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vitables qui s'y attachèrent : et c'est à quoi l'on arrive, soit qu'on examine la chose en particulier, soit qu'on la considère dans ses rapports avec tout l'édifice.

Cependant quarante-huit villes ou bourgs furent destinés aux enfans de Lévi: est-ce en toute propriété, comme on l'a souvent dit? Nullement 3. Là ils avaient leur toit paternel à côté des autres citoyens, mais avec cet avantage, que le terrain à l'entour des villes désignées à la distance de huit cents toises environ (trois mille coudées) leur appartenait, soit pour leur servir de jardin, soit pour leur permettre d'avoir quelques troupeaux. Le droit de rachat ne prescrivait pas pour ces habitations 33. Elles furent choisies parmi les diverses provinces, afin qu'ils se trouvassent placés de manière à faire entendre à tous les Hébreux le droit et la loi : dans quel but, en effet, les eût-on agglomérés dans les mêmes cités, et comment auraient-ils rempli à eux seuls quarante-huit villes différentes, quand les enfans de Siméon, dont le nombre était plus que double, n'avaient que dix-sept villes, les enfans de Zabulon que douze 31?

En définitive, quels que soient les discussions de détail qu'on puisse élever sur les rétributions lévitiques, et les abus auxquels elles

donnèrent lieu, le dixième n'était en principe ni un impôt ni un salaire, mais une compensation pour la part de terres qui revenait à cette tribu, et dont les autres s'étaient chargées. Les sacerdotes hébreux se trouvaient immédiatement dépendans du reste du peuple dans leurs intérêts privés, tandis que les prêtres égyptiens dominaient autant par leurs possessions que par le prestige de leur caractère et de leur doctrine. Le législateur, en confiant les lévites à la générosité des autres familles, dont ils représentaient les premiers-nés, voulut accroître l'union de tous. De son côté l'enfant de Lévi s'attachera naturellement à la loi de laquelle dépendent ses moyens de vivre; à la paix et à l'abondance publiques qui amèneront chez lui l'abondance et la paix. Par intérêt même il respectera cette loi, pour que les autres la respectent; par intérêt il la publiera, pour qu'on n'oublie point les préceptes qui consacrent son droit; par intérêt, enfin, il surveillera toute son exécution, de sorte que la force même des choses le poussera à remplir ses devoirs et fera de cette tribu, comme je l'avais annoncé, un véritable instrument de conservation, qui, répandant sur tous les points de l'État la connaissance et l'amour des lois, recevra d'eux, en même temps, la nourriture et l'existence.

Sous Néhémie, vers l'an 445 avant notre ère, l'assemblée générale décréta que les dîmes seraient portées dans les chambres du temple à Jérusalem, pour que la distribution en fût faite à qui de droit 35. Une protestation solennelle de la part des citoyens avait été jusquelà le seul acte qui garantît leur exactitude à donner la redevance annuelle; la loi s'était entièrement confiée à leur loyauté. Mais on a vu qu'ils trompèrent souvent son attente. Peut-être la conduite des sacerdotes et l'avidité qu'ils montrèrent pour la fortune, comme les prophètes le leur reprochent, occasionnèrent cette négligence des citoyens, ou du moins leur servirent d'excuse; peut-être aussi cette négligence même poussa-t-elle les sacerdotes à se ménager d'autres moyens d'existence. Il n'y a jamais des torts d'un seul côté; la force ou la faiblesse des gouvernés, leurs vertus ou leurs vices, exercent la plus puissante influence sur les gouvernans; et ce n'est pas seulement à ces derniers qu'il faut demander compte du mal qui se fait ou du bien qu'on ne se hâte pas de faire. D'ailleurs les guerres que subit la Judée, les tributs qu'elle fut dans la nécessité de payer aux puissances étrangères qui la soumirent, troublèrent entièrement l'ordre public, et réduisirent plus d'une fois le citoyen à un

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état de détresse qui ne lui permit pas de s'acquitter envers les enfans de Lévi. Le temple fut à peine purifié sous Juda Machabée, que les zélateurs y apportèrent avec joie les prémices et leur dixième : mais les sacerdotes, depuis la confusion survenue dans les propriétés, avaient acquis des terres contre le vœu de la loi; ce fut un motif de plus pour éluder lå dîme que la chute de Jérusalem éteignit entièrement. D'autres charges pesèrent alors sur la nation. Les amis de l'ordre primitif gémirent de cet état de choses; et pour rendre l'impression que faisaient sur eux la violation du pacte, et la servitude qui en était la conséquence, ils déclarèrent, comme par dépit, que les fruits de la terre n'avaient plus depuis la même saveur 36.

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On retrouve la dîme en usage chez un grand nombre de peuples anciens; mais chez aucun d'eux elle ne reposait sur les mêmes bases qu'en Israël, ni elle n'était entourée des mêmes circonstances.

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La vie champêtre a dignement inspiré quelques poëtes leurs riants pinceaux ont prêté à la nature de nouveaux charmes et nous ont appris à l'aimer. Que leur puissance sur les cœurs soit immortelle comme le sujet de leurs chants!

Mais l'agriculture se présente sous un point de vue bien plus positif; elle est la nourrice du genre humain, elle a des principes, une expérience, des théories qui l'élèvent au rang d'une science des plus étendues. Que penserons-nous donc des peuples anciens qui l'ont regardée comme une profession servile, et chez lesquels le citoyen n'osait se déclarer agriculteur; des philosophes grecs qui soutenaient qu'une bonne

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