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Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord.

(Depuis La Fontaine ). FRANÇAIS. Esope en belle humeur, f. 9. p. 36. Fables en chans. L. I. fab. 21.

NOTES D'HISTOIRE NATURELLE.

GÉNISSE. On nomme ainsi la jeune vache qui n'a pas encore atteint l'âge de deux ou trois ans.

CHEVRE. Ainsi que le bouc dont elle est la femelle, la Chèvre porte un toupet de barbe sous le menton; comme lui elle est armée de cornes. Elle est vive, capricieuse et vagabonde, sensible aux caresses, se familiarisant aisément. On en voit de diverses couleurs. Son lait a des propriétés qui l'ont rendu souvent supérieur à celui que donne la vache.

BREBIS. C'est la mère de l'agneau, le symbole de la douceur et de la patience; aussi Phèdre l'appelle-t-il un souffre-douleur. Elle se laisse enlever, sans se plaindre. et sa toison, et ses petits et sa vie. Sa laine est une des branches les plus utiles du commerce.

LION. Il a passé, dans tous les temps, pour être le roi des animaux. Sa figure imposante, son regard assuré, sa démarche fière, sa voix terrible, semblent indiquer le commandement. Sa taille est si bien prise et si bien proportionnée, dit l'éloquent historien de la nature, que son corps paroît être le modèle de la force jointe à l'agilité. Sa vigueur et sa souplesse se marquent au dehors, par les sauts et les bonds prodigieux qu'il fait, par le mouvement brusque de sa queue assez forte pour terrasser un homme, par la facilité avec laquelle il agite sa crinière dans tous les sens, sur-tout lorsqu'il est en colère.

OBSERVATIONS DIVERSES.

(1) Leur sœur, par la conformité des goûts et des habitudes. (2) Firent société, etc. Le fabuliste Richer accuse le défaut de vraisemblance d'une telle société. Le Lion ne peut admettre pour compagnons de sa chasse, les animaux mêmes dont il fait son gibier. « Voilà certainement, conclut Champfort, une mauvaise fable que La Fontaine a mise en vers d'après Phèdre.» On voit par ces mots : Dit-on, au temps jadis, que notre poète a voulu couvrir le vice du fonds.

(3) Dans les lacs (filets) de la Chèvre un cerf se trouva pris. « Le cerf peut-il être la pâture de ces animaux ?» Richer, Préface des Fables.

(4) Vers ses associés aussitôt elle envoie. La bonne-foi de la Chèvre contraste bien avec la perfide voracité du Lion.

(5) En qualité de Sire. Dans la Satyre ménippée, le sieur de Rioux, après avoir raconté ses brigandages, ajoute: Il me suffira que m'appelliez Sire (T. I. p. 103).

FABLE VII.

La Besace.

(Avant La Fontaine). GRECS. Es pe, dans le Phèdre de Laurent, pag. 264, d'apres David Hoeschelius.-LATINS. Phèdre, L. IV. f. 9. Perse, sat. IV. Catull. in Suffen. Senèque ( Traité de la Colère), L. III. Avien, f. 14.-FRANC. Guy-Patin, T. II. lett. 176. p. 39.

JUPITER dit un jour : que tout ce qui respire
S'en vienne comparoître aux pieds de ma grandeur(1);
Si dans son composé quelqu'un trouve à redire
Il peut le déclarer sans peur;

Je mettrai remède à la chose.

Venez, Singe, parlez le premier, et pour cause (2); Voyez ces animaux : faites comparaison

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De leurs beautés avec les vôtres.

Êtes-vous satisfait? Moi, dit-il, pourquoi non?
N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres?
Mon portrait, jusqu'ici ne m'a rien reproché;
Mais pour mon frère l'Ours, on ne l'a qu'ébauché ;
Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre.
L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il s'alloit plaindre.
Tant s'en faut : de sa forme il se loua très-fort,
Glosa sur l'Eléphant, dit qu'on pourroit encor
Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles;

Que c'étoit une masse informe et sans beauté.
L'Eléphant étant écouté,

Tout sage qu'il étoit, dit des choses pareilles.
Il jugea qu'à son appétit,

Dame Baleine étoit trop grosse.
Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit (3)
Se croyant, pour elle, un colosse.
Jupin les renvoya, s'étant censurés tous:

Du reste contents d'eux. Mais parmi les plus fous,
Notre espèce excella; car tout ce que nous sommes
Lynx envers nos pareils et Taupes envers nous (4),
Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes:
On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain(5).
Le fabricateur souverain

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Nous créa besaciers tous de même manière,
Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui.
Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d'autrui (6).

