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voulait empêcher deux anciens d'Israël de prophétiser dans le camp, quoi! tu serais jaloux en ma faveur? Plût à Dieu que le peuple entier fût voyant comme moi-même 38; que l'esprit qui m'anime reposât sur eux tous; qu'ils devinssent tous sacerdotes de l'Eternel, de la justice et de la vérité, pour vivre long-temps et bien sur la terre!....... » Jérémie ne fit donc

que répéter sa propre pensée, quand il annonça que le sacerdoce spécial serait enfin superflu. <<< En ce jour, Jéhovah traitera une alliance nouvelle avec son peuple. Ils porteront tous la loi au fond du cœur, et il ne faudra plus que les uns enseignent les autres, en disant Connaissez l'Eternel; car ils le connaîtront tous, depuis le plus grand jusqu'au plus petit 39.

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Ainsi, la question est déjà éclaircie : ainsi les lecteurs ne seront plus abusés par la Vulgate, qui fait dire à l'Eternel : « Vous me serez un royaume sacerdotal; ni par Sacy, qui traduit: Vous serez un royaume confirmé par la prétrise. » Les intentions cachées sous ces derniers mots ne sont pas pures. Le texte parle autrement : Vous êtes constitués d'une manière qui vous distingue de tous les autres peuples : vous deviendrez une nation sainte, un royaume, un peuple de sacerdotes : c'est-à-dire que bien loin d'être assujettis, comme il arrive en Égypte, dans l'Inde,

partout, à des castes sacerdotales qui s'emparent des lumières, des richesses et du pouvoir, vous participerez tous également à ces lumières, à ce pouvoir, à ces richesses.

CHAPITRE II.

grand-conseil des anciens, ou sénat et petiITS

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LES Hébreux étaient campés depuis un an dans les vallées du Sinaï, lorsque les trompettes sonnèrent. La nuée qui couvrait le tabernacle s'ébranla; les tribus, enseignes déployées, se mirent en marche et se dirigèrent vers la terrepromise. La première station fut dans la vallée de Paran. De violens murmures, pareils à ceux qu'ont entendu tous les chefs célèbres qui ont fait traverser des déserts à des troupes nombreuses, assaillirent Moïse. Il en conjura les effets et comme la responsabilité morale qu'assumait sur lui l'espèce de dictature qu'il avait exercée jusque-là sous les yeux et avec l'approbation des anciens lui paraissait beaucoup trop pesante, il se hâta de faire participer

le conseil des soixante-dix vieillards à toutes ses vues et à toutes ses fonctions, et il convertit en une institution stable, un corps jusqu'alors provisoire. Miriam sa sœur, et Aaron son frère, jaloux du pouvoir qu'il transmettait à d'autres mains, s'élevèrent contre lui sous un frivole prétexte ; mais il les frappa de terreur et les réduisit au silence 4o.

Cependant, sans prendre en considération ni les termes précis du Pentateuque, ni l'unanimité des docteurs hébreux, corroborée par les esprits les plus judicieux des autres croyances, quelques auteurs se sont efforcés de jeter du doute sur l'existence de droit et de fait du grandconseil d'Israël, appelé plus tard sanhédrin, du mot grec sunedrion (assemblée ou congrès). Don Calmet, où tant de graves écrivains ont eu le tort de puiser sans critique, est du nombre. Les motifs qui le poussent sont faciles à saisir. Il a grand intérêt à faire passer la législation de Moïse pour une théocratie, pour un gouvernement de prêtres; il proclame lui-même que cette législation est un royaume sacerdotal parfaitement semblable à celui d'Égypte 11: on juge, en conséquence, combien il lui importe d'anéantir, autant que possible, une assemblée nationale, dans laquelle réside la plus grande partie de la puissance législative, d'une assem

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blée qui parlait, au nom de Jéhovah, pour exprimer les besoins actuels, comme le sacerdoce prononçait ce nom sacré dans l'intérêt des lois déjà écrites.

Quoique entraîné aussi vers les doctrines égyptiennes, Bossuet ne peut s'empêcher d'avouer la légitimité du grand-conseil. «< Pour maintenir la loi dans sa vigueur, Moïse, dit-il, eut ordre de former une assemblée de septante * conseillers, qui pouvait être appelée le sénat du peuple de Dieu et le conseil perpétuel de la nation. » Dans la dernière époque de la république, il rappelle « que le premier Hérode, pour s'attirer toute l'autorité à lui seul, attaqua cette assemblée, qui était comme le sénat fondé par Moïse et le conseil perpétuel du peuple où la suprême juridiction était exercée. » Le sage Fleury s'exprime plus clairement encore : «<< Dès que les Hébreux commencèrent à former un peuple, ils furent gouvernés par les vieillards. Dans toute la suite de l'Écriture, toutes les fois qu'il est parlé des affaires publiques, ils sont toujours mis au premier rang, et quelquefois nommés seuls. De là vient l'expression du psaume qui exhorte à louer Dieu

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Lorsqu'on dit quarante, cinquante, soixante, pourquoi se refuserait-on à se servir du mot septante?

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