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quiéter en rien des plaies du peuple une certaine industrie.

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A l'heure de la captivité, les artistes étaient très-nombreux à Jérusalem. Sur dix mille chefs de maison transportés à Babylone, lors de la première invasion, il y eut mille maîtres d'ateliers, en bois ou en métaux 104. Dans son histoire de l'Art, Winkelman leur donne une destination particulière, très-hasardée, sans doute; mais la remarque qu'il fait n'en a pas moins de valeur. » Nous sommes très-peu instruits de l'art, chez le peuple hébreu; il faut pourtant qu'il l'ait porté à un certain degré de perfection, du moins pour le dessin et pour le fini du travail; car parmi les artistes que Nabuchodonosor amena captifs de la seule ville de Jérusalem, il y en avait mille qui travaillaient en ouvrages de marqueterie on aurait de la peine à en trouver autant aujourd'hui dans les plus grandes villes 105. Enfin, les qualifications d'hommes d'esprit, d'hommes intelligens et savans , que les Hébreux se plaisaient à accorder aux citoyens industrieux, aux artistes renommés, semblent prouver qu'ils avaient pour eux la considération qui anime l'industrię et les arts, et qui est leur première récompense. Au nombre des hommes qui font la force de Juda, Isaïe ne manque pas de compter l'artiste habile 107.

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Il n'existe pas des documens détaillés pour la période qui sépare le retour de la captivité, de l'élévation des Machabées mais comme la loi du jubilé fut alors négligée, comme il se forma une classe de grands propriétaires, le nombre des individus obligés à chercher leur existence dans des arts purement industriels dut s'accroître. C'est aux princes dont je viens de parler que remontent les plus anciennes monnaies hébraïques aujourd'hui connues. Cependant, divers auteurs pensent que, dès les premiers temps, les Hébreux eurent des pièces marquées à leur coin on ne peut douter qu'ils ne travaillassent les métaux; or, si les autres peuples avaient des monnaies, pourquoi s'en seraient-ils privés? pourquoi auraientils eu recours aux monnaies étrangères? cela ne s'accorderait point avec leur caractère national. Sur ces premières pièces on aurait gravé, d'un côté Jérusalem, de l'autre la figure ou seulement le nom du roi. Dans les pièces des Machabées, un côté porte une coupe, ou un vase du temple, ou une lyre; l'autre, un palmier, une gerbe, une feuille de vigne avec le nom de la monnaie et l'année depuis la délivrance de Sion. Leurs successeurs arrivés à la royauté y firent imprimer leurs images *.

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D'après Maimonide, le sicle d'argent, ou la pièce, renfermait

Dans le cours de sa tyrannie, Hérode déploya par politique la magnificence romaine. Des villes, des ports, des temples, des palais superbes, en l'honneur des empereurs, ses maîtres, furent construits et ornés d'objets précieux. L'ordre d'architecture grecque, déjà introduit du temps des Machabées, fut substitué au goût égyptien qui avait dominé dans les âges antérieurs.

Mais on a demandé, d'une manière générale, pourquoi les Hébreux n'ont pas laissé, à l'exemple des Egyptiens eux-mêmes, quelques uns de ces grands monumens de pierre ou d'airain qui luttent avec succès contre les siècles *. La

de ce métal pur le poids de cent soixante grains d'orge, Calmet l'estime 32 sous 5 deniers; Brerewood le porte à 3 liv. 9 s. suivant d'autres, il équivalait à 2 fr. So c. Le sicle se divisait en demi-sicle ou béka, en tiers de sicle et en quart de sicle, drachmes ou deniers il se décomposait aussi en 20 guéra ou oboles. Il fallait 60 sicles pour la mine : 50 mines faisaient le talent d'argent, et 16 talens d'argent le talent d'or. (Voyez Calmet, sur les Monnaies des Hébreux; Encyclop. méthod., art. Monnaie ; dans Rosenmuller, Exod. xxx; Garnier, Histoire des Monnaies.)

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« Il ne nous reste rien de l'architecture primitive des Juifs à Jérusalem que la piscine probatique. On la voit encore près de la porte Saint-Etienne, et elle bornait le temple au septentrion. C'est un réservoir long de cent cinquante pieds et large de quarante...... Cette piscine est maintenant desséchée et demi-comblée ; il y croît quelques grenadiers et une espèce de tamarins sauvages dont la verdure cst bleuâtre ; l'angle de l'orient est tout rempli de nopals... Josèphe appelle cette piscine Stagnum Salomonis; l'Evangile la nomme probatique, parce qu'on y purifiait les brebis destinées aux sacrifices.... Je mets les sépulcres des rois et les tombeaux d'Absalon, de Josaphat et de Zacharie, au nombre des monumens

nature de leur pays ne le comportait pas : une haute politique avait fait prescrire de n'élever dans l'Etat qu'un seul temple; et il n'existait pas une grande partie des citoyens jetée dans les derniers rangs et dont le repos offrît de graves dangers à la classe dominante. La construction des fameuses pyramides, dit Voltaire, est une preuve de l'esclavage des Egyptiens : rien ne pourrait contraindre un peuple libre à élever de pareilles masses 108. Leur temple, le palais de leur loi est le seul édifice monumental dont les hommes gardent le souvenir. Il partagea les destinées de ceux à qui il devait l'existence : après avoir servi de forteresse dans les derniers efforts de la liberté, ils s'écroulèrent ensemble sur les ennemis. On admire Sparte qui n'a rien fait pour les arts; et quelle trace eût laissé Rome républicaine *?

De tout ceci, comme on voit, je ne veux pas

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grecs et romains exécutés par les Juifs. » (M. de Chateaubriand, Itinéraire, tom. II.)

* Les beaux-arts ont ce double caractère de servir d'asile aux grandes idées de simplicité, de liberté et de beauté, lorsqu'elles sont chassées de la société humaine; et d'être ensuite le foyer d'où ces mêmes idées s'élancent pour se répandre encore dans la société. Les arts de Rome dégénérée recueillirent l'héritage de Rome vertueuse. Les arts dans le moyen âge ayant réveillé toutes les nobles pensées, nous rendirent le dépôt qui avait été renfermé dans leur

inférer que l'industrie et les arts soient arrivés à un haut degré de perfection chez les Hébreux : ce n'était pas leur principal objet, et l'on conçoit très-bien une division générale de travail parmi les peuples comme parmi les membres d'une même société. Mais leur législation ne renferme aucun dessein de leur être contraire; bien loin de là, elle pose les principes les plus propres à leur donner l'essor dans des temps opportuns; elle fait du travail une obligation universelle, et elle présente sans cesse la paix et les jouissances réglées de la vie comme le terme des efforts de l'homme.

Au milieu du déluge d'accusations plus ou moins fondées auquel chaque historien se croyait indispensablement tenu envers les Juifs, on n'a pu s'empêcher de reconnaître que cette nation ait porté de puissans élémens d'industrie dans tous les pays où elle a passé. L'esprit méthodique et positif de leur loi donne, encore plus que tout autre chose, la raison des succès qu'ils obtinrent en ce genre. Mais les circonstances ne leur permettaient pas de fournir une longue carrière. Il y avait une opposition si profonde entre leurs besoins, leurs croyances, leurs intérêts et leur fanatisme particuliers et ceux des peuples, pour la plupart étrangers à toute idée de législation et d'ordre public, dans le sein

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