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nulle union, excepté pour détruire. S'agit-il d'édifier, aussitôt ils se divisent. Qu'on indique un point sur lequel ils s'entendent invariablement. Leur force est stérile comme celle des tempêtes elle abat, elle dévaste, mais elle n'a point de vie, et ne sauroit en donner. Tout ce qui anime, tout ce qui féconde, appartient au christianisme : quelque chose du Dieu vivant est en lui. Après des égaremens plus ou moins longs, des persécutions plus ou moins vives, il faudra donc que les hommes reviennent à la doctrine qui seule les sépare de la mort; il faudra qu'ils y reviennent, ou que la société périsse. Sa prospérité matérielle, qui maintenant fait quelque illusion, trouvera en elle-même sa propre ruine et fût-elle plus durable qu'on n'a lieu de le penser en considérant sur quelles bases elle repose, qu'importe aux pestiférés la richesse du lazaret?

Dans une situation si nouvelle, tout ce qui aide à bien connoître le progrès et les événemens de la guerre entre l'erreur et la vérité ne sauroit être dénué d'utilité ni d'intérêt. Sous ce rapport, et sous ce rapport seul, il

nous a semblé que ce recueil pouvoit être offert au public. Ce sont les mémoires d'un simple soldat, mais qui a peu quitté le champ de bataille. C'est là aujourd'hui la patrie du prêtre ; c'est là qu'il doit vivre, et là qu'il doit mourir.

RELIGIEUX ET PHILOSOPHIQUES.

SUR LA FOI (1).

Dieu a bien fait toutes choses. Que les impies blasphèment tant qu'ils voudront, leurs blasphèmes n'ont aucun fondement. La création tout entière élève la voix pour rendre témoignage à son auteur.

Dieu a bien fait toutes choses dans l'ordre de la nature. Tout y est plein de sa majesté et de sa grandeur; il s'y révèle à nous par des merveilles sans nombre; et certes, à la vue d'un si ravissant spectacle, nous nous sentirions élevés au-dessus de nous-mêmes si nous n'étions pas appesantis par une insensibilité léthargique.

Dieu a bien fait, a divinement fait toutes choses dans l'ordre de la religion. Le Verbe incréé, engendré de toute éternité dans la splendeur de sa gloire, est descendu de son trône, et s'est fait chair pour sauver sa créature.

Qui pourroit méconnoître en lui l'envoyé du ToutPuissant? Approchez, enfans des hommes: voyez le Pasteur dont il faut écouter la voix, le Maître dont il

(1) Ce morceau est en partie traduit de l'allemand.

faut recevoir les leçons, le Grand-Prêtre par excellence dont il faut accomplir les préceptes; en un mot contemplez le Rédempteur promis, qui nous a, dans sa clémence, apporté le plus grand des biens, je veux dire la religion chrétienne, religion venue du ciel et digne de régner sur la terre; religion où l'on découvre évidemment le signe de l'autorité suprême, devant laquelle toute raison doit s'humilier; signe d'unité, qui doit réunir tous les cœurs; signe de vérité, qui doit subjuguer tous les esprits; signe de sainteté, qui doit extirper tous les vices; religion manifestement divine, soit qu'on la considère sous le rapport de sa propagation ou de son institution primitive.

Pensons-y sérieusement, car jamais question plus importante ne s'offrit à notre examen. De sa solution dépendent et nos devoirs, et nos espérances, et la conduite entière de notre vie, et notre sort éternel: ce sont là, ce me semble, d'assez hauts intérêts, et des objets dont la raison la plus dédaigneuse peut sans rougir s'occuper quelques instans. Qui que nous soyons, il nous faudra comparoître un jour devant Dieu; cités à son tribunal redoutable pour y rendre compte de notre foi, voulons-nous n'avoir pour toute réponse à articuler que ces paroles: Cela m'étoit indifférent; je n'y ai point songé? Ah! loin de nous cette indifférence coupable, ce mortel asssoupissement bientôt suivi d'un si terrible réveil! Sachons ce que nous devons croire, pour savoir ce que nous devons faire, ce que nous devons espérer, ce que nous devons craindre. Voilà la véritable science de l'homme;

les autres ne sont que des curiosités futiles, des jeux d'enfans dont on berce son ennui, ou dont on amuse ses loisirs.

Étoit-il nécessaire que Dieu révélât une religion? J'abandonne aux philosophes cette discussion où rien ne me force d'entrer. Je m'en tiens uniquement au fait, et je dis : Il existe une religion qui porte en ellemême des caractères visibles de divinité; donc cette religion est divine, donc elle est révélée, donc elle est vraie, et par conséquent la seule à laquelle on doive s'attacher. Si le christianisme a réellement les caractères que je lui attribue, ces conséquence sont rigoureuses.

Et d'abord est-il rien de si grand, de si sublime que ce que la religion nous enseigne par rapport à Dieu, c'est-à-dire touchant notre dernière fin et les moyens d'y parvenir? Cette parole: Je crois en Dieu, cette parole que tout chrétien, que le pauvre paysan répète tous le jours, il n'a pas été donné aux philosophes païens, aux plus vastes génies, éclairés des seules lumières de la raison, de la pouvoir prononcer. Aucun n'a dépassé le doute, aucun n'a dit avec cette simplicité et cette force: Je crois en Dieu. C'est que Dieu seul pouvoit élever jusqu'à lui l'esprit de l'homme; c'est que lui seul pouvoit mettre dans son cœur la foi, don surnaturel, don infini dans sa nature comme dans ses effets, et qui, nous conduisant à la certitude par des routes inconnues à l'intelligence, nous fait entrer en participation de ce sentiment intérieur par lequel Dieu prononce qu'il existe. Je

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