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cités, les renvois aux chapitres et aux versets de l'Écriture, et les passages mêmes de la Vulgate, relatifs aux principes et aux faits fondamentaux. Je releverai seulement les inexactitudes sérieuses, en indiquant le mot à mot du texte original.

Dans le sujet que je traite, et avec tous les moyens que nous possédons aujourd'hui, il ne m'eût pas été difficile de déployer un luxe d'érudition effrayant. Mais cela même était un écueil; et, dans la pensée qu'une trop grande richesse d'emprunt cache souvent beaucoup de pauvreté, je me suis astreint à ce qui m'a semblé nécessaire pour mettre les faits en évidence.

S'il ne m'est pas donné d'arriver à la solution entière du problème, j'espère du moins indiquer la route; je fournirai quelques nouveaux documens à la législation, et à l'Histoire qui, étant une de sa nature, doit d'un bout à

l'autre suivre le même fil et conduire au même

terme; enfin j'accomplirai ce devoir d'apporter, selon mes forces, un contingent dans les travaux intellectuels des générations contemporaines.

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De tous les livres universellement répandus, le livre sacré des Hébreux est celui qui renferme les notions les plus anciennes et les plus authentiques sur la civilisation orientale. Le voyage d'Abraham en Égypte, l'histoire de Joseph, l'éducation de Moïse, la coutume de prendre la sagesse égyptienne pour terme de comparaison, comme dans ces paroles : « La sagesse de Salomon l'emportait sur celle des Orientaux et sur la sagesse des Egyptiens, '» ont fait toujours penser que ce royaume possédait une organisation intérieure qui remontait très-haut, et qui avait été

I

accompagnée d'un grand développement des sciences et des arts. Plusieurs historiens de l'antiquité, à la tête desquels Hérodote, étaient entrés à ce sujet dans des détails qui furent long-temps regardés comme fabuleux. Des écrivains se sont occupés à venger ce père de l'histoire. L'ouvrage monumental sur l'Égypte a rétabli toute

sa renommée. Enfin les découvertes récentes d'un savant philologue français ont porté à la dernière certitude les données de tous les âges*, et sont à la veille de dévoiler en entier les choses qui ne se présentaient à nos yeux qu'enveloppées d'un nuage épais.

Cependant l'homme qui, par son esprit et par la manière dont s'écoula sa jeunesse, avait été le plus heureusement placé pour comprendre tous les secrets de la science égyptienne, Moïse se jeta dans une route différente après avoir opéré la délivrance des Hébreux, il persista dans le dessein de s'éloigner des doctrines de ses maîtres, d'élever la civilisation sur des bases nouvelles, et de former un peuple à qui il fùt en droit de dire: Quant à toi, tu es autrement institué que toutes les nations connues3.

Les premières populations originaires des fertiles plateaux de la haute Asie s'étaient diri

* Voir le Précis du système hieroglyphique des Egyptiens, par M Champollion le jeune, et ses Lettres à MM. Dacier et de Blacas.

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gées vers toutes les parties de ce vaste continent, et avaient pénétré dans le cœur de l'Afrique, soit par l'isthme de Suez, soit à travers la mer Rouge*. Au dire des géographes, l'Arménie est un des plus beaux et des plus fertiles bassins de l'Asie, le centre de la distribution des eaux de cette contrée vers tous les points de l'horizon 3. Et c'est dans l'Arménie même, à ce qu'il paraît, que les populations sorties d'un tronc principal se divisèrent; elles suivirent le cours des fleuves, et de proche en proche, arrivèrent à des époques peu éloignées sur les bords de la Méditerranée, aux embouchures de l'Euphrate, de l'Indus, du Gange et jusque dans la Chine.

Les prétentions de chacun de ces peuples à une antiquité beaucoup plus reculée que tous les autres manqueraient donc de fondement solide, et l'assentiment que les philosophes du dernier siècle ont accordé à quelques unes de ces prétentions mêmes, reposerait sur une fausse induction.

Les progrès des sciences et des arts dans un

* On concevrait d'après cela que l'Égypte eût compté parmi ses peuples des tribus venant en ligne directe du Nord, et des hommes qui, après s'être portés vers l'équateur africain, seraient remontés vers la Méditerranée. Tant que l'hypothèse, dont je reparlerai dans la suite, et qui donne plusieurs souches différentes à la race humaine, n'est pas prouvée, nous devons nous en tenir à cette opinion, autour de laquelle se réunissent jusqu'à présent toutes les probabilités.

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