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de David, en disant des rois de cette Maison :

13

Rex judicatur, le roi est jugé 13.

Enfin, le principe naturel de la responsabilité des fonctionnaires devant l'assemblée publique, sera consacré en fait de la manière la plus solennelle, au moment où l'homme le plus admirable après Moïse, de la nation hébraïque, où Samuel, dont le savant Volney a de nos jours si étrangement dénaturé l'histoire, se démet d'une partie de ses hautes fonctions.

C'est de la magistrature sacerdotale, du grand-conseil des anciens et des orateurs-prophètes, que je m'occupe dans les chapitres suivans je renvoie dans le livre qui traite de la justice, ce que j'ai à dire des juges ordinaires; et dans celui de la force publique, tout ce qui a rapport aux juges suprêmes, ou consuls, à Samuel et aux rois hébreux.

CHAPITRE PREMIER.

MAGISTRATURE SACERDOTALE.

Si la ressemblance des noms entraînait la ressemblance des choses, il serait naturel d'adopter sur le sacerdoce une opinion uniforme qui embrassât tous les temps et tous les lieux. Mais on est tombé dans une grande erreur quand on a confondu les sacerdotes hébreux avec les autres prêtres des religions anciennes ou modernes différence dans le principe de leur institution; différence dans le but; différence dans leurs rapports avec toutes les parties de l'Etat : voilà des motifs suffisans pour rejeter en seconde ligne les diverses faces par lesquelles ils s'en rapprochent.

La tribu de Lévi, telle qu'elle sortit des mains de Moïse, est une véritable magistrature toute

positive, toute temporelle, pour me servir de l'épithète dont les théologiens ont qualifié l'ancien peuple et l'ancienne loi. Créée pour les besoins de l'époque, au nom du peuple et dans des vues d'utilité nationale, son action sur le gouvernement ne devait avoir rien que de passif. Sa destination est de conserver dans son intégrité le texte des lois fondamentales; d'enseigner ces lois à tout Israël et de les lui faire aimer; de s'élever contre les atteintes qui leur seraient portées; de resserrer les liens de l'association publique; de remplir enfin les cérémonies d'un culte disposé comme sauvegarde autour de ces lois.

Qu'on se transporte au temps où vivait Moïse, qu'on se pénètre des nombreuses difficultés qu'il avait à vaincre, et tous les détails de son institution s'expliquent d'eux-mêmes.

Au milieu d'hommes ignorans et enclins aux superstitions les plus funestes au milieu de douze tribus répandues dans douze provinces, livrées surtout à l'agriculture et dirigées par leurs assemblées, leur sénat et leurs magistrats particuliers, il reconnut la nécessité d'un moyen propre à lier fortement ces diverses parties du corps politique; d'un moyen qui appelât sans cesse leurs regards vers le même but et qui prévint les désavantages reprochés aux républiques

fédératives, où l'intérêt de chaque province doit l'emporter, dit-on, sur l'intérêt général. Ses craintes étaient d'autant mieux fondées, que, malgré ses efforts, les tribus se jetèrent souvent dans des routes contraires et se firent les unes aux autres un mal qui finit par retomber sur toute la nation.

Après avoir divisé la tribu de Joseph en deux tribus qui furent Manassé et Ephraïm, et avoir ainsi reconnu treize tribus au lieu de douze, il répandit l'une d'elles parmi toutes les autres, en lui imposant les obligations indiquées. En même temps il institua les sacerdotes ou les ministres principaux du culte, et les lévites destinés aux fonctions secondaires.

Le pontife, ou grand-sacerdote (Cohengadol) qui leur servait de président, et qui était comme l'organe suprême du texte de la loi, ne s'éloignait pas du temple, situé dans la ville capitale.

Le centre du système particulier de conservation et d'union que devait former la tribu de Lévi, correspondait en conséquence au centre même de la république, et le conseil des sacerdotes vivait, pour ainsi dire, sous le même toit que le conseil national qui tenait ses séances dans une portion du temple même.

Un brillant appareil entourait la place occupée

par le texte original de la loi souveraine, excitait l'attention des citoyens, et faisait tourner au profit des lois et de la patrie le goût qu'ont eu les peuples de tous les âges pour les spectacles pompeux.

De ce centre, le système de conservation et d'union s'étendait jusque dans les dernières extrémités d'Israël; et jusque-là il exerçait son influence, non seulement en ramenant vers le point commun des esprits disposés à diverger, mais en mettant sans cesse sous les yeux de tous, la loi, à laquelle était attachée leur félicité particulière.

Mais les individus appellés à former cette magistrature, ne pouvaient être pris que parmi les hommes dont je viens de signaler la superstition et l'ignorance; des hommes qui, loin de veiller à la conservation du texte de la loi, se hâteraient de l'altérer selon leurs caprices; qui, loin d'enseigner cette loi, la délaisseraient peut-être sans retour.

Pour parer à ce danger qui n'avait rien d'imaginaire, et pour appuyer son institution sur des garanties naturelles, le législateur ayant recours à la puissance des intérêts privés, fut conduit à rendre héréditaires les fonctions des enfans de Lévi. Il put unir alors leurs intérêts matériels à ceux des autres tribus, par une combinaison qui

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