Oldalképek
PDF
ePub

Une foule d'étrangers les suivit et fut incorporée à la nation 47. Cette masse se divisait en douze corps principaux, dont chacun faisait remonter son origine à l'un des fils de Jacob et portait son nom. La première tribu était celle de Ruben, fils aîné de ce patriarche; ses membres s'appelaient les Rubénites; la seconde, celle de Siméon ou des Siméonites; la troisième, de Lévi; la quatrième, de Juda ou des Juifs, dont, par extension et par abus, le nom a été donné à tous les enfans d'Israël. Les autres tribus étaient celles de Dan, de Nephtali, de Gad, d'Azer, d'Issachar, de Zabulon, de Joseph qui fut divisée en deux tribus, Ephraïm et Manassé, et de Benjamin.

Cependant les Egyptiens revenus du coup qui les avait frappés, brûlèrent d'assouvir leur vengeance. «Eh quoi! s'écria le pharaon, nous avons laissé partir Israël, nos esclaves! » Mais tandis qu'il assemblait son armée et ses cha

bout de 433 ans et un tiers, est de 24,576 personnes vivantes; de sorte qu'il trouve plus de 1600 mille individus lors de la sortie d'Egypte, parmi lesquels 600 mille hommes. Mais Wallace ne compte en général qu'une femme pour chaque individu, et un enfant et un vieillard pour trois couples, ce qui est en opposition directe avec la base même du calcul. Je ne parle pas du Père Pétau, qui marche aussi vite dans l'accroissement des populations que dans les multiplications en chiffres. Michaëlis s'étaie, comme les rabbins, des mariages précoces, de la longévité, de la polygamie et de l'exces sive fécondité des femmes en Egypte. Le lecteur jugera.

que

riots de guerre, les Hébreux se hâtaient à travers un pays coupé de montagnes, ayant en tête, pour éviter les diverses bandes ne prissent de fausses routes, un grand feu de matières résineuses, qui, de nuit, faisait apercevoir une vive flamme, et de jour, une épaisse vapeur. Les Arabes en usent encore ainsi; Alexandre eut recours à ce moyen 48, et l'historien sacré, lui-même, nous forcé à prendre cette idée de la colonne conductrice; car loin de marcher seule, elle était dirigée par les hommes qui connaissaient le mieux le pays. « Je t'en prie, dit-il à son beau-frère Hobab de Madian, ne nous quitte point, tu nous serviras de guide, attendu que tu connais tous les lieux où nous aurons à camper dans le désert. Nous te récompenserons plus tard de tes soins. 49 >>

On ne suivit pas le chemin des Philistins, qui était le plus court pour aller dans la terrepromise, afin de ne pas se placer aussitôt entre deux puissans ennemis; et après avoir remonté vers l'isthme de Suez, on fit comme un crochet qui ramena au midi, vers la mer Rouge. La première pause fut dans un lieu nommé Succoth (tente), à cause des tentes qu'on y dressa; la seconde fut à Étam. Moïse commanda ensuite un nouveau circuit, pour donner le change à l'ennemi, en lui suggérant que les Hébreux

s'étaient perdus dans le désert 5o; et il porta son camp assez loin de Pi-hahiroth, à côté de Migdol, et vis-à-vis de Baal-Zéphon*, dans un espace compris entre la mer Rouge et la chaîne de montagnes qui se prolonge sur les bords de cette mer 51. Sa position était d'autant plus favorable qu'elle devait empêcher l'armée du pharaon et ses chariots de guerre de s'étendre et faciliter, en cas d'attaque subite, la défense de la partie du peuple qui ne combattrait point.

A peine avait-il fait ses dispositions, que l'armée égytienne, dont la marche avait été plus rapide, parce qu'elle ne se composait que de guerriers, arriva et sembla lui fermer toute retraite. A cet aspect, le grand nombre d'hommes faibles, de vieillards, de fenimes et d'enfans qui remplissait le camp hébreu, fut saisi d'épouvante et murmura contre son chef. «< N'y avait-il pas assez de sépulcres en Égypte; pourquoi nous

amener mourir au désert? » Mais Moïse leur répondit avec calme «Ayez bon courage, vous obtiendrez bientôt votre délivrance. »

La mer Rouge, ou mer de Suph, est un golfe

* Le mot désert est employé ici pour solitude. Migdol et BaalZéphon, qui signifient une tour et le dieu du septentrion, ou l'idole de Zéphon, ont été pris ainsi que Pi-hariroth, pour des villes, des montagnes, des anfractuosités de la mer.

de l'Océan qui s'avance du midi au nord, dans une étendue de plus de quatre cents lieues, depuis le treizième degré environ de latitude boréale jusqu'au trentième. Elle ressemble à un large canal placé entre l'Arabie, au levant, l'Abyssinie et l'Egypte, au couchant. Sur ses rives occidentales vivaient les anciens Troglodites, ou habitans des cavernes. Elle se termine au nord par deux petits golfes, sujets de tout temps à de fortes marées, et que je comparerai, pour la forme, à deux doigts de la main écartés l'un de l'autre. L'oriental s'appelait chez les anciens sinus Heropolites, et l'occidental, qui n'est séparé de la Méditerranée que par l'isthme de Suez, sinus Elanites, du nom de la ville d'Ælana, bâtie sur ses bords.

A l'extrémité du golfe occidental Moïse s'était campé dans une situation difficile à déterminer aujourd'hui, à cause des grands changemens qu'une longue suite de siècles a fait subir à ces rivages 52. Le sinus Elanites n'offre encore à sa pointe qu'une largeur d'une ou deux petites lieues. Les marées y sont d'environ deux mètres, dit l'ouvrage sur l'Égypte ; et dans les tempêtes, lorsque le vent du sud souffle avec violence, elles s'élèvent quelquefois à trois ou quatre mètres, ce qui est plus que suffisant pour noyer une armée nombreuse 53. Le général en chef de l'expé

dition, revenant un jour des fontaines de Moïse, situées sur la rive orientale, voulut profiter de la marée basse, et traverser la mer Rouge à pied sec; mais il fut surpris par la nuit, et, s'étant égaré au milieu de la mer montante, il eut à peine le temps d'échapper au reflux des eaux 54.

Moïse, qui avait étudié ces parages pendant tout le cours de sa vie pastorale, fit passer le soir, sur les derrières, les feux qui jusqu'alors étaient restés à la tête du peuple, soit pour cacher aux Égyptiens, au moyen d'une vapeur épaisse, les mouvemens de son camp, soit pour leur montrer, à la lueur de la flamme, une partie de ce camp immobile, tandis que l'autre exécuterait sa marche en silence *.

Bientôt le flux, aidé par un vent violent, commença; et les eaux, en se retirant, offrirent une disposition remarquable, qui rend raison des faits postérieurs d'une manière bien plus satisfaisante que l'explication naturelle proposée par Josèphe, suivie par saint Thomas, Grotius, et plusieurs savans rabbins, d'après laquelle les Israëlites auraient décrit une ligne demi-circu

*

Le texte dit: La colonne de vapeur partit de devant eux, et se tint derrière, et elle vint entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël, et elle était pour les uns une vapeur et une obscurité, et pour les autres elle éclairait la nuit et l'un des camps n'approcha pas de l'autre de tout le soir. (Exod. xiv, 20.)

:

« ElőzőTovább »