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ruc, Susanne, les deux Livres des Machabées, ou des princes Asmonéens, qu'il ne faut pas confondre avec le sept frères Machabées et leur mère, forment une sorte d'appendice aux précédens : comme ils ont tous été écrits ou transmis en langue grecque, et qu'ils n'ont pas reçu la sanction de l'assemblée générale, ils ne passent point pour essentiels dans le Recueil sacré.

C'est Esdras, sacerdote et scribe savant et zélé qui, après la captivité de Babylone, dans le cinquième siècle avant l'ère vulgaire, rassembla, épura, mit en ordre, de concert avec le sénat hébreu de l'époque, la plupart des livres fondamentaux : alors il substitua, dit-on, au caractère phénicien ou samaritain, le caractère chaldéen ou hébraïque actuel, bien supérieur par la netteté et l'élégance. C'est sous le pontificat de Simon, surnommé le Juste, mort vers l'an 290, avant notre

ère, qu'on aurait clôturé définitivement ce recueil, afin de le préserver de tous les chan gemens et de toutes les détériorations dont le menaçaient les troubles, que les bouleversemens de l'Asie avaient déjà amenés sur la Judée, et devaient y attirer encore.

Mais quels sont les véritables auteurs de ces livres ? quel est surtout l'auteur du Livre de Moïse?

Ceux qui regardent le Pentateuque, comme écrit par ce législateur lui-même, concèdent à leurs adversaires qu'il renferme des interpolations, des transpositions et des altérations diverses. Ceux qui lui refusent de l'avoir rédigé de sa propre main, et qui en gratifient, par exemple, le pontife Helkias, ou plutôt Khilkia, un demi-siècle environ avant la captivité, reconnaissent à leur tour qu'il a été fait dans son esprit, avec des traditions et des fragmens qui rendaient sa pensée.

des principes les hommes mêmes qui semblent avoir eu le plus d'intérêt ou de désir à s'y soustraire.

Dans les traditions hébraïques, dans la Mischna, ou Loi répétée, qui, avec les commentaires, forme le Talmud, chez les docteurs les plus célèbres parmi les Juifs, et dans l'histoire de Flavius Josèphe, il m'était imposé de séparer toujours le fond des événemens et les conséquences naturelles de la loi primitive, des opinions et des aberrations provenant du caractère général des époques et de la position personnelle des Hébreux. Enfin, s'il m'est arrivé par hasard d'indiquer avec précaution de quelle manière certaines lacunes peuvent être remplies, c'est à l'exemple de ceux qui, ayant fait une longue étude d'un monument antique dont l'ensemble est bien conservé, se croient autorisés à juger sur ce qui existe, des formes de quelques parties

secondaires que n'a point respectées le

temps *.

Après cela, s'il se trouve que tous les grands principes de politique et de morale aient germé dans la tête du législateur, ou soient consignés en son nom dans le Pentateuque; si, indépendamment des temps et des circonstances, il a jalonné mieux que personne le vaste champ de la législation; s'il a réuni à un plus haut degré qu'aucun autre chef de peuple, la théorie à la pratique; si sa philosophie enfin marche encore en avant du siècle où nous vivons, on sera libre d'en faire honneur à l'influence divine ou à son génie ; et, loin de m'accuser avec trop de précipitation d'une partialité exagérée en sa faveur, ou même d'un entraînement que

* En 1822, je soumis mon travail préparatoire à l'épreuve de la publication, sous le titre de Loi de Moïse ou Système religieux et politique des Hébreux. Malgré ses imperfections, de savans jurisconsultes et publicistes daignèrent s'en étayer dans des ouvrages importans, et le signaler de la manière la plus honorable.

pourraient justifier au besoin tous les abus qui se sont couverts de sa parole, on reconnaîtra que les progrès de l'esprit humain, dans quelques branches de ses connaissances, consistent dans la pro

moins en découvertes réelles

que

pagation et une application plus large de vérités déjà établies. « Nous oublions les événe» mens passés, s'écriait, il y a près de trente

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siècles, l'Ecclésiaste ou le prêcheur; nos des>>cendans perdront aussi le souvenir des

» choses qui arriveront après nous..... Ce qui

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» a été sera, ce qui a été fait se fera encore. » Où est la chose dont on puisse dire: Regarde, » cela est nouveau sous le soleil ?>>

.

J'ai suivi le texte hébreu; mais afin d'écarter toute discussion de mots, je me suis appuyé de la Vulgate, édition des papes. Pour la commo

3.

dité du lecteur, je rejette à la fin des volumes les passages textuels les plus curieux des traditions hébraïques et des rabbins que j'ai

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