(Depuis La Fontaine). FRANC. Benserade, fab. 221. Le Jeune, Fabl. nouv. L. V. f. 5. ( Le Singe de Jupiter, imitation d'Avien),

Fables de La Fontaine en chans., L. I. fab. 43. M. Aubert, L. III. f.9. Ant. Vitallis, Liv. IV. fab. 5.

NOTES D'HISTOIRE NATURELLE.

SINGE, celui de tous les animaux dont la conformation lui donne le plus de ressemblance avec l'homme. Il y en a de différentes espèces, dont la plus curieuse est celle que l'on connoît sous le nom de Pongo ou de Orang-Outang, homme sauvage. Les naturalistes en racontent des merveilles qui n'empêchent pas de conclure qu'il n'est après tout :

Qu'un peu plus que singe, et moins qu'homme.

L'OURS, quadrupède d'une structure informe, et qui le paroît encore davantage à cause des longs poils qui cachent le contour de toutes les parties de son corps. On dit qu'il naît sans avoir de forme distincte, et que sa mère lui en donne une à force de le lécher. Il a les oreilles courtes, la peau très-épaisse, l'œil petit, relativement au volume de son corps. Amené dans nos villes par des bâteleurs, il amuse les oisifs, auxquels on le donne en spectacle.

L'ELEPHANT, le plus extraordinaire des quadrupedes, réunit l'intelligence du Castor, l'adresse du Singe et le sentiment du Chien. A ces qualités on peut ajouter les avantages particuliers de la force, de la grandeur et de la longue durée de sa vie ; ce qui fait dire à M. de Buffon que l'Eléphant est, si nous ne voulons pas nous compter, l'être le plus considérable de ce monde.

LA BALEINE ne présente à l'extérieur que la figure, d'un poisson; mais sa structure interne lui donne beaucoup de rapports avec les animaux quadrupèdes : on l'a nommée le roi de l'Océan. Ce sont les mers du Groenland

sur-tout, qui paroissent être le siége de son empire; on y a vu des Baleines qui avoient jusqu'à 130 et 200 pieds de longueur. Anderson). Couchée sur le côté, elle donne, avec sa queue, des coups capables de renverser et de submerger un vaisseau.

CIRON, petit insecte presque imperceptible.

LYNX appartient plus à la mythologie qu'à l'histoire naturelle. Les anciens lui donnoient une vue si active et si perçante, qu'il voit en dormant, qu'il distingue les objets à travers les murailles. Ce nom lui vient de l'Argonaute Lyncée, dont la vue pénétroit jusqu'aux enfers.

TAUPE, petit animal velu, tenant du rat par sa forme; il vit sous terre, dans un domicile fait avec une intelligence admirable. Sans être absolument aveugle, elle a les yeux si petits, si couverts, qu'elle ne peut en faire usage.

OBSERVATIONS DIVERSES.

(1) L'expression simple, la mesure lente, le rithme harmonieux de ces premiers vers, rendent le début noble et tel qu'il convenoit à la majesté du plus puissant des Dieux, du fabricateur sou

verain.

(2) Et pour cause. Un fabuliste anglois, M. Merrick, a expli qué cette cause par une fable ou allégorie, dans le style des Métamorphoses d'Ovide. « Jupiter avoit changé en Singes une race d'hommes indignes de ce nom; touchés de repentir, les coupables prièrent le dieu de leur rendre les traits de l'homme et l'usage de leur raison; Jupiter ne voulut leur accorder qu'une partie de leur prière; il leur refusa la raison, mais leur donna le premier rang après l'homme. » On sait que J. J. Rousseau hésite de prononcer si l'Orang-Outang n'est pas un homme.

(3) Cette scène est animée par une gaîté de style également éloignée de la recherche et de la satyre. Que d'esprit dans ces rapprochemens dame Baleine, dame Fourmi? Ne diroit-on pas que ce sont des animaux de même espèce; mais il est si facile à l'orgueil de franchir l'intervalle !

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