue, depuis sa naissance et chez tous les peuples comme dans toutes les langues, jusqu'à notre immortel La Fontaine, jusqu'à nos jours; travail immense, tout entier en résultats, qui mettant le Fabuliste français au centre des imitations qu'il a faites, et des imitations qu'il a fournies, le montre toujours admirable, toujours unique, soit qu'il emprunte sa lumière, soit qu'il la communique aux Ecrivains venus après lui.

De courtes notes d'Histoire Naturelle, apprennent aux enfans, ou rappellent à ceux qui ne le sont plus, les principaux traits dont se compose le caractère physique ou conventionnel des personnages qui paroissent sur la scène de l'Apologue.

Sous le titre d'Observations diverses, notes de grammaire, de goût et d'érudition.

1o. Notes de grammaire. La Fontaine ne ressemble à personne la langue est pour lui un pays de conquête. Où trouver un cours de grammaire à la fois plus utile et plus agréable, que dans les ouvrages d'un homme qui sut embellir sa langue de toutes les grâces de la nature, de tous les charmes de la plus riante imagination; et qui, marquant ses imperfections mêmes du sceau de son génie, a trouvé le secret d'en faire un genre de beautés qui n'appartiennent qu'à lui?

2o. Notes de goût et de critique, sur le modèle des observations que l'abbé Batteux a faites sur quatre seulement des chefs-d'œuvre

AVANT-PROPOS.

xiij

de notre fabuliste. Ici c'est le plan du célèbre Auteur des Principes de Littérature, mais plus developpé, mais étendu à tous les Apologues; c'est un grand tableau substitué à une esquisse, c'est une vaste galerie à la place de quelques dessins.

3o. Notes d'érudition. La Fontaine s'étoit pénétré de la lecture des Anciens et de nos vieux Auteurs. Il avoit recueilli dans sa personne ce que le poète J. B. Rousseau désigne (dans son Epitre à Chaulieu) par

Ce bon esprit gaulois,

Que le gentil maître françois (Rabelais)
Appelle Pantagruélisme.

Nous rappellons les sources où il a puisé; nous exposons ce qu'il doit à l'étude, à l'art, comme ce qu'il doit à la nature; nous le comparons avec les Ecrivains qu'il reconnoissoit pour ses maîtres dans l'art de penser et d'écrire.

Au lieu d'une vie particulière de La Fontaine, qui se trouve par-tout, nous avons

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placé en tête de cet Ouvrage, l'éloge du Fabuliste, par M. de la Harpe, que nous avons préféré à celui de Champfort, comme étant plus historique, et offrant par-là un cadre naturel aux notes, où nous rassemblons, d'après d'Olivet, Bonnegarde, Montenaut, Naigeon, ce qui a été publié sur la personne et le talent de La Fontaine.

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DE LA FONTAINE,

PAR M. DE LA HARPE,

AVEC UN COMMENTAIRE HISTORIQUE.

Quandò ullum invenient parem,

HORACE.

IL est donc aussi des honneurs publics pour l'homme simple et le talent aimable! Ainsi donc la postérité, plus promptement frappée en tout genre de ce qui se présente à ses yeux avec un éclat imposant, occupée d'abord de célébrer ceux qui ont produit des révolutions mémorables dans l'esprit humain, ou qui ont régné sur les peuples par les puissantes illusions du Théâtre (1); la postérité a tourné ses regards sur un homme, qui, sans avoir à lui offrir des titres aussi magnifiques, ni d'aussi grands monumens, ne méritoit pas moins son attention et ses hommages; sur un écrivain original et enchanteur, le premier de tous dans un genre d'ouvrages plus fait pour être goûté avec délices, que pour être admiré avec transport; à qui nul n'a ressemblé dans le talent de raconter; que nul n'égala jamais dans l'art de donner des grâces à la raison

(1) Descartes, Corneille et Racine, dont l'éloge avoit été proposé par l'Académic Française, quelques années avant celui de La Fontaine.

